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Paru dans la revue Enfances & psy, n° 98, octobre-décembre 2023, pp. 15-26.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfance-Famille, Nourrisson, Danse, Affectivité, Interaction, Subjectivité, Musique, Rythme
Après avoir rendu un hommage à Daniel Stern, disparu en 2012, et notamment à son concept d’accordage affectif, l’auteur aborde la question des liens (aux objets externes comme aux objets internes) au regard de l’intersubjectivité, de la synchronisation polysensorielle et de l’improvisation. La question de la musique et du rythme est ensuite envisagée au sein du système des interactions précoces du bébé en évoquant, dans le registre prénatal, l’objet sonore prénatal de Suzanne Maiello qui représente en quelque sorte la première émergence d’une composante musicale au cours de l’ontogénèse. Le bébé apparait finalement comme le chef d’orchestre de la mère et réciproquement dit au sein d’une mutualité asymétrique.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 98, octobre-décembre 2023, pp. 39-51.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfance-Famille, Danse, Langage, Parole, Psychologie, Geste
La danse est-elle un « langage du corps » ou bien forme-t-elle ce que Antonin Artaud appelait une « parole physique » ou « parole d’avant les mots » ? Les phrasés du geste dansé n’énoncent pas d’autre discours que celui de la sensation, dans ses déploiements intensifs et ses débrayages en figuralités (simulations perceptives, ressemblances, physionomies). Ce que la danse formule, c’est d’abord un chant du tonus, expression retrouvée des « affects de vitalité » en quoi consistait, dans la petite enfance, notre « dialogue tonique » avec les mouvements du monde et du vivant. C’est à partir des réponses mimétiques que l’enfant adresse aux mouvements du monde que l’on peut comprendre l’intuition profonde de Walter Benjamin, lorsqu’il postulait une liaison génétique entre le geste et la parole : un même don mimétique de « produire et distinguer la ressemblance » qui est la matrice expressive du langage. La pratique et le spectacle de la danse restent l’un des meilleurs sites d’expérience de ce don mimétique, quand le geste y est parlant.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 98, octobre-décembre 2023, pp. 65-77.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfance-Famille, Danse, Autisme, Musique, Espace, Enfant
La notion d’espace se constitue et se mémorise dans le lien à l’autre, zone par zone, au cours des grandes étapes du développement psychomoteur dans des expériences synchrones. Elle est plus difficile à acquérir chez les enfants autistes qui sont souvent dans l’évitement du lien en direct qui ne leur permet pas d’évaluer les distances et la profondeur de l’espace. Ils sont ainsi soumis à des angoisses spatiales et sont en quête de verticalité et de contenance à travers des mouvements vestibulaires et des stéréotypies qui constituent des traces de mouvement à l’origine de formes dans l’espace. Les bénéfices de ces mouvements restent éphémères tant qu’ils ne sont pas partagés. Dans un cadre thérapeutique, la danse et la musique facilitent les traversées et la constitution de l’espace, dans une synchronie des liens.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 98, octobre-décembre 2023, pp. 79-90.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfance-Famille, Danse, Médiation, Corps, Cognition, Développement cognitif, Enfant
La cognition incarnée pose un cadre pour le développement de recherches qui partent de l’idée que la cognition est avant tout inscrite corporellement. Si ce courant marque une rupture avec la conception cognitiviste traditionnelle, il peut être vu comme une remise au goût du jour de conceptions déjà présentes dans certaines théories du développement, notamment celle de Wallon. Le courant de la cognition incarnée s’appuie sur un grand nombre de données neurophysiologiques et comportementales recueillies majoritairement chez l’adulte mais aussi chez l’enfant. Ces dernières années, la danse en tant qu’outil privilégié a été utilisée pour étudier plusieurs questions centrales soulevées par la perspective de la cognition incarnée. Dans cet article, nous en présentons plusieurs : la boucle action-perception et le rôle de l’expérience corporelle dans la perception, l’appréciation esthétique de la danse et la dimension sociale en lien avec la synchronisation. Pour finir, nous nous proposons d’ouvrir sur les apports de la cognition incarnée dans l’utilisation de la danse comme médium pédagogique ou thérapeutique.
