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La Covid n’est pas une pandémie (du grec pan, « tout »), affirmait il y a peu Richard Horton, rédacteur de la reçue médicale The Lancet. Il s’agirait plutôt selon lui d’une syndémie (du grec syn, « avec »). C’est-à-dire que nous étions déjà malades de nos modes de vie avant de l’être du virus. Cette pandémie/syndémie n’arrive pas à n’importe quel moment de notre histoire, de notre culture et exige de ce fait une réflexion sur des données culturelles. Pas tout à fait une crise de civilisation, mais un tournant dans nos modes de fonctionnement. Nous observons aussi qu’en cette période trouble nous sommes moins pointilleux sur nos libertés, affolés par les discours ambiants catastrophiques. Cela nous renvoie aux travaux de Foucault et à son concept de biopolitique, et à la société de contrôle décrite de façon prémonitoire par Deleuze. À l’aune de ces réflexions, ce numéro est consacré aux conséquences de la pandémie, notamment sur les structures institutionnelles recevant un public déjà fragilisé, sur les patients, sur la pratique des psychanalystes et des soignants… et sur nos vies de citoyens.
Sommaire :
Avant-propos. À l’origine de la pandémie de Covid-19, notre rapport au vivant. Caroline Marie. Page 14 à 21
Penser sous Covid
- Expiation dans la pandémie. Daniel Sibony. Page 22 à 30
- Tous interdépendants, pour le meilleur et pour le pire. Simone Korff-Sausse. Page 31 à 40
- Flexibilité et rigueur en psychanalyse à l’époque du coronavirus. Cosimo Schinaia. Page 41 à 51
- La pandémie ou le règne de l’invisible. Jean-Claude Guillaume. Page 52 à 64
Histoires de masques
- « De masque à masque », ou être psychanalyste ordinaire en temps de circonstances catastrophiques. Anna Angélopoulos. Page 65 à 71
- Le corps et le virtuel. Sylvette Gendre-Dusuzeau. Page 72 à 76
- Masquer le visage. Didier Cohen-Salmon. Page 77 à 82
Chroniques de confinement
- Écrire et lire sous pandémie. Une perspective actuelle sur La vie partielle, journal clinique par temps de (dé)confinement de Ghyslain Lévy. Mireille Fognini. Page 83 à 87
- En quête d’immensité, chronique d’un confinement. Élisabeth Forveille. Page 88 à 92
- La lecture de bandes dessinées pendant le confinement sanitaire : une façon de « tuer le temps » arrêté. Pascal Hachet. Page 93 à 95
Effets de la pandémie sur les soignants et les patients
- À propos du confinement et de l’analyse institutionnelle à La Borde et dans la cité. Michel Lecarpentier. Page 96 à 106
- « En quoi cette nuit diffère-t-elle des autres nuits ? ». Caroline Girard, Franck Magloire. Page 107 à 114
Depuis les propositions freudiennes concernant la féminité, des psychanalystes poursuivent leur réflexion : le complexe de castration, le refus du féminin, le masochisme, mais également la perversion, la frigidité, l’homosexualité féminines, constituent autant de questions parmi d’autres. Nous comptons dans ce numéro revenir sur des textes anciens, parfois inédits, mais aussi réfléchir sur la sexualité féminine telle qu’elle se présente actuellement dans nos cabinets, sur fond de différences culturelles, d’évolution des techniques de procréation, de discussion autour du genre, de développement des réseaux – où des formes auparavant marginales de sexualité peuvent révéler ou développer leurs codes, voire devenir une mode.
Le dialogue Freud-Ferenczi a ouvert la psychanalyse à de nouvelles problématiques qui nécessitent de penser l’originaire et le réel : pathologies marquées par des conflits intra- et inter-psychiques de plus en plus précoces, influence de facteurs exogènes (traumas, désordre familial, ou social, modes de communication, etc.). L’observation-adaptation de la clinique à ces souffrances implique des modifications dans la représentation du fonctionnement psychique inconscient (« méta-psychologies en mouvement »), lesquelles engendrent des questions cruciales pour la formation des psychanalystes : finalité de leur propre analyse, travail sur les transferts, intégrations de modèles métapsychologiques de tendances diverses pour aborder la complexité des problématiques singulières, modalités et politique de transmission au sein des écoles comme en leurs marges.
Article de Jean Michel Assan, Nicole Bindelfeld, Irène Kaganski, et al.
Paru dans la revue Le Coq-héron, n° 225, juin 2016, pp. 7-135.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Accompagnement de la personne et identité, Rêve, Transfert, Pensée, Inconscient, Psychanalyse, Cure analytique, Image mentale, Espace transitionnel, Poésie, Traumatisme, Interprétation, Freud (Sigmund), Abraham (Nicolas), Torok (Maria)
Rassembler les explorations les plus influentes développées autour des questions du rêve à partir et après Freud, a été l’objectif de ce dossier qui retrace l’évolution comparative et prospective des recherches théorico-cliniques postfreudiennes centrées sur le rêve. Avec l’inouï de ses richesses et complexités, l’activité onirique apparaît en effet avec insistance comme l’expression essentielle d’une « voie d’accès au théâtre de la vie psychique », dans la vie globale du sujet. Lorsque cette expression peut être partagée dans la cure, elle devient une nourriture placentaire du psychisme qui œuvre alors à la métabolisation du travail analytique chez l’analysant et l’analyste, et ouvre des voies à la créativité du penser et du vivre. Les psychanalystes ont ainsi toujours cette mission complexe de continuer à « penser le rêve » avec tact, respect, attention et perlaboration, pour tenter de comprendre et ouvrir les perspectives de questions en dormance chez chacun.
Pourquoi un être humain se donne-t-il la mort ? Dès sa parution, Clinique du suicide s'est imposé comme une contribution essentielle à l'étude de cette question énigmatique qui convoque ici psychanalystes, philosophes, critiques littéraires et anthropologues.
Si le cadre de ces essais est psychanalytique, leur portée est incontestablement plus large. Les "épidémies" de suicide qui ont attiré l'attention du public ces dernières années - chez France Télécom en Europe, chez Toyota et d'autres entreprises en Asie - témoignent de ce changement radical de la vie moderne. L'individu en est réduit à n'être, sur le marché, qu'un agent de la compétition pour l'obtention de biens et de services. Les aspects de sa subjectivité qui ne peuvent devenir les acteurs d'aucune de ces opérations dites de "ressources humaines" font retour dans le réel sous la forme de suicides comme effets de la conception libérale moderne de la vie humaine. L'ironie de l'affaire est que, plus le suicide devient la chose à éviter à tout prix, plus régresse la compréhension réelle du suicide. Le manque à savoir du sujet sur sa tentative de suicide rencontre celui des discours ambiants. Or, aider le sujet à élaborer ce savoir est un enjeu crucial, non seulement pour réduire les risques d'une récidive, mais aussi pour qu'il devienne le sujet de son expérience et établisse les bases d'un travail sur son histoire, en fait, sur la question de vivre elle-même.
FILM 1 - TU AS CHOISI DE NAÎTRE
Comment la petite Françoise Marette est-elle devenue Françoise Dolto ? Sa biographie singulière, appuyée sur de nombreux documents, éclaire son parcours vers la psychanalyse. Des psychanalystes témoignent. Des archives inédites permettent de retrouver Françoise Dolto, décrivant, d'une manière passionnante, ses premiers pas.
FILM 2 - PARLER VRAI
Comment savoir qu'un enfant a besoin d'une cure analytique ? À travers les récits cliniques surprenants de Françoise Dolto dans les archives, se dessinent les contours de ce continent inconnu qu'est la maladie psychique de l'enfant et les possibilités de sa guérison. Interventions de psychanalystes et approches des Maisons Vertes complètent ces documents uniques.
FILM 3 - N'AYEZ PAS PEUR
À l'image de ces célèbres émissions sur France Inter "Lorsque l'enfant paraît" dans lesquelles elle transmettait une parole d'éducation fondée sur l'inconscient, Françoise Dolto apporte ici de nombreux témoignages passionnants dans des domaines aussi différents que les origines raciales d'un enfant, la trisomie 21, la mort de l'enfant, le divorce ou l'adoption.
COMPLÉMENT - MAUD MANNONI, ÉVOCATIONS
Cet entretien inédit avec Maud Mannoni a été réalisé en 1993. Dans ce document précieux, la célèbre psychanalyste évoque ses rencontres avec Françoise Dolto et témoigne de plusieurs épisodes importants de son propre engagement dans les prises en charge thérapeutiques des enfants.