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Les changements d’organisation de la résidence des enfants après une séparation : des arrangements consentis au nom de l’intérêt de l’enfant ?

Article de Marie Clémence Le Pape, Pauline Virot

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2019, pp. 97-124.

Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Relation enfant-parents, Séparation, Intérêt de l'enfant, Autorité parentale, Vie quotidienne, Lieu de vie, Changement, Garde alternée, Organisation

L’objectif de cet article, qui s’appuie sur une enquête qualitative menée auprès de soixante-dix parents séparés, est de mettre la focale sur les changements d’organisation des modalités de résidence des enfants après une séparation. Derrière une apparente stabilité juridique et statistique des modes de résidence se jouent des ajustements informels entre les ex-conjoints au gré des aléas du quotidien. Ils s’articulent autour de trois préalables tacites – l’anticipation, la réciprocité et une relation apaisée – mais dépendent aussi des conditions matérielles qui pèsent sur ces arrangements. L’analyse du passage d’un mode de résidence à un autre, moins fréquent, met au jour un gradient de situations allant d’une décision consensuelle des parents à un affrontement sur la résidence des enfants. L’analyse des justifications de ces changements d’organisation laisse, par ailleurs, entrevoir une rhétorique de la « bonne parentalité » dans le contexte des séparations. Le souci de « faire au mieux » pour l’enfant est la raison qui prédomine dans les discours. Cette norme altruiste de « l’intérêt de l’enfant » est mobilisée autant par les hommes que par les femmes. Elle renvoie à trois acceptions prédominantes : respecter le principe d’une coparentalité, privilégier l’unité de la fratrie et écouter son enfant. D’autres registres plus personnels s’y mêlent, de façon plus ou moins assumée, comme des raisons professionnelles, une remise en couple ou, plus rarement, la dénonciation du désinvestissement de l’autre parent.

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La paternité s’arrête-t-elle aux portes de la prison ?

Article de Marine Quennehen

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2019, pp. 73-96.

Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Prison, Détenu, Père, Relation enfant-père, Histoire familiale, Médiation, Mère, Implication personnelle, Paternité

La naissance du premier enfant est fréquemment identifiée comme un tournant biographique. Cependant, cet événement acquiert une charge biographique qui diffère selon la personne qui le définit et la place qu’elle lui accorde dans sa reconstitution biographique. Quant à l’arrivée en prison, elle constituerait une rupture dans les parcours de vie. Au regard du vécu des pères détenus, cette perception des événements semble moins univoque et plus complexe. En retraçant deux dimensions spatio-temporelles, l’histoire passée à l’extérieur à travers l’entrée dans la parentalité et le présent de l’incarcération, j’ai cherché à définir la trajectoire parentale d’un type de père en prison que j’ai nommé « marginale ». Plusieurs questions émergent : existe-t-il un tournant entre la situation précarcérale et le moment de l’incarcération ? L’incarcération peut-elle être envisagée comme un incident biographique pour les pères détenus ? Dès lors, les pratiques parentales de ces derniers s’en trouvent-elles bouleversées ? Mon développement s’appuiera sur des entretiens répétés menés auprès de trente et un détenus rencontrés dans deux maisons d’arrêt et deux centres de détention. Cet article rendra compte de trajectoires conjugales, parentales et sociales heurtées. L’entrée dans la paternité est peu préparée et survient alors qu’ils sont pleinement investis dans leur carrière délictueuse. Quant à l’incarcération, elle survient à la fois comme une fatalité et un rite de passage. La paternité semble alors secondaire et dépend surtout de la médiation de la mère.

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Assurer les tâches parentales pendant un cancer : un moyen de rester maîtresse de son existence

Article de Anaïs Mary

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2019, pp. 49-71.

Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Mère, Relation enfant-mère, Cancer, Implication personnelle, Pouvoir, Maternité

Partant de l’hypothèse que la survenue d’un cancer va de pair avec un relâchement ménager et parental opéré par les femmes qui en sont touchées, en raison du caractère affaiblissant sur les plans physique et moral de ses traitements, il nous reviendra de montrer que celle-ci ne se vérifie que partiellement. Si elle est valide pour le ménager où celles qui ont été interrogées dans le cadre de notre travail de thèse ont toutes fait part d’un moindre investissement, nous ne pouvons pas en dire de même pour ce qui se rapporte aux aspects maternels. En effet, lorsqu’elles interrompent leur activité professionnelle, qu’elles habitent à proximité des lieux où elles sont soignées et que les effets secondaires des traitements sont limités dans leur nombre et dans leur intensité, le cancer va constituer une occasion pour un grand nombre de mères interrogées de surinvestir la sphère parentale. Déclarant « faire autant [voire] plus » et « faire mieux » auprès de leurs enfants, elles y voient des modalités de pouvoir sur soi qui leur permettent de garder la maîtrise de leur existence. Réaliser autant ou plus de tâches parentales sur un registre plus qualitatif constitue pour elles un marqueur de domination sur le cancer. Elles s’en saisissent à la fois comme signe de leur robustesse physique et intellectuelle face aux effets des traitements et comme moyen de contrer les caractères perturbateur et (potentiellement) funeste de cette maladie ; l’exercice des tâches parentales étant inchangé par rapport à ce qu’il était avant le cancer et étant mobilisé comme une preuve qu’elles se font à elles-mêmes et aux personnes qui les entourent qu’elles sont encore bien vivantes. Surtout, elles considèrent que l’exercice de ces tâches leur permet de demeurer les cheffes d’orchestre de la vie familiale ; ce même titre dont celles qui ont délégué les tâches parentales regrettent de ne pas pouvoir se réclamer.

