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Paru dans la revue Psychotropes, vol. 29, n° 1, 2023, pp. 89-108.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Jeune, Réduction des risques, Fête
Les adolescents et jeunes adultes participant à des événements musicaux consomment fréquemment des substances psychoactives pour améliorer la qualité des relations et des perceptions. Parmi ces substances, une association de LSD puis de MDMA, prises à une heure d’intervalle, dénommée Candy Flip, connue depuis longtemps, bénéficie d’une bonne réputation. Notre travail explore ces substances en association, déterminant les effets positifs et les risques, afin de mieux conseiller les jeunes usagers fréquentant les structures de soins. L’accent est mis sur les co-consommations (alcool, cannabis...) et les risques liés à l’utilisation de nouveaux produits moins bien documentés.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 29, n° 1, 2023, pp. 75-87.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Détenu, Prison, Addiction, Prise en charge, Hypnose
Les personnes incarcérées apparaissent comme présentant une situation sanitaire plus fragile que la population générale. Plusieurs événements majeurs ont permis des avancées dans la prise en charge sanitaire des détenus et plus particulièrement des problématiques addictives. Pourtant, la prise en charge des addictions en milieu carcéral reste un sujet tabou qui évolue difficilement. Alors, face à ces patients en demande de soin, comment envisager une prise en charge ? Nous exposerons le contexte sanitaire carcéral et son évolution puis les difficultés cliniques que rencontrent les psychologues dans cette clinique auprès des consommateurs de substances psychoactives en détention. Nous expliciterons la pertinence d’une prise en charge par l’hypnose pour construire une relation thérapeutique, explorer le corps enfermé dans l’addiction mais aussi dans ce milieu clos et enfin, nous ouvrirons la réflexion sur la fonction de substitution de la transe hypnotique. Nous illustrerons nos propos avec un cas clinique tiré de notre expérience en détention.
L’article présente une lecture des addictions à travers le prisme de la théorie du chaos et de la théorie des systèmes complexes, qui nous offrent une perspective surprenante pour repenser le rapport entre crise, répétition et changement. L’issue de cette réflexion est la proposition d’une classification de trois types d’addictions le long de la trajectoire entre chaos et périodicité, voire de trois rencontres possibles entre personnes souffrant d’une addiction et dispositifs thérapeutiques. Des éclairages théoriques et des pistes d’intervention clinique accompagneront la proposition du modèle.
En nous référant à la théorie des systèmes familiaux de Murray Bowen, nous nous intéresserons à la place de l’alcool au sein du couple. À travers la présentation d’une étude de cas, nous montrerons comment l’alcool participe à la régulation de la distance relationnelle et à la différenciation au sein du couple comme tiers dysfonctionnel. En effet, l’anxiété d’intimité peut conduire à des processus de triangulation impliquant l’alcool pour pallier le stress relationnel. C’est pourquoi, et contrairement à ce qui est attendu par les partenaires, le fait de surmonter le problème d’alcool peut amener à une augmentation de la détresse conjugale, et mettre en lumière les déséquilibres relationnels originels. Les défis pour les thérapeutes systémiciens sont alors d’accompagner les partenaires vers un plus grand degré de différenciation, tout en prenant soin de leur appartenance au couple, en veillant à libérer le système du tiers alcool. De même, il s’agira d’être attentifs pour les cliniciens à ne pas être investis comme nouveau tiers à trianguler.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 401, novembre-décembre 2022, pp. 61-68.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Travail-Emploi, Addiction, Employeur, Prévention, Travail, Santé
La lutte contre les addictions est un enjeu de santé publique depuis presque quarante ans. Elle fait également partie intégrante des obligations de l’employeur en matière de santé et de sécurité. Mais trouver la bonne posture est souvent bien complexe. Afin d’accompagner les entreprises dans leur positionnement en matière de prévention, l’auteure dresse ici un état des lieux des principaux modèles explicatifs des processus en jeu et invite à être attentif aux effets délétères de certaines organisations du travail. Comprendre la place de l’addiction dans notre société permettrait de mieux s’en saisir pour mieux la prévenir et la prendre en charge.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 2, 2022/2, pp. 189-220.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Addiction, Toxicomanie, Genre, Milieu urbain, Milieu rural
Fort d’un corpus de 42 entretiens de femmes consommatrices et/ou vendeuses de drogues auprès d’une population rurale et d’une population urbaine, cet article s’intéresse à l’influence des lieux de vie sur les pratiques féminines liées aux drogues. En retraçant les trajectoires de ces deux groupes, l’intérêt est de mettre en lumière une population trop souvent étudiée sous l’angle de l’urbain, du masculin et de la précarité. En décalant la focale et par la comparaison, cet article montre des pratiques d’usage et de vente de drogues, des risques répressifs et des stratégies genrées différenciées selon le milieu de vie, en espace rural ou en espace urbain.
