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Réponses 1 à 10 sur un total de 18

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Centralité de la spontanéité dans les mobilisations contemporaines contre les injustices

Article de Réjane Sénac

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 219, juillet-décembre 2023, pp. 101-128.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Contestation, Mouvement social, Inégalité, Discrimination, Organisation, Radicalisation, Militantisme, Acteur social, Organisation sociale, Communauté

En quoi l’analyse de ce qui fait « commun » dans les mobilisations contemporaines contre les injustices interroge-t-elle la place de la spontanéité dans les luttes sociales en France ? Nous répondrons à cette question à partir d’une enquête qualitative, menée en 2019-2020, auprès de 130 responsables d’association et d’activistes pour la justice sociale et écologique, contre le racisme, le sexisme et/ou le spécisme. Dans ces mobilisations, la réhabilitation d’une radicalité politique rend centrale une « spontanéité disruptive », au sens où elle n’est pas une étape à dépasser, mais un processus toujours à actualiser. Ces mobilisations allient la dénonciation des inégalités dans leurs causes structurelles et l’attachement à une fluidité dans le « qui », le « quoi », le « comment » et le « quand » de l’émancipation. La volonté de se déprendre du risque de recomposition de hiérarchies dans les luttes s’exprime en effet par une méfiance vis-à-vis de tout cadrage déterminé a priori et de manière stable, que cela soit d’un point de vue organisationnel, idéologique ou en termes de temporalité de l’engagement.

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Le linge, le livre et le Covid : My (not so) beautiful laundrette : Loupe sur les cohabitations sociales aux « deux Épinettes »

Article de Catherine Deschamps

Paru dans la revue L'Homme et la société, vol. 2022/2, n° 217, mai-octobre 2023, pp. 103-126.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Accompagnement de la personne et identité, Ethnographie, Enquête, Quartier, Groupe, Classe sociale, Personne issue de l'immigration, Bourgeoisie, Épidémie, Isolement, Interaction, Solidarité, Précarité, Inégalité, Covid-19, Paris

Dans cet article, c’est l’accroissement subtil de visibilité des écarts voire des clivages sociaux, donc une régression des fluidités sociales apparentes, qui nous occupe. Mon propos se fonde sur une observation quotidienne des rues et commerces du quartier des Épinettes à Paris (notamment une laverie), au rythme des différentes « vagues » du Covid-19 et des mesures mises en place par les gouvernements d’Édouard Philippe puis de Jean Castex pour y faire face. La période traitée s’étend ainsi du premier confinement en mars 2020 à l’automne 2021, date qui coïncidait à un sentiment de progressif « retour à la normale », avant l’arrivée tonitruante du variant Omicron. La première partie présente le lieu d'enquête. Des données qui le dépassent composent la deuxième partie. Il s'agit d'abord d'insister sur ce qui tend à relier. Les troisième et quatrième sections, centrées exclusivement sur les Épinettes, évoqueront progressivement ce qui délie. La laverie occupera la fin de l’article : elle fait « signal faible » sur le ballet des sociabilités locales et permet de grossir des phénomènes observés à plus large échelle.

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Privés de jeunesses : Des effets matériels aux effets durables des mesures sanitaires sur les jeunes des quartiers populaires

Article de Florian Asséré, Samuel Fely

Paru dans la revue L'Homme et la société, vol. 2022/2, n° 217, mai-octobre 2023, pp. 71-101.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Accompagnement de la personne et identité, Santé publique, Épidémie, Contrainte, Isolement, Enquête, Jeune en difficulté, Quartier, Banlieue, Inégalité, Précarité, Scolarité, Socialisation, Covid-19

Basé sur la commande d’une enquête par questionnaires (n=308) et entretiens individuels et collectifs (n=80) auprès des jeunes d’une ville populaire du Val-de-Marne, cet article s’intéresse aux conséquences des mesures sanitaires auprès des jeunes de quartiers populaires. L’article suggère que les mesures sanitaires prises lors de la pandémie de Covid-19 ont eu un impact négatif sur ces jeunes, surtout chez les plus en difficulté d’entre eux. Il s’interroge sur la tendance des mesures sanitaires à aggraver les inégalités de manière durable.