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L’hypothèse du « bébé sur mesure »

Article de Jean Hugues Déchaux

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2017, pp. 193-212.

Mots clés : Enfance-Famille, Recherche médicale, Génétique, Fœtus, Eugénisme, Parenté, Procréation médicalement assistée, Anthropologie, Embryon, Filiation, Politique

La recherche en génétique humaine progresse à grands pas et les innovations en ingénierie du génome se multiplient. Il est fort probable qu’elles modifieront radicalement les modalités de la reproduction humaine. L’idée que les parents puissent concevoir un enfant « sur mesure » à l’aide des nouveaux outils de la génomique est aujourd’hui une hypothèse crédible qui sera techniquement au point d’ici peu. L’article analyse les principaux arguments de ses partisans, l’émergence dans l’espace public d’une doctrine eugéniste du libre choix se réclamant du libéralisme et cherche à apprécier ce que pourraient être les effets sur la parenté d’une généralisation du calibrage génomique de l’enfant à naître.

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Asseoir sa légitimité professionnelle auprès des parents. Les stratégies de légitimation éducative des assistantes maternelles

Article de Marie Cartier, Marie Hélène Lechien

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2017, pp. 265-281.

Mots clés : Enfance-Famille, Accueil, Assistant maternel, Légitimité, Reconnaissance, Activité, Éveil, Éducation, Professionnalisation

Dans un contexte de montée de la « cause des enfants » et d’insistance sur les premiers apprentissages, les assistantes maternelles ne sont pas d’entrée de jeu légitimes du point de vue de leurs capacités éducatives et ce en dépit des politiques de professionnalisation. Comment assoient-elles alors leur légitimité professionnelle en matière éducative auprès des parents, qui préfèrent souvent la crèche pour leurs enfants en âge de marcher, censée mieux les préparer à l’école maternelle ? S’appuyant sur deux corpus d’entretiens approfondis avec des assistantes maternelles (36 entretiens en Loire-Atlantique et en Haute-Vienne, réalisés entre 2010 et 2014) et avec des parents de jeunes enfants (32 couples interviewés dans le cadre d’une post-enquête qualitative Modes de garde et d’accueil des jeunes enfants en 2015), cet article met au jour plusieurs stratégies de légitimation professionnelle (preuves matérielles du travail, contre le soupçon d’inactivité attaché à l’image de femme au foyer, que sont la salle de jeux, les activités et les cahiers).
L’article montre que la plupart des assistantes maternelles rencontrées mettent en œuvre des stratégies de légitimation professionnelle, pas seulement celles qui se désignent comme les plus professionnelles ou sont désignées comme telles par les personnels plus qualifiés encadrant leur travail. L’article souligne enfin que le travail de légitimation s’avère d’autant plus efficace que les preuves éducatives, loin de revêtir une signification unilatérale, sont susceptibles de perceptions plurielles tant du côté des parents aux propriétés sociales différenciées que du côté des assistantes maternelles elles-mêmes.

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Pourquoi les parents préfèrent-ils la crèche ? Les représentations hiérarchisées des modes de garde professionnels

Article de Marie Cartier, Anaïs Collet, Estelle Czerny, et al.

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2017, pp. 247-264.

Mots clés : Enfance-Famille, Garde des enfants, Travail, Parents, Mode de garde, Crèche, Assistant maternel, Classe sociale, Éveil

Dans un contexte de montée de la bi-activité des conjoints, la question du choix du mode de garde se pose de façon aiguë pour les parents de jeunes enfants. Or, bien que l’offre de garde en crèche soit moins répandue que celle par les assistantes maternelles, les parents manifestent un rejet assez net de ces dernières et leur accordent moins spontanément leur confiance. À partir d’une enquête par entretiens auprès de 32 couples, l’article interroge les raisons de cette disqualification persistante des assistantes maternelles, en soulignant les différenciations sociales de ce jugement selon la position des parents et la pente de leur trajectoire, et également selon le genre. Si les parents des classes supérieures tendent à écarter le recours aux assistantes maternelles dans le cadre de ce qui s’apparente à une présomption d’incompétence de classe, les parents des classes moyennes et populaires expriment quant à eux des attentes éducatives et socialisatrices différenciées, inspirées de la « culture psy », d’une réinterprétation scolaire de l’éveil de l’enfant et d’un attachement à la crèche comme préparation à l’école maternelle exigeant des enfants discipline et autonomie. Ces attentes se doublent, dans les couples de classes populaires interviewés, de la crainte de confier leurs enfants à des femmes incontrôlables, soupçonnées d’échapper aux contraintes de l’emploi salarié.

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Profiter des enfants ou s’offrir du temps ? Les conditions auxquelles les pères prennent un congé parental

Article de Myriam Chatot

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2017, pp. 229-246.

Mots clés : Enfance-Famille, Congé parental d'éducation, Travail, Père, Décision, Mode de garde, Classe sociale

La récente réforme du congé parental (2014) a instauré un partage entre les parents de l’allocation pouvant être associée au congé parental d’éducation afin d’encourager les pères à avoir davantage recours au congé. La faible proportion de pères bénéficiaires du congé serait-elle donc due à la méconnaissance des pères de ce dispositif, ou à leur peur que sa souscription n’entrave leur carrière professionnelle, comme l’ont affirmé certains défenseurs de la réforme ? D’après 37 entretiens réalisés auprès des hommes ayant pris un congé parental, si les conditions d’emploi de chacun des conjoints ont un rôle à jouer dans la décision de la prise du congé au masculin (stabilité de l’emploi de la mère, hypogamie [1]), les conditions que l’homme se fixe pour s’autoriser à prendre le congé semblent également décisives. En effet, les pères ne semblent se projeter dans le congé qu’à condition de ne pas s’occuper seulement des enfants pendant cette période, signe d’un investissement possible du congé différent entre les hommes et les femmes.

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La prise en charge des jeunes enfants par l’aide grand-parentale : un mode de garde composite

Article de Morgan kitzmann

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2017, pp. 187-206.

Mots clés : Enfance-Famille, Garde des enfants, Grands-parents, Classe sociale, Norme, Prise en charge, Enfant

En marge des structures formelles de garde, certains parents ont recours à l’aide informelle des grands-parents pour la prise en charge des jeunes enfants. Cet article s’attelle à montrer que l’aide des grands-parents n’est pas homogène. Elle prend des formes diverses. En s’appuyant sur des entretiens qualitatifs, cette analyse permet de dégager différents types de garde, leurs modalités et leurs déterminants : la garde intensive, la garde de dépannage, la garde de routine et enfin la garde de loisirs. D’une part, selon l’appartenance sociale, les individus vont plus ou moins mobiliser certains types de garde. D’autre part, ils peuvent mobiliser un même type de garde de différentes façons, selon la façon qu’ils ont d’adopter la norme de bonne grand-parentalité. La prise en compte du milieu social d’origine et de la structure familiale met en lumière des ressources grands-parentales inégales selon les individus ; ceci mène alors à penser des grands-parentalités et non une image uniforme de la grand-parentalité.

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L’articulation travail-famille chez les mères en activité continue et à temps plein : une question de distanciation subjective ?

Article de Lucie Goussard, Laetitia Sibaud

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2017, pp. 169-186.

Mots clés : Enfance-Famille, Travail des femmes, Mère, Durée du travail, Organisation, Famille, Garde des enfants, Rôle social

L’activité féminine continue à temps plein donne lieu à des expériences variées de l’articulation travail-famille et s’avère porteuse de tensions organisationnelles (renvoyant aux modes de garde), temporelles et subjectives, tant sur le plan professionnel que familial. La « distanciation subjective » est mise à mal lorsque des interférences du travail dans la famille et de la famille dans le travail apparaissent. Cette vigilance permanente que représente la charge mentale est difficilement quantifiable. Elle est relative, au sens où son poids varie d’une femme à une autre et selon les moments dans la trajectoire socioprofessionnelle. Les mères sont souvent prises au piège de cette vigilance permanente en raison de la pesanteur des rôles sociaux. Il en résulte certaines formes de « résistances » amplifiant les mises en tension de l’articulation travail-famille.

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Continuer, réduire ou interrompre son activité professionnelle : le dilemme des mères de jeunes enfants

Article de Karine Briard

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2017, pp. 149-168.

Mots clés : Enfance-Famille, Emploi, Travail des femmes, Mère, Travail à temps partiel, Garde des enfants, Mode de garde, Jeune enfant

Quels sont les ressorts et les freins à la décision des mères de réduire, d’arrêter ou de poursuivre leur activité professionnelle dans les premières années de l’enfant ? Les motifs donnés par les mères d’un enfant de moins de trois ans témoignent du dilemme auquel elles sont confrontées entre le souhait de s’en occuper et préserver leur vie professionnelle, économiser des frais de garde et conserver un salaire. La stabilité de l’emploi, le statut, la catégorie socioprofessionnelle, le niveau d’études apparaissent déterminants dans le maintien en activité, mais ni des horaires contraignants ni la situation de couple ne distinguent les femmes ayant choisi de s’arrêter des femmes en activité. La question de la garde des enfants se pose pourtant différemment pour ces dernières selon qu’elles sont seules ou en couple : le recours à un mode de garde, formel ou non, est l’unique alternative qu’ont les femmes seules pour disposer de souplesse horaire sans réduire leur temps de travail, alors que le conjoint peut assurer le relais dans la garde pour les femmes en couple. En particulier, des horaires décalés ou irréguliers de la mère favorisent la garde parentale et la participation des pères.

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