Article de Emmanuèle Auriac Slusarczyk, Maya Corman
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 98, octobre-décembre 2023, pp. 91-100.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfance-Famille, Danse, École, Conscience, Pédagogie
L’école, lieu d’instruction, conjugue l’éducation à l’élan d’émancipation favorisant le développement de l’enfant : intellectuel, social, affectif, émotionnel, physique/moteur. Les humanités défendues et soutenues par la nouvelle bureaucratie scolaire installent des compétences aux termes suspects : projet, inclusion, bienveillance, éducation positive. Ces humanités pourraient être étouffées sous de belles intentions. Déclarer la danse en son mouvement utile aux enfants, aussi important qu’il paraisse, impose d’en examiner les conditions pédagogiques. Loin de vouloir imposer une énième normalité contre-productive, nous exposerons comment l’alliance de l’instruction et de la danse oblige à une formation pédagogique dépassant l’enseignement des « arts ». Psychologue et psycholinguiste, en appui sur des expériences personnelles de danseuses amateures impactées par la dérive sectaire de la danse-thérapie, nous proposons une réflexion pour que les écoliers jouissent non du simple adjuvant de danse mais occupent l’espace de mouvement dansé en lien avec eux-mêmes.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 98, octobre-décembre 2023, pp. 101-111.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfance-Famille, Danse, École, Éducation artistique, Établissement scolaire, Projet, Artiste
Après une brève présentation de la politique d’éducation artistique et culturelle (eac) en France et de ses enjeux, j’expliquerai comment j’envisage, construis et m’investis dans ces projets en tant qu’artiste. Deux retours d’expériences de deux projets différents mettront en lumière les satisfactions et les écueils que j’ai rencontrés, en tentant d’être la plus honnête possible.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 98, octobre-décembre 2023, pp. 113-124.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfance-Famille, Danse, Musique, Nourrisson, Autisme, Atelier, Relation enfant-parents, Regard, Observation
En prenant appui sur le dispositif clinique et de recherche EtuDanse, cet article tente de préciser la place et la fonction d’un observateur dans un groupe à médiation danse avec de jeunes enfants autistes et leurs parents. Observer la danse d’enfants qui n’ont pas encore accès à des représentations corporelles et spatiales stables suscite un travail spécifique du regard. Il s’y déploie une réceptivité aux résonances émotionnelles et esthétiques qui apparaissent entre les mouvements des danseurs. Cette réceptivité aide en retour les participants à se représenter les expériences qu’ils traversent. L’observation de ce type de groupe révèle aussi combien les enfants observent eux-mêmes avant de danser. Elle aide à comprendre comment l’échange des regards est soutenu par la composition de traces de mouvements en chacun des partenaires du lien.
Paru dans la revue Empan, n° 132, décembre 2023, pp. 150-154.
Mots clés : Enfance-Famille, Violence, Partenariat, Violence conjugale, Thérapie, Réseau, Accompagnement, Législation, Féminicide, Prise en charge, Victime, Famille
La Fédération nationale des associations et des centres de prise en charge des auteurs de violences conjugales et familiales rassemble des associations spécialisées dédiées à cette population que tout porte à éviter : les hommes violents à l’égard des femmes. Elle assure une confrontation raisonnée des diverses expériences pour que chacun tire profit des meilleurs acquis des uns et des autres. L’auteur est responsable de ses actes aux termes de la loi, mais il ne peut se réduire à ses actes, ce qui permet l’ouverture d’une démarche thérapeutique et de soin.
Paru dans la revue Informations sociales, n° 209-210, décembre 2023, pp. 91-101.
Mots clés : Enfance-Famille, CAF, Politique familiale, Financement, Territoire
Très décentralisée à l’origine, l’action sociale des caisses d’Allocations familiales (Caf) s’appuyait essentiellement sur des fonds locaux que leurs conseils d’administration utilisaient de manière autonome dans leur périmètre territorial. Progressivement, l’avènement de politiques publiques nationales en faveur du développement des services aux familles (crèches, centres de loisirs…), a accompagné la forte croissance de fonds nationaux, fléchés sur des dispositifs modélisés, indifférents aux caractéristiques des territoires. Cette orientation a été cependant nettement infléchie depuis une dizaine d’années. En effet, la branche Famille de la Sécurité sociale, regroupant les Caf et leur caisse nationale – la Cnaf – a développé des dispositifs de financement sur mesure, qui permettent de mieux s’adapter aux réalités locales grâce à des mécanismes de rééquilibrage socio-territoriaux plus marquées. L’analyse du « design » de ces financements, entendu comme la conception des règles d’attribution et de calcul de ces financements est très utile pour expliquer les recompositions de l’approche territoriale dans les politiques d’action sociale de la branche Famille.
L’adoption internationale connaît de profondes mutations ces vingt dernières années qui entraînent une évolution des enfants en attente d’une famille. Ces enfants, désormais en majorité à « besoins spécifiques » présentent un parcours avant adoption plus à risque de présenter des expériences douloureuses. L’objectif de cette étude est d’explorer l’influence des représentations parentales de l’histoire pré-adoptive d’adolescents adoptés à l’internationale sur la parentalité et la construction familiale. 6 entretiens semi-structurés ont été menés auprès de parents d’adolescents âgés entre 12 et 20 ans. La méthode utilisée est une analyse qualitative phénoménologique des entretiens (Interpretative Phenomenological Analysis). Trois thèmes principaux en lien avec la question de l’histoire pré-adoptive ont été dégagés : les empreintes de l’histoire pré-adoptive, la réactualisation du rapport aux origines avec l’adolescence, la transformation du parent avec l’histoire pré-adoptive. La parentalité n’est pas innée, elle se construit depuis la rencontre des histoires parentales et infantiles. Les récits de ces parents nous permettent d’observer l’enjeu filiatif pour un parent adoptif de devoir composer avec l’histoire des origines. Si ce passé avant adoption est perçu comme menaçant voire traumatique, cela renvoie au parent un sentiment d’étrangeté et rend difficile l’identification à son enfant rescapé. Ce vécu est exacerbé à l’adolescence où les fantômes du passé sont invoqués et figent le parent tandis que le jeune souffre de ses blessures précoces dans son processus d’individuation. Avec l’adoption, c’est une troisième histoire qui s’écrit, celle de la famille adoptive avec une mise en récit commune. Le parent en tant que porteur d’histoire compose avec les premières lignes de la vie de son enfant pour leur donner un sens singulier qui soit représentable pour toute la famille.