Une étude menée par un système de santé intégré californien Kaiser Permanente tente de corréler l’état de santé d’environ 18 000 adultes à dix types d’épreuves négatives subies durant l’enfance. Les résultats mettent en évidence un lien fort entre le nombre d’épreuves différentes subies et la dégradation d’indicateurs de santé, 10, 20 ou 30 ans plus tard. Une centaine de publications traitant thématiquement d’un trouble de la santé rapporté aux épreuves adverses (cancers, troubles psychiatriques, conduites addictives, IST, etc.) constitue le corpus premier de ce travail et cette méthodologie qui font désormais référence au niveau international. Le présent article en propose une introduction.
Article de Claude Marie Côté Dion, Jenny Lee Gagnon, Marie Josée Letarte, et al.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 28, n° 3-4, 2022, pp. 165-190.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Addiction, Alcoolisme, Drogue, Parents, Compétence, Soutien à la parentalité, Québec
Cette étude vérifie si différentes caractéristiques des parents et de leur famille prédisent l’évolution de la supervision, de la discipline et de la chaleur ou affection, chez des parents ayant une addiction à l’alcool ou aux drogues, au cours de leur participation au programme d’entraînement aux habiletés parentales (PEPH) Cap sur la famille (Laventure et al., 2018). L’échantillon est composé de 29 parents ayant une addiction à l’alcool ou aux drogues ayant un enfant âgé entre 6 et 12 ans. Les résultats des régressions linéaires à rebours montrent que l’âge, l’état de santé psychologique (anxiété et irritabilité) et le problème de consommation des parents prédisent l’évolution de leurs pratiques chaleureuses au cours du PEHP. Les résultats montrent que l’anxiété prédit 15,2 % de la variance de l’évolution de la supervision lacunaire. Plus le parent présente un état psychologique anxieux avant le programme, moins il améliore sa supervision durant le programme [...].
À partir de notre expérience en Csapa, nous nous interrogerons sur les liens entre alcool et violences conjugales. Partant de l’idée – répandue – que c’est l’alcool qui provoque la violence, par le truchement de ses effets pharmacologiques, nous verrons, à travers les études expérimentales de la psychologie sociale et de la sociologie, que cette problématique est plus complexe et intègre d’autres dimensions. Le chapitre sur les violences conjugales nous permettra d’aborder d’un point de vue psychologique cette problématique, en considérant ce qu’elle porte en son sein de déstructurant et d’annihilant. Enfin, nous mettrons l’accent sur l’aspect genré de la consommation d’alcool, pour voir comment les représentations collectives, reprises sur le plan psychique individuel, peuvent participer et alimenter, entre autres, la construction d’une image de soi sexuée.
Article de Géraldine Quintin Val, Wilfried Serra, Dolorès Albarracin
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 28, n° 3-4, 2022, pp. 121-144.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Tabac, Santé, Tabagisme, Législation, Prévention sanitaire, Déni, Abstinence, Prise en charge
La dangerosité du tabac n’a pas toujours été une évidence. Cette donnée est une découverte récente dans l’histoire française du produit. Pourtant, depuis cinquante ans, la France a multiplié les mesures de prévention contre le tabagisme qui ont porté leurs fruits : la prévalence du tabagisme a significativement baissé, même si elle reste élevée. Mais, si elles sont nécessaires, ces mesures ne semblent cependant pas suffisantes pour aider les fumeurs à arrêter. Dans ce contexte, l’étude de la place du tabac dans l’économie psychique du sujet s’impose, ce que nous proposons ici en analysant le discours de deux fumeurs. Il en ressort que la reconnaissance de la dangerosité du tabac n’empêche ni les ressentis positifs associés à la cigarette ni le déni de ses effets délétères sur le corps. Par ailleurs, le recours à la cigarette comme objet transitoire rend celle-ci nécessaire à l’équilibre psychique de certains fumeurs, qui ne peuvent s’en passer, au risque d’un effondrement. Pour ces cas-là, une prise en charge psychodynamique représente une solution possible pour en finir avec le processus d’addiction.