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Face à la tyrannie de la norme qui abrase toujours davantage ses singularités et l’espace relationnel du social, le sujet contemporain développe une souffrance psychique qui nécessite d’être soignée, dans le cabinet du psychanalyste ou ailleurs. Depuis une vingtaine d’années, Roland Gori s’est engagé dans une résistance intellectuelle contre les pratiques néolibérales qui prônent, selon lui, la « fiction anthropologique d’un homme performant autoentrepreneur de lui-même ». Roland Gori est psychanalyste, membre d’Espace analytique, professeur honoraire de psychologie et psychopathologie clinique à l’université d’Aix Marseille. Il a publié récemment La fabrique des servitudes, Paris, LLL, 2022. (Présentation éditeur)
Article de Monique Besse, Delphine Leroy, Henri Santiago Sanz
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 149, 1er trimestre 2021, pp. 9-79.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Psychiatrie, Enfant, Adolescent, Créativité, Symbolique, Imaginaire, MECS, Pratique éducative, Télémédecine, Psychanalyse, Témoignage, Psychothérapie institutionnelle, EHPAD, Éthique, Transfert, Crise, Anxiété, Foyer d'accueil médicalisé, Care, SAVS, Éducateur spécialisé, Accompagnement, Personne handicapée, Innovation, Adaptation, Solidarité, Protection de l'enfance, Jeune, Famille, Milieu urbain, Addiction, SDF, Lien social, Libéralisme, Management, Changement social, Stress
Mars 2020, la France entière s’est confinée pour se protéger du coronavirus. Promiscuité dans des « habitats » étroits, insalubrité, difficulté à se nourrir, augmentation des appels pour violences conjugales et maltraitance des enfants. De quoi le coronavirus a-t-il été le révélateur ? Les établissements et services sociaux et médico-sociaux, la psychiatrie ont dû modifier leur fonctionnement, assurer la continuité des soins, de l’accompagnement ou, au contraire, renvoyer les personnes en famille ou à domicile.
Comment les institutions se sont-elles organisées, avec quelles difficultés, mais aussi quelles inventions de la part des professionnels et des usagers pour maintenir une vie sociale tout en étant confinés ? Et après… quelles ont été les organisations et les contraintes ? Les conséquences de cette période de crise ? Ce numéro fait retour sur les temps de pandémie et tente de tirer les leçons apportées par cette situation de catastrophe ?
Article de Claude Tapia, Jean Marie Brohm, Hélène Hurpy, et al.et al.
Paru dans la revue Connexions, vol. 2, n° 110, juillet-décembre 2018, pp. 11-166.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Corps, Image du corps, Représentation sociale, Politique, Droit, Capitalisme, Technologie, Changement, Vieillissement, Sexualité, Procréation médicalement assistée, Exclusion sociale, Libéralisme, Réfugié, Psychanalyse, Anthropologie, Robot
Ce numéro vise à approfondir cette problématique de l’image du corps, des vécus corporels pris dans les expériences avec le corps social : le corps individuel dans le corps social qu’il porte et incarne. Cette problématique est éminemment actuelle à l’heure postmoderne où se côtoient revendications d’un droit à déterminer son genre ou à utiliser le corps comme une marchandise indépendamment de l’identité (GPA), asservissement des corps à des impératifs d’esthétique et de jeunisme, précarité des corps confrontés aux formes d’expression de la violence et du racisme d’hier et d’aujourd’hui, violation des corps par des représentants de l’état (affaire Théo), représentations du corps sexuel véhiculées par la pornographie et la religion, etc. La question de savoir si on se sent ou non posséder son corps traverse tous nos espaces de travail : espaces thérapeutiques et d’intervention dans les institutions.
Nous souhaitons explorer à travers ces différentes questions la construction du sentiment de soi, l’expérience du soi et de dépossession de soi en tant qu’elles répondent à l’expérience du corps dans sa relation à l’environnement groupal, social, politique d’aujourd’hui.
Enclin à dénoncer le néolibéralisme et, par la même occasion, le néofascisme qui en découle du fait de l'individualisme, Roland Gori se penche aujourd'hui sur la normalisation technique de l'humain. Dans son dernier ouvrage, il montre comment elle impose une forme de système totalitaire. Cet impensé anthropologique des libéralismes conduit l'auteur à la question du désert politique. D'où cette interrogation persistante : comment restituer au politique sa fonction essentielle dans l'humanisation de l'espèce?
Livre de Joseph Rouzel, Robert Brès, Marc Maximin, Joseph Rouzel, et al., édité par L'Harmattan, publié en 2016.
