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En France, l’école fait partie de ces objets à propos desquels nul n’est indifférent, que ce soit pour en critiquer les défaillances ou pour l’ériger en creuset d’une cohésion sociale revivifiée. La diversité des travaux de sciences sociales sur l’éducation reflète le caractère profondément multidimensionnel de ce champ : diversité des approches, des objets, des étapes de la chaîne éducative... Ce caractère symbolique (voire totémique) de l’éducation, tout comme l’ancienneté des recherches de sciences sociales à son sujet, peuvent donner l’impression que tout a été écrit et compris de ce qui s’y joue. Les articles de ce dossier permettent au contraire de mesurer à quel point les questionnements se renouvellent et se déplacent à mesure que le système éducatif évolue. Incarnation, s’il en est, de la nécessité et de la vitalité des SES.
Article de Philippe Losego, Philippe Mazereau, Mélanie Bedard, et al.
Paru dans la revue Education et sociétés, n° 38, décembre 2016, pp. 5-121.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Sociologue, Éducation, HISTOIRE, Sociologie, Scolarisation, Savoir, Enseignement secondaire, Difficulté scolaire, Élève, Handicap, École, Culture, Politique, Sens, Idéologie, Pédagogie, Enseignement, Université, Égalité des chances, Inégalité, Accès aux droits, Diplôme, Enseignement supérieur, France, Québec, Finlande, Suisse
Ce dossier traite des rapports de la sociologie avec l’histoire, qui renvoient à ses rapports avec le passé et, finalement, avec le présent. La sociologie a ainsi été proche de l’histoire à ses débuts, puis s’en est écartée comme dans une volonté d’émancipation et d’effet de scientificité. Elle s’en rapproche à nouveau aujourd’hui. Cette présentation analyse les différentes formes d’hybridation intervenues entre les deux disciplines (histoire sociale, sociologie historique et sociohistoire) et dégage les spécificités de la sociologie de l’éducation dans ses rapports à l’histoire. Les institutions éducatives sont paradoxalement conservatrices, mais en réforme permanente. Les deux aspects rendent obligatoire une connaissance historique, à la fois pour démystifier le rapport au passé de l’école, qu’il soit progressiste ou nostalgique, et pour situer les réformes éducatives dans la longue durée du changement social.
Institution de tous les paradoxes, le lycée professionnel (LP) est censé préparer les élèves à l’insertion professionnelle, notamment dans des emplois d’ouvriers et d’employés. En 1985, le LP a vu changer ses missions avec la création du baccalauréat professionnel, puis, après sa généralisation en 3 ans après la classe de 3e de collège, la progression de la part des élèves souhaitant poursuivre leurs études dans le supérieur. Si ces évolutions contribuent à valoriser un ordre d’enseignement historiquement dominé dans la hiérarchie scolaire, elles s’accompagnent de nouvelles tensions : l’hégémonie symbolique du baccalauréat professionnel marginalise le CAP, l’expose à une déprofessionnalisation et à une disqualification des compétences professionnelles des élèves qui le préparent. Celle-ci se renforce de la concurrence de l’apprentissage en alternance qui déstabilise l’identité du LP tout en favorisant la construction de nouvelles compétences chez les enseignants dès lors qu’ils interviennent auprès de publics préparant un diplôme selon des modalités différentes. Enfin, la contribution du LP à l’élévation des niveaux de qualification cohabite avec le maintien d’un taux d’absentéisme et de ruptures scolaires élevé.
Dans un contexte de mutations et de crises, l’évaluation, nouvelle égérie technico-scientifique, dessine la figure de l’imposture scolaire actuelle par la fabrique d’un regard pervers et une logique d’« enfant-dossier ». Cette déshumanisation qui imprègne les pratiques pédagogiques génère une violence symbolique, physique et morale sur un nombre de plus en plus important d’élèves. Cette impasse du désir menace les structures symboliques et la construction même de la pensée.
Livre de Martine Fournier, édité par Sciences humaines, publié en 2016.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Technologie de l'information et de la communication, HISTORIQUE, Éducation, Formation, HISTOIRE, Sociologie, Psychologie, Enfant, Pédagogie, Pédagogie différenciée, Théorie, Apprentissage, Groupe, Cognition, Motivation, Savoir, Transmission, Classe, Orthographe, Lecture, Notation, Évaluation, Relation éducative, Enseignant, Autorité, Collège, Violence, École, Élève, Formation professionnelle continue, Éducation populaire, Compétence, VAE, Réussite scolaire, Immigration, EDUCATION NOUVELLE, NEUROSCIENCES, AUTOFORMATION
Le monde de l’école, de l’université et de la formation n’échappe pas aux bouleversements profonds qui affectent nos sociétés globalisées. Les mutations de la jeunesse, l’usage généralisé des technologies de l’information, la démocratisation croissante des études et leur allongement témoignent de ces changements. Prenant acte de ces évolutions, psychologues, sociologues, pédagogues et autres spécialistes de l’éducation ne cessent de fournir des connaissances nouvelles et d’alimenter des débats que ce livre présente et met en perspective.
Courants, concepts, méthodes et pratiques pédagogiques; apprentissages et cognition; savoirs, transmission et évaluation; relation éducative, acteurs et institutions; formation initiale, autoformation, validation des acquis de l’expérience, formation tout au long de la vie; forces et faiblesses des systèmes éducatifs : à travers ces grandes thématiques, cet ouvrage - qui rassemble les contributions de spécialistes français et internationaux - propose un bilan des connaissances en éducation et formation.
Puisse-t-il permettre, à tous ceux qui en ont la mission, de pouvoir "mieux éduquer et mieux former".
L’article souligne l’importance des apprentissages informels en découvrant la culture de l’autre lors d’échanges scolaires franco-allemands. L’approche comparative des institutions du côté français et du côté allemand s’est effectuée par des entretiens et une méthode vidéo-ethnographique pour analyser le choc interculturel comme une expérience transitionnelle tant du point de vue de l’enseignant que du point de vue des élèves. Le cadre théorique anthropologique des rituels comme aire intermédiaire permet d’appréhender le passage d’un univers à un autre, expérience qui fait vivre l’écart entre deux modèles scolaires, entre deux manières d’habiter le rapport au monde et aux autres. L’espace transitionnel de l’expérience interculturelle a permis une prise de conscience et une modification des rapports au savoir et à la pédagogie.
A aucun moment de son histoire et dans aucun de ses effets l'école n'est réductible à une seule fonction. (...) Ce sont les paradoxes de l'"école démocratique " qu'analysent les sociologies contemporaines : formes nouvelles de sélection, stratégies déployées par les familles, relations problématiques des élèves au statut scolaire, importance du jeu des acteurs et de la gestion locale des établissements. Jean-Manuel de Queiroz est professeur de sociologie de l'éducation à l'Université de Rennes-2 Haute-Bretagne