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Peut-on soigner sans prendre le temps d’évoquer avec le patient ce qui le préoccupe, l’angoisse, l’agite, sans se poser avec lui pour découvrir ce qu’il a à nous raconter de son vécu, de son ressenti ? Mais sait-on vraiment ce que signifie écouter ? Comment recevoir cette parole sans timbre, balbutiante, désincarnée, délirante, agressive voire violente ? Que faire de l’innommable ? Il ne s’agit pas seulement d’être le destinataire et le réceptacle de cette parole, comme un contenant passif prêt à tout accueillir. Il faut détoxiquer, reformuler, élaborer, trouver un fil, quelque chose d’un sens possible et partageable.
Ce dossier constitue les actes des 9es Rencontres soignantes en psychiatrie organisées par la revue Santé mentale le 17 octobre 2023 à Paris sur le thème : « “Je vous écoute… ” : comment recevoir la parole du patient ? »
Il contient les articles suivants :
- « Je vous écoute… » Comment recevoir la parole du patient ? ;
- « Être écouté de façon entière » ;
- L’entretien à l’épreuve du délire ;
- Écouter, c’est permettre à l’autre de s’écouter ;
- Parfois, écouter ne suffit pas ;
- Un fil d’Ariane pour l’entretien clinique ;
- « Donc, si je comprends bien… » ;
- Travail émotionnel de l’écoute ;
- « J’ai plus d’érection ! C’est vos cachetons… » ;
- Quand la parole de l’autre nous saisit ;
- L’Open Dialogue : un miroir de l’écoute ? ;
- Une écoute de l’inclassable.
Paru dans la revue Empan, n° 131, septembre 2023, pp. 34-39.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Relation soignant-soigné, Soin, Tolérance, Psychothérapie, Folie, Psychiatrie, Temps
L’auteur part de la phrase de Rickman : « La folie, c’est ne pas pouvoir trouver quelqu’un qui vous supporte », pour envisager les différents sens de « supporter » à partir de Winnicott et prendre aussi en considération la capacité des soignants à supporter le non-changement. Une vignette clinique aborde la question du soin psychique de base en institution comme entrecroisement de regards et d’écoutes incarnés, différenciés et non interchangeables, qui viennent borner un espace de circulation psychique permettant au patient d’investir à dose supportable une relation.
La communication hypnotique peut être définie comme l'art d'utiliser différents procédés de langage issus de l'hypnose formelle (hors transe), au cours d'un dialogue soignant-soigné, pour atteindre un objectif. Au-delà de ses aspects techniques, cette communication produit un contexte et une présence thérapeutique particulière, centrée sur les ressources du patient. En psychiatrie, cette approche est souvent adaptée par sa flexibilité et son caractère pragmatique à la diversité des situations. Éclairage théorique et expériences cliniques.
Si en psychiatrie, les soignants affirment souvent que la relation est leur cœur de métier, elle ne va pourtant pas de soi et relève d'une certaine audace. Qu'est ce qui "fait" rencontre ? Peut-on soigner sans engager une part de soi-même ? Comment rester en relation avec ceux qui attaquent le lien à l'autre ? Comment moduler sa présence en fonction de l'évolution des troubles ? L'organisation des soins peut-elle favoriser une juste présence soignante et de quelle manière ?
Dans cet article, Salomé a essayé de dire et de décrire à travers l’image du chewing-gum ce qu’était pour elle l’écriture à ce moment-là et de partager sa vision du travail en thérapie, du lien. Vision aussi de l’expérience d’écriture du livre Salomé et son psychiatre avec Christophe Chaperot. Le psychiatre de Salomé donne ici sa propre version de cette étrange expérience d’écriture à deux, avec sa patiente et durant la thérapie. Il y témoigne de son désarroi, mais aussi de l’intensité dangereuse de ce mode de dualisation, que l’on retrouve dans toutes les formes de thérapie peu ou non codifiées.
Fruit de la créativité et de l'inventivité des soignants, les activités occupent une grande place dans les soins en psychiatrie, mais elles paraissent parfois relever du "bricolage clinique". Comment les envisager au quotidien et sur quelles bases théoriques ? Comment en définir le cadre ? Comment évaluer leur impact thérapeutique sur le plan individuel et collectif ? Qu'elles soient thérapeutiques ou occupationnelles, ces activités grâce à une relation médiatisée, ouvrent des espaces de rencontres et de transformations.
La psychologie positive est l'étude des conditions et processus qui contribuent à l’épanouissement et au fonctionnement optimal des individus, grâce à la mobilisation de leurs ressources. En complément de la psychiatrie "conventionnelle" basée sur la gestion des troubles, cette approche complémentaire, via des outils de développement des émotions positives, propose au patient de se focaliser sur la recherche de son bien-être, à partir de ses propres objectifs et de ses forces.
La psychosomatique vise à dépasser la dichotomie corps/psyché qui fonde la médecine occidentale. D'origine psychanalytique, elle part de l'homme malade et de son fonctionnement psychique pour comprendre les conditions dans lesquelles se développe une pathologie somatique. Au delà des différences d'écoles, elle propose en plus des soins somatiques, une écoute qui tend à réveiller une vie fantasmatique endormie, voire bloquée sur le mode opératoire. Repères théoriques et illustrations en psychiatrie, psychomotricité, psycho-oncologie, dermatologie...