Mots clés : Travail social, Travail éducatif, Psychanalyse, Formation, Intervention sociale, Analyse critique, Évolution, Économie, Libéralisme, Éducation spécialisée, Éducateur spécialisé, Rencontre, Relation éducative, Créativité, Littérature, Marchandisation, Psychasoc
Dans la langue de la post-modernité cest léconomique qui prime, dans sa forme la plus barbare. Réduire au calcul lhumain, qui se définit avant tout dêtre parlant, obéit à limpératif capitaliste, qui vise rien de moins que labolition du désir, au profit dun branchement permanent sur les objets de consommation. « Jouis, consomme », tel est le mot dordre. Ainsi en va-t-il des modèles de formation et dintervention sociale, où le désir est rabattu sur le besoin chiffré. À chaque besoin, un objet. À chaque question, une explication. Le Marché sempare du manque en le détournant vers laliénation au produit. À partir de là, la formation comme lintervention sociale ne sont plus que des marchandises comme les autres, un marché des explications et solutions totales et totalitaires dans tous les domaines. Le sujet, devenu essentiellement individu, y est délesté de sa part manquante, et renvoyé à une tentative folle déchapper à sa propre division subjective. Larticulation du sujet au collectif perd de son tranchant. Autant dire que les ressorts même de la pédagogie et de la transmission, sen trouvent dynamités. La formation et laction sociale reposaient sur les ressorts du transfert, cest-à-dire dun savoir supposé au formateur ou à lintervenant, point dappui mais aussi de dépassement pour permettre au sujet de construire son propre savoir et savoir-faire. Désormais cest lindice de satisfaction qui fait force de loi. Alors se pose la question de résister à ce laminage qui prend les formes dun management industriel des corps et des esprits et produit une société de contrôle généralisé, comme lannonçait Michel Foucault. La clinique, que ce soit en formation ou sur le terrain, constitue bien un môle de résistance active. Linstitut de formation PSYCHASOC sy emploie depuis plus de 15 ans
Livre de Didier Drieu, Jean Pierre Pinel, Serge Blondeau, René Kaës, et al., édité par Dunod, publié en 2016.
Mots clés : Violence institutionnelle, Violence, Institution, Évolution, Changement, Organisation, Établissement social et médicosocial, Accueil, Usager, Prise en charge, Accompagnement, Temps, Espace, Gestion, Procédure, Symbolique, Inconscient, Psychanalyse, Individu, Groupe, Communauté, Management, Libéralisme, Politique sociale, Équipe, limite
Dans un contexte de crises se condensant dans les institutions, cet ouvrage pense l'évolution de la violence au regard des transformations des organisateurs institutionnels. Plusieurs années après un ouvrage fondant une approche analytique des sources des dysfonctionnements institutionnels (L'institution et les institutions, études psychanalytiques), les auteurs contribuent à une réélaboration des enjeux et « espaces » de souffrance institutionnelle en prenant en compte les changements paradigmatiques se déroulant au niveau des méta-cadres organisationnels.
Dans les sociétés occidentales hyperformatées, l'idée même du conflit n'a plus de place. Les conceptions de la vie commune tendent vers l'intolérance à toute opposition. Le minoritaire doit se soumettre à la majorité et, de plus en plus, contestataires et dissidents semblent relever de l'« anormal ».Dans cet essai iconoclaste, Miguel Benasayag et Angélique del Rey explorent les racines et les effets délétères de cette idéologie. Analysant les différentes dimensions du conflit - entre nations, dans la société ou au sein même de l'individu -, les auteurs mettent à jour les ressorts profonds de la dérive conservatrice des sociétés postmodernes. Ils démontent aussi bien les illusions de la « tolérance zéro » que celles de la « paix universelle » : nier les conflits nés de la multiplicité, ceux dont la reconnaissance fait société, c'est mettre en danger la vie. Le refoulement du conflit ne peut conduire qu'à la violence généralisée, et l'enjeu auquel nous sommes tous confrontés est bien celui de l'assomption du conflit, « père de toutes choses » selon Héraclite.Miguel Benasayag, philosophe et psychanalyste, anime le collectif « Malgré tout ». Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, aux Éditions La Découverte dont, avec Angélique del Rey, professeure de philosophie, Connaître est agir (2006) ou encore La Chasse aux enfants. L'effet miroir des sans-papiers (avec des militants de RESF, 2008).
"Doit-on dépister les schizophrènes dangereux comme on dépiste le diabète ? Doit-on soigner sans consentement les malades mentaux soupçonnés de présenter un danger pour eux-mêmes ou autrui ? L'imagerie médicale du cerveau dit-elle la vérité ? Devrait-on y soumettre les prévenus, les conjoints adultères et les employés soupçonnés d'indélicatesse ? Autant de questions que nos sociétés abordent par le fait divers et les émotions collectives pour ne pas avoir à y réfléchir.
Face à une logique de l'audimat qui ne cesse de gagner du terrain, face à une régression sécuritaire qui atteint la vie politique, mais aussi la justice, l'école et la santé, la psychanalyse apparaît comme un antidote. Elle résiste aux nouvelles idéologies de la résignation en reconnaissant à l'humain sa dimension tragique, conflictuelle, singulière autant qu'imprévisible. Confrontés aux nouveaux cyniques qui veulent en finir avec elle et avec la culture qui en est issue, il nous importe plus que jamais de savoir de quoi la psychanalyse est le nom."