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La fabrique du privilège du désir : l’apprentissage socialement différencié du désir sexuel au croisement du genre et de la classe

Article de Rébecca Lévy Guillain

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 63-1, janvier-mars 2022, pp. 7-34.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Désir, Sexualité, Socialisation, Inégalité, Classe sociale, Genre, Corps, Adolescent

Les grandes enquêtes quantitatives ont constaté l’existence de différences sociales dans les manières de vivre le désir sexuel. Envisageant ces différences comme un foyer d’inégalités dans la sexualité, cet article cherche à comprendre comment se fabriquent de telles différences entre groupes sociaux, notamment en fonction du genre et de la classe sociale. S’appuyant sur une enquête par entretiens biographiques conduits auprès d’individus aux profils sociaux diversifiés, il envisage l’apprentissage du désir comme un parcours qui commence au cours de l’enfance et se poursuit tout au long de la vie, et qui met en jeu des expériences se déroulant dans plusieurs sphères sociales. Il montre alors que la socialisation au désir opère en transmettant un ensemble de dispositions corporelles – via la pratique répétée d’activités physiques – et de dispositions mentales – via l’incorporation instantanée ou conscientisée de cadres interprétatifs et de répertoires de significations. Ainsi, l’article établit, d’une part, que les hommes sont davantage socialisés au désir que les femmes. Il conclut, d’autre part, que la socialisation enfantine et juvénile que connaissent les femmes issues des classes populaires inscrit plus durablement des dispositions au désir que celle qui s’opère à l’âge adulte, chez les femmes appartenant aux classes moyennes et supérieures, et via l’appropriation de grilles d’analyses féministes ou psychologiques.

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Institution scolaire et idéologie inclusive

Article de Jean Marie Cassagne

Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 30, automne 2020, pp. 183-195.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Approche historique, École, Éducation, Enseignement, Étude de cas, Formation, Idéologie, Imaginaire, Inégalité, Institution, Intégration, Intégration scolaire, Posture professionnelle, Pédagogie, Pédagogie de soutien, Recherche, Scolarisation, Socialisation, Sociologie, Vie institutionnelle, Suisse

Le volontarisme politique actuel en faveur de l’école inclusive s’inscrit dans le prolongement d’un mouvement par lequel les institutions subordonnent leur fonctionnement à des énoncés idéologiques. Dans le contexte de la formation des enseignants, l’irruption du paradigme inclusif interroge les présupposés à partir desquels les professionnels de terrain envisagent leur action au quotidien, notamment dans le cadre du travail en équipe. Prenant pour point de départ les problématiques auxquelles les enseignants se confrontent dans le cadre de l’accompagnement d’élèves désignés comme ayant des besoins éducatifs particuliers, la présente contribution propose une analyse socio-historique des idéologies scolaires distinctes – et souvent contradictoires – à partir desquelles la situation de ces élèves tend à être appréhendée dans le contexte d’un système scolaire se caractérisant par une forte différenciation structurale.

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Le pouvoir sans l'incarnation. L'empire de la domination impersonnelle

Article de Alain Eraly

Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 29, printemps 2020, pp. 223-234.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Autorité, Contrôle, Identité, Identité collective, Idéologie, Inégalité, Institution, Lien social, Management, Organisation, Organisation du travail, Pouvoir, Représentation sociale, Emprise

Paru en 1979, l’ouvrage de Pagès, Bonetti, Gaulejac et Descendre L’emprise de l’organisation fournit l’occasion de réfléchir à l’évolution des organisations au cours de ces dernières décennies. Ce recul historique nous permet de distinguer, d’une part, les tendances qui n’ont cessé de s’amplifier au fil des dernières décennies : la prédominance des contrôles financiers, l’emprise des règles formelles, l’autonomie contrôlée, le gouvernement à distance, le pouvoir de l’abstraction, la dépersonnalisation des relations de pouvoir et l’affaiblissement corrélatif de l’autorité ; d’autre part, celles qui se sont fortement affaiblies : l’identification organisationnelle, l’attachement communautaire, l’identité collective, les dimensions idéologiques d’église et de credo managérial.

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En quête de pertinence et d’égalité ? Quand les prescriptions des dépistages des cancers gynécologiques s’emmêlent

Article de Géraldine Bloy, Laurent Rigal

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2019, pp. 11-33.

Mots clés : Santé-Santé publique, Courants de pensée en sciences humaines, Inégalité, Dépistage, Cancer, Épidémiologie, Sociologie, Classe sociale, Hiérarchie, Médecin

Cet article croise épidémiologie et sociologie pour réfléchir aux inégalités sociales présentes dans le dépistage des cancers gynécologiques (cancers du col de l’utérus et du sein). Il cherche à en préciser les logiques de prescription « ordinaires », en les référant à un système de prescripteurs, pour éclairer la fabrique des inégalités sociales en matière de dépistages gynécologiques. De la prescription, l’analyse remonte aux principaux acteurs professionnels, gynécologues et médecins généralistes, et examine comment leurs logiques d’action cohabitent, plus qu’elles ne s’articulent de façon synergique, pour produire des problèmes de pertinence et des gradients sociaux dans la réalisation des frottis et mammographies de dépistage. Le (dys)fonctionnement de l’organisation de l’offre de soins pour ces dépistages est le produit d’une histoire spécifique, saisie à un moment de tension particulier. L’analyse repose sur deux enquêtes originales autour des pratiques préventives des généralistes, dont nous mobilisons le volet dépistage des cancers gynécologiques, et est adossée à la littérature.

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Economie politique de la financiarisation

Article de Marlène Benquet, Théo Bourgeron, Bénédicte Reynaud, et al.

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 229, septembre 2019, pp. 4-89.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Économie, Économie politique, Inégalité, Banque, Capitalisme

Ce dossier présente les résultats de recherches récentes portant sur la construction sociale de la finance par les institutions publiques après la crise financière de 2008. Il s’inscrit ainsi dans le domaine de recherche qui, au carrefour de l’économie régulationniste, de la sociologie économique et des études sociales de finance, renouvelle depuis le début des années 2000, une approche institutionnaliste des activités financières. Opposée à l’idée d’une autonomisation de l’économique, cette approche souligne les médiations sociales et notamment institutionnelles qui sous-tendent la circulation, l’allocation et l’accumulation du capital au cours du temps. Ces travaux décrivent la centralité des processus d’institution et de réglementation de l’économie dans la structuration de la finance contemporaine. Le rôle de l’État fait l’objet d’une attention particulière.
Les articles proposés s’inscrivent dans des disciplines scientifiques diverses (sociologie, science politique, économie) et se concentrent sur des acteurs financiers multiples, qu’il s’agisse des banques centrales, des acteurs des marchés monétaires, des fonds d’investissement, des institutions financières d’aide au développement ou encore du secteur financier dans son ensemble. Ils ont comme objectif commun de saisir la manière dont la finance contemporaine, en apparence déréglementée, est cependant le produit d’une construction institutionnelle de long terme.

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Demande d'asile des femmes étrangères : la femme est-elle l'égal des hommes ?

Article de Claire Mestre

Paru dans la revue L'Autre, vol. 20, n° 1, janvier-mars 2019, pp. 41-50.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Crime sexuel, Inégalité, Violence, Exil, Femme, Droit d'asile, Maltraitance, Pouvoir, Statut social

De la pensée de Françoise Héritier sont nés des concepts permettant de comprendre ce qui traverse toutes les violences faites aux femmes, de la violence domestique à la violence culturelle et sociale. « La valence différentielle des sexes » (1996) éclaire de façon abrupte l’inégalité des femmes face aux hommes. Mais avant ce concept, celui de « butoir de la pensée » (Ibid.).
Son œuvre nourrit le combat de ceux et celles qui luttent contre l’inégalité homme/femme, mais elle a également alimenté des débats contradictoires avec ceux et celles qui ont fait du féminisme une philosophie, une pensée et des pratiques en lutte, une politique. Le butoir de la pensée a été interprété comme « le différent qui fonde la pensée »1, ce à partir de quoi l’humanité se pense. S’il lui est reproché de ne pas avoir historicisé sa pensée, on peut dire que la valence différentielle des sexes fait histoire en cheminant dans la pensée de ceux-celles qui observent comment la hiérarchie des sexes est la charpente de domaines très différents.

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Françoise Héritier : leçons apprises

Article de Claire Mestre, Marie Rose Moro

Paru dans la revue L'Autre, vol. 20, n° 1, janvier-mars 2019, pp. 19-61.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Anthropologie, Féminisme, Inégalité, Genre, Identité sexuelle, Héritier (Françoise)

La pensée de Françoise Héritier n’a rien à voir avec la psychologie et la psychanalyse : elle s’en tenait à distance revendiquant d’utiliser ses propres outils pour penser la différence des sexes et l’organisation de la parenté. Ce qu’elle disait de l’inceste : »S’il n’y avait pas de délectation à vivre l’inceste (dans le fantasme ou dans la réalité), de désir, l’inceste ne se produirait pas ; or, il se produit. Il y a un rapport évident entre l’observation anthropologique et l’observation psychanalytique, même si je ne me suis jamais consacrée à mettre en évidence les liens existants. La psychanalyse parle en termes de désir, de relation fusionnelle. L’anthropologie sociale en reconnaît l’importance pour les individus, mais s’intéresse aux représentations partagées touchant à l’acte, aux substances, à la naissance du lien naturel qui unit ceux qui partagent une même consanguinité, à la nature du rapport sexuel, à celle des substances impliquées dans cet acte. C’est la façon anthropologique de voir les choses… ».

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