Documentation sociale

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Mourir d’être étranger

Article de Lisa Carayon, Carolina Kobelinsky, Emmanuel Blanchard, et al.

Paru dans la revue Plein droit, n° 137, juin 2023, pp. 3-38.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Exil, Mort, Approche historique, Travailleur immigré, Mortalité, Police, Violence institutionnelle, Religion, Accès aux droits

Qui se souvient que des milliers d’Algériens et de Marocains ont été inhumés dans des cimetières français durant l’entre-deux-guerres ? Leurs conditions de vie en migration étaient alors telles que certains disparaissaient, sans que leur famille restée au pays en soit informée. Aujourd’hui comme hier, les organisations chargées de renouer les liens familiaux mis à mal par l’émigration savent combien leur rôle consiste aussi à suppléer des autorités étatiques peu soucieuses d’informer sur le sort et les périls subis par les exilés.

Longtemps, la mort des « travailleurs immigrés » est restée impensée en France. Puisqu’on pensait qu’ils n’étaient là que temporairement, ils auraient dû repartir mais c’était sans compter la vie qui se construit, les enfants qui naissent, le temps qui passe… Alors les immigré·es ont vieilli ici. Une présence jugée encombrante, « une vieillesse illégitime » titrait ainsi un numéro de Plein droit paru en 1998 qui faisait état du sort réservé aux Chibanis et Chibanias : marginalisation des retraités au sein des foyers, accès aux droits et à la mobilité entravé, harcèlement administratif. Et à force de vieillir, les immigré·es finissent par mourir.

Comme d’autres qui n’ont pas eu le temps d’arriver puisque, depuis la mise en place de l’espace Schengen, des milliers de personnes sont décédées en tentant de rejoindre l’Europe. Morts par la migration, par le régime frontalier. Dans les migrations contemporaines, le spectre de la mort semble omniprésent. Morts abandonnés en plein désert, morts noyés, morts asphyxiés dans un camion, morts sous les balles de la police ou dans les prisons de Libye, innombrables sont les figures d’une politique qui tolère, passe sous silence et entraine la destruction de milliers de vie. Les politiques migratoires actuelles provoquent véritablement la mort. Mais qu’on ne s’y trompe pas : ce qui tue, c’est aussi la mise en marge ici. On meurt d’accidents du travail, des multiples entraves faites dans l’accès aux soins auxquels les personnes étrangères ont pourtant droit, d’être ainsi précarisé et davantage exposé à la mort.

Et la violence exercée par le pouvoir ne s’arrête pas au fait de donner la mort. Elle se prolonge au-delà du décès, dans le déni de la valeur des vies des personnes migrantes, dans la relégation aux marges de leurs cadavres et de leur mémoire. La gestion de la mort des personnes étrangères est marquée par la dissimulation et l’humiliation. Faire mourir et faire disparaître. En Europe comme ailleurs, nombreux sont celles et ceux qui s’insurgent de voir la mort ainsi banalisée, ignorée. Ces morts de la frontière deviennent l’emblème de nouvelles luttes, des collectifs se créent pour donner un nom aux personnes décédées, relever les traces de celles disparues, pour échapper à l’oubli.

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Ecole & socialisations

Article de Alain Maillard, Marie Poinsot, Céline Piot, et al.

Paru dans la revue Hommes et migrations, n° 1339, octobre-décembre 2022, pp. 3-78.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, École, Éducation, Socialisation, Immigration, Inclusion, Étude de cas, Approche historique, Religion, Pluridisciplinarité, Apprentissage, Sayad (Abdelmalek), Bourdieu (Pierre), Guerre d'Algérie

La France accueille près de 70 00 élèves migrants allophones par an. Ils ont vécu des parcours migratoires hétérogènes, certains des traumatismes, d’autres un exil fait d’arrachement familial. Souvent, ces enfants partagent un sentiment d’insécurité, une précarité sociale et juridique que l’institution scolaire ne peut méconnaître. Comment l’école, cet espace de socialisations par excellence, affronte-t-elle ces situations complexes pour assurer sa mission éducative auprès de ces élèves ? L’originalité de ce numéro sur l’école confrontée aux migrations tient à l’analyse centrale des perceptions que les élèves migrants ont de l’école et de leur scolarité, en se distinguant de la seule évaluation de leurs performances dans les dispositifs d’accueil dont les acronymes se multiplient au fil des années.

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La France telle qu'elle est : pour en finir avec la complainte nationaliste

Livre de Laurent Mucchielli, édité par Fayard, publié en 2020.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Société, Immigration, Discours, Représentation sociale, Stigmatisation, Peur, Fantasme, Approche historique, État, Nation, Identité, Religion

L’identité française est-elle menacée ? Une immigration africaine massive est-elle à nos portes ? L’islam est-il contraire aux lois de la République et est-il en train de s’insinuer sournoisement un peu partout avec ses voiles, sa nourriture hallal et ses terroristes ? Les descendants des immigrés sont-ils responsables des violences qui accablent depuis des décennies les banlieues ? C’est ce qu’affirment les nationalistes racistes depuis toujours, et ce n’est pas surprenant de leur part. Ce qui l’est davantage, c’est l’audience croissante dont jouissent ces idées dans le débat public. Démontrant l’inanité de ces discours, ce livre parcourt l’histoire de France depuis la Révolution de 1789. Il montre que nous sommes un pays d’immigration qui ne s’assume pas, que l’ampleur et les vraies raisons de ces migrations sont largement méconnues, que la peur de la violence ou de la subversion que porterait en elle cette immigration relève du fantasme, que notre roman national doit être sérieusement révisé, et qu’il est urgent de nous déprendre des deux types de nationalismes empêchant de penser la France telle qu’elle est pour affronter ensemble les défi s économiques, sociaux et environnementaux de demain.

Religion et discrimination

Article de Patrick Simon, Liza Rives, Nasar Meer, et al.

Paru dans la revue Hommes et migrations, n° 1324, janvier-mars 2019, pp. 6-139.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Religion, Discrimination, Islam, Judaïsme, Ethnie, Voile religieux, Femme, Victime, Violence, Représentation sociale, Laïcité, Radicalisation, Image, France, Etat unis

Dans ses déclinaisons institutionnelles, spirituelles ou sociales, la religion – et singulièrement l’islam – est au coeur des débats de société dans de nombreux pays européens et outre-Atlantique. La crispation à l’égard de l’islam en France se lit dans de nombreux faits divers, dans les déclarations de certains commentateurs politiques et essayistes, et dans les sondages d’opinion. Le dernier sondage sur « les fractures françaises» réalisé en juillet 2018 par Ipsos pour la Fondation Jean Jaurès, Sciences Po et le journal Le Monde montre que, si 92 % des personnes interrogées pensent que la religion catholique est compatible avec les valeurs de la société française et 81 % pensent de même pour la religion juive, elles ne sont plus que 42 % à le penser pour l’islam. Les enquêtés sont également 73 % à trouver que la religion musulmane cherche à imposer son mode de fonctionnement aux autres alors qu’ils ne sont respectivement que 22 % et 21 % à le penser pour le catholicisme et le judaïsme. Ces perceptions relativement négatives de l’islam sont bien entendu influencées par le débat sur la laïcité, et la vague récente d’attentats qui a renforcé l’amalgame entre musulmans et terroristes, et plus généralement la conviction que l’intégrisme et la radicalisation à fondement religieux est propre à l’islam (47 % des personnes interrogées considèrent que l’islam «porte malgré tout en lui des germes de violence»).

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Histoire de l'immigration algérienne en France

Livre de Emmanuel Blanchard, édité par la Découverte, publié en 2018.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Approche historique, Travailleur immigré, Attitude, Vie politique, Religion, Islam, Regroupement familial, Couple mixte, Logement, Bidonville, Conditions de vie, Contrôle, Colonialisme, France, Algérie, 1900-1990

Les relations entre la France et l’Algérie sont souvent considérées comme « passionnelles » en raison, notamment, du poids des années de guerre (1954-1962). Or ce sont cent trente ans de colonisation et près de deux siècles de migrations qui ont tissé de multiples liens : avec des départs de la France vers l’Algérie d’abord, avant que les traversées dans l’autre sens se multiplient à partir des années 1900. Aujourd’hui encore, les Algériens forment le principal groupe d’étrangers installé en France alors même que des générations de descendants d’immigrés ont acquis la nationalité française. Le droit de la nationalité, les politiques d’immigration, les imaginaires, mais aussi les sociabilités populaires ont largement été marqués par cette présence. La prise en compte d’une situation coloniale, puis postcoloniale, permet d’expliquer les discriminations structurelles et les luttes qu’elles ont engendrées. En laissant toute sa place à une histoire sociale ouverte à la diversité des pratiques (religieuses, culturelles, professionnelles...) et des trajectoires, l’auteur restitue la diversité d’une immigration souvent réduite à quelques stéréotypes ou à sa seule histoire politique.
Emmanuel Blanchard, historien et politiste, est maître de conférences à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), il est notamment l’auteur de La Police parisienne et les Algériens, 1944-1962 (Nouveau Monde, 2011)...

Réfugiés et migrants au Liban

Article de Liliane Kfoury, Nicolas Puig, Assaf Dahdah, et al.

Paru dans la revue Hommes et migrations, n° 1319, octobre-décembre 2017, pp. 13-137.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Identité, Religion, Travailleur immigré, Commerce, Femme, Réfugié, Logement insalubre, Santé mentale, Traumatisme, Mort, Scolarisation, Enfant de migrant, Étranger, Communauté, Enquête, Liban, Irak, Asie, Syrie

Petit État aux savants (dés)équilibres communautaires, le Liban compte sur son sol une proportion notable d’« étrangers » : près d’un habitant sur quatre, dont la majeure partie est à présent constituée de réfugiés syriens. Ce dossier dresse un état des lieux de la présence des étrangers au Liban à partir d’enquêtes de terrain conduites par une équipe de recherche franco-libanaise. Mêlant articles de fond et documents, ces recherches mettent en lumière la diversité des interactions entre les migrants et la société libanaise, à travers leurs pratiques commerciales, leurs modes d’installation ou encore leur accès aux systèmes de soin et d’éducation libanais.

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L'apport de l'Autre : dépasser la peur des migrants - 30 années de recherche appliquées à la situation belge

Livre de Altay Manco, Saïd Ouled El Bey, Spyros Amoranitis, édité par l'Harmattan, publié en 2017.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Migration, Immigration, Étranger, Logement, Emploi, Enseignement, Démographie, Religion, Criminalité, Politique sociale, Société, Économie, Culture, Mixité sociale, Sociologie, Belgique, Europe

Ce ouvrage se veut être un outil pédagogique pour tout lecteur qui souhaiterait approfondir la question de l'apport socio-économique, culturel et politique, des migrations en Belgique et en Europe. Il est construit de manière à lire les migrations par différents prismes (logement, emploi, enseignement, démographie, vivre-ensemble, histoire, religion, criminalité...). La migration serait donc un outil mal exploité par certaines politiques publiques, mal travaillé, et la question nouvelle serait de savoir comment notre société peut permettre à tout un chacun, migrant ou non, de valoriser ses potentialités.

Ondes choc

Article de Abdelhafid Hammouche, Carine Guérandel, Eric Marlière, et al.

Paru dans la revue Hommes et migrations, n° 1315, juillet-août-septembre 2016, pp. 1-87.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Justice-Délinquance, Immigration, Religion, Islam, Intégrisme, Terrorisme, Interaction, Discours, Média, Vie politique, Analyse de contenu, Liberté d'expression, Analyse critique, Jeune en difficulté, Délinquance juvénile, Banlieue, Représentation sociale, Appartenance sociale

Les attentats sanglants de 2015 et 2016 nous ont plongés dans la stupeur. Des débats contradictoires ont tenté depuis de nommer et d’expliquer ces évènements tragiques. La revue Hommes et Migrations interroge plus spécifiquement les relations établies, explicitement ou non, entre terrorisme, islam et immigration. A travers l’analyse des discours médiatiques, des trajectoires chaotiques des terroristes et des conditions actuelles de l’action publique dans les territoires urbains dégradés, ce dossier contribue à identifier des pistes d’action (travaux de recherche et politique publique) pour les années à venir.

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Islam en France - Islam de France

Livre de Jacques Barou, édité par La Documentation française, publié en 2016.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Islam, Religion, Immigration, Valeur, Tradition, Changement, Vie politique, Discrimination, Radicalisation

En ce début du XXIe siècle, la présence en France d’une population musulmane questionne la notion d’un « islam de France » ancré dans la vie du pays et occupant une place légitime dans la société française et son paysage institutionnel. Cet ouvrage dresse un bilan des connaissances acquises depuis une décennie et analyse ce qu’elles révèlent de la réalité de l’islam en France, de ses legs du passé et de son institutionnalisation. Il permet de comprendre les orientations du débat public sur l’islam, que celles-ci soient induites par des phénomènes propres à l’islam et au monde musulman ou bien qu’elles découlent de certains processus à l’œuvre dans la société française.

Les descendants d'immigrés

Livre de Emmanuelle Santelli, édité par la Découverte, publié en 2016.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Enfant de migrant, Immigré, Immigration, Famille, Jeune, Banlieue, Exclusion sociale, Enfant, Scolarité, Chômage, Catégorie socioprofessionnelle, Insertion professionnelle, Adulte, Couple, Valeur, Identité, Citoyenneté, Religion, Intégration, Fille, Garçon, Femme, Homme

Depuis le milieu des années 1980, les descendants d'immigrés sont présents dans l'espace médiatique et les débats politiques à travers un ensemble de questions : les révoltes dans les banlieues, la construction des identités, la montée du chômage, etc.
Mais qui sont les descendants d'immigrés ? Quelle est leur histoire ? Comment cette catégorie a-t-elle émergé ? Les nombreuses études qui leur ont été consacrées témoignent d'un champ de la recherche en expansion, s'appuyant en particulier sur les données statistiques de l'enquête nationale Trajectoires et Origines (Ined, Insee, 2008).
À travers cinq grands domaines de la vie sociale (la banlieue et l'exclusion, les conditions de scolarité et l'accès au marché du travail, l'entrée dans la vie adulte et la formation du couple, les pratiques familiales et les valeurs, la citoyenneté et les appartenances identitaires), cet ouvrage dresse un bilan des connaissances sociologiques acquises. Centrées à l'origine sur les descendants d'immigrés maghrébins, elles englobent aujourd'hui les descendants d'immigrés des autres minorités visibles.