Documentation sociale

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Le linge, le livre et le Covid : My (not so) beautiful laundrette : Loupe sur les cohabitations sociales aux « deux Épinettes »

Article de Catherine Deschamps

Paru dans la revue L'Homme et la société, vol. 2022/2, n° 217, mai-octobre 2023, pp. 103-126.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Accompagnement de la personne et identité, Ethnographie, Enquête, Quartier, Groupe, Classe sociale, Personne issue de l'immigration, Bourgeoisie, Épidémie, Isolement, Interaction, Solidarité, Précarité, Inégalité, Covid-19, Paris

Dans cet article, c’est l’accroissement subtil de visibilité des écarts voire des clivages sociaux, donc une régression des fluidités sociales apparentes, qui nous occupe. Mon propos se fonde sur une observation quotidienne des rues et commerces du quartier des Épinettes à Paris (notamment une laverie), au rythme des différentes « vagues » du Covid-19 et des mesures mises en place par les gouvernements d’Édouard Philippe puis de Jean Castex pour y faire face. La période traitée s’étend ainsi du premier confinement en mars 2020 à l’automne 2021, date qui coïncidait à un sentiment de progressif « retour à la normale », avant l’arrivée tonitruante du variant Omicron. La première partie présente le lieu d'enquête. Des données qui le dépassent composent la deuxième partie. Il s'agit d'abord d'insister sur ce qui tend à relier. Les troisième et quatrième sections, centrées exclusivement sur les Épinettes, évoqueront progressivement ce qui délie. La laverie occupera la fin de l’article : elle fait « signal faible » sur le ballet des sociabilités locales et permet de grossir des phénomènes observés à plus large échelle.

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Dépendance financière et maltraitance familiale des aînés au Sénégal

Article de Emmanuel Niyonsaba

Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 45, n° 170, printemps 2023, pp. 57-71.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Classe sociale, Maltraitance, Famille, Femme, Précarité, Relation familiale, Norme sociale, Estime de soi, Sénégal

Cet article s’intéresse à la maltraitance familiale envers les personnes âgées en grande vulnérabilité économique vivant dans les familles modestes au Sénégal. En nous appuyant sur l’étude qualitative menée en milieu urbain à Dakar et Saint-Louis auprès de personnes âgées et de leurs proches, nous explorons les principaux facteurs de risque et l’interprétation qu’ont ces enquêtés de la maltraitance familiale. Nous analysons également les risques que représente la dépendance financière des aînés sur leur vie sociale et leur santé. L’étude montre que la maltraitance se caractérise par la violence psychologique et affective dans les familles éprouvant des difficultés à prendre en charge les besoins de la personne âgée. Elle s’accompagne chez les aînés du risque d’un repli sur soi marqué par le sentiment de perte de leur identité. Enfin, comme le révèle cette étude, les préoccupations consécutives à l’affaiblissement du pouvoir d’agir sur fond des ressources limitées, couplées aux effets paradoxaux de la valorisation excessive de la place sociale des personnes âgées, mettent au jour la nécessité de mettre en place des politiques préventives et des actions de sensibilisation sur les conséquences dramatiques de la maltraitance au sein des familles afin de permettre le maintien de l’identité des aînés concernés par ces facteurs de risque.

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“La procédure d'expulsion produit pas à pas l'obéissance”

Article de David Prochasson, Camille François

Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3298, 10 mars 2023, pp. 28-29.

Mots clés : Lien social-Précarité, Précarité, Pauvreté, Logement, Endettement, Expulsion, Procédure, Discrimination, Classe sociale, Genre, Politique, Prévention

Dans son livre « De gré ou de force. Comment l’Etat expulse les pauvres », le sociologue Camille François décrit la manière dont une longue chaîne d’acteurs contraint les familles endettées à quitter leur logement. Des procédures particulièrement efficaces dans le maintien de l’ordre social malgré l’accroissement de la pauvreté.

L'avenir confisqué : inégalités de temps vécu, classes sociales et patrimoine

Livre de Nicolas Duvoux, édité par Presses universitaires de France, publié en 2023.

Mots clés : Lien social-Précarité, Inégalité, Projet de vie, Classe sociale, Anxiété, Subjectivité, Patrimoine financier, Précarité, Enquête, Sociologie, Société, Conditions de vie, Statut social, Pouvoir, Don, Famille, Bourdieu (Pierre), Piketty (Thomas)

Croisant réflexion spéculative et enquêtes sur le bas, le milieu et le haut de la société, Nicolas Duvoux montre comment le sentiment de l’avenir constitue un indicateur précieux, et irremplaçable, de la position sociale. La capacité subjective à se projeter positivement dans l’avenir constitue une clé de lecture de la société au double sens où elle permet de décrire la hiérarchie sociale mais aussi de rendre compte des relations inégalitaires qui s’y nouent et de leur reproduction. Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne face à la crise de l’avenir. Les plus dotés sont aussi les mieux à même de maîtriser l’avenir, individuel et collectif, ce qui entraîne anxiété et peur du déclassement au sein des classes moyennes, dépossession et insécurité radicale en bas de l’échelle sociale.
Sans renier la recherche d’objectivité scientifique mais au contraire en en raffinant les instruments, Nicolas Duvoux démontre comment la subjectivité peut servir de révélateur aux inégalités, notamment de classe sociale. Il fait ressortir l’importance du patrimoine économique à partir de la sécurité que sa possession procure – et de l’insécurité sociale endