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Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 301-319.
Mots clés : Enfance-Famille, Mère, Maternité, Naissance, Relation enfant-mère, Dépression post-partum, Émotion, Psychiatrie, Prise en charge, PMI, Grossesse
Les (futures) mères ne se sentent pas nécessairement comblé·es à l’arrivée d’un enfant. Toutes ne s’en estiment pas pour autant troublées ou malades. Qu’est-ce qui amène certaines à souffrir de ne pas vivre la naissance de leur enfant comme un « heureux événement » ? En quoi faut-il croire pour en venir à « se faire soigner » ? Qui faut-il être pour chercher, au prix d’un important travail émotionnel, à devenir une « bonne » mère, aimante et épanouie ? Cet article analyse l’expérience de femmes qui, incertaines quant à leurs affects et leurs capacités maternelles, ont vécu leur parentalité comme empêchée et s’en sont remises à des professionnel·les de santé pour guérir leur « mal de mère ». Il repose sur l’observation de l’activité d’un dispositif de psychiatrie périnatale d’un grand centre hospitalier francilien et sur des entretiens conduits auprès de dix femmes suivies pour une « dépression » au cours de leur grossesse ou après leur accouchement. Ensemble, ces matériaux permettent d’explorer l’une des formes du « désempêchement parental » : le recours volontaire au traitement médico-psychologique. Adoptant le modèle séquentiel interactionniste, l’article propose d’analyser la dépression périnatale comme une carrière de sortie de la déviance émotionnelle et examine les conditions sociales qui rendent possibles sa réalisation.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 245-259.
Mots clés : Enfance-Famille, Exil, Parentalité, Droit d'asile, Témoignage, Émotion, Séparation, Genre, Santé mentale, Paternité, Maternité, Thérapie, Contre-transfert, Anxiété, Pauvreté, Maintien du lien, Technologie numérique
Se séparer de ses proches, vivre loin d’eux et d’elles : l’exil de la plupart des demandeurs et demandeuses d’asile en France est indissociable de l’éloignement physique de membres de leurs groupes sociaux et familiaux, de leurs « proches ». Parmi ces séparations, celles qui concernent les enfants sont souvent évoquées dans le discours des personnes exilées, et nommées comme particulièrement douloureuses. Elles provoquent chez l’interlocuteur ou l’interlocutrice – médecin, chercheur·euse, psychologue, assistante sociale, avocat·e – des émotions contrastées et des représentations complexes : de la perplexité à la sidération, du jugement moral à l’empathie. Ces émotions et représentations – les miennes et celles dont ont pu me faire part des collègues – ont aiguillonné l’écriture de cet article : elles étaient le signe d’un impensé qui, en tant que tel, pouvait faire obstacle au processus thérapeutique.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 107-129.
Mots clés : Enfance-Famille, IVG, Interruption médicale de grossesse, Contraception, Parentalité, Émotion, Souffrance psychique, Équipe soignante, Décision, Pouvoir
Si jusqu’à 14 semaines de grossesse les femmes enceintes sont – en principe – seules décisionnaires de la poursuite ou de l’interruption d’une grossesse, au-delà de ce terme l’interruption est soumise à une autorisation médicale. Les femmes peuvent alors entrer dans une procédure complexe d’interruption médicale de grossesse (IMG) pour détresse psychosociale, qui leur impose d’objectiver et de défendre les raisons qui rendent la poursuite de leur grossesse impossible lors de consultations obligatoires avec un·e gynécologue, un·e psychologue, un·e assistant·e social·e et souvent un·e psychiatre. Pour le/la sociologue, c’est un contexte privilégié pour étudier les institutions et professionnel·les qui encadrent le devenir parent. Par la pathologisation des vies et des conduites procréatives des femmes en demande d’IMG, ils et elles construisent l’écart à la norme procréative – selon des critères de classe, de race, de santé, d’âge, de déviance par rapport aux normes sexuelles, conjugales et judiciaires – comme un problème médical. Les parentalités déviantes font ainsi l’objet d’un diagnostic justifiant non seulement l’avortement hors du délai de l’IVG, mais aussi la prévention de grossesses futures par l’imposition d’une contraception de longue durée d’action. Reléguant au second plan son rôle thérapeutique, l’institution médicale se fait garante de l’ordre reproductif, dessinant un droit – voire un devoir – différentiel à être mère ou à ne pas l’être.
Paru dans la revue Empan, n° 130, juin 2023, pp. 69-81.
Mots clés : Enfance-Famille, Soutien à la parentalité, Psychomotricité, Profession libérale, Réseau, Relation enfant-parents, Émotion
La dynamique des interactions est une composante à part entière de la séance de psychomotricité, tout autant que le tonus et le mouvement. C’est en se souciant de chacun (nous-même, le parent et l’enfant) que l’on peut agir sur elle et permettre un environnement plus favorable. Comment une psychomotricienne peut-elle travailler, en libéral, avec l’enfant et ses parents ? Nous nous intéressons, dans ce propos, à la manière de les accompagner dans une perspective développementale et globale.
Paru dans la revue Cahiers de la puéricultrice, n° 367, mai 2023, pp. 32-34.
Mots clés : Santé-Santé publique, Enfance-Famille, Association, Enfant malade, Fratrie, Soutien psychologique, Cancer, Écoute, Accompagnement, Émotion, Famille
Quand un enfant est atteint d’un cancer, toute la famille est bouleversée dans son quotidien. Alors que l’attention est essentiellement portée sur l’enfant malade, comment soutenir au mieux la fratrie dans cette situation ? L’association Choisir l’Espoir propose des temps d’écoute et d’accompagnement, à l’hôpital ou au domicile des familles.
Paru dans la revue Cahiers de la puéricultrice, n° 367, mai 2023, pp. 20-23.
Mots clés : Enfance-Famille, Relation enfant-parents, Affectivité, Technologie numérique, Psychologie du développement, Média, Imitation, Trouble du comportement, Périnatalité, Regard, Visage, Émotion
Les écrans utilisés par les parents ou par les professionnels en présence de jeunes enfants font obstacle à l’instauration d’un lien de qualité. Si les recherches ont jusqu’ici porté sur les effets de l’usage des écrans par les enfants eux-mêmes, elles s’intéressent aujourd’hui aux usages parentaux et s’attachent à comprendre ce phénomène de “technoférence parentale”.
Ne disposant pas toujours des mots nécessaires pour exprimer ce qu’il ressent, l’enfant endeuillé est parfois peu pris en compte, voire incompris par les adultes. Identifier les impacts de la perte et du deuil chez cet être en croissance est primordial afin de pouvoir l’accompagner. Affecté dans la construction de sa sécurité interne et de son rapport à la vie, il aura besoin d’une écoute bienveillante de l’adulte, sans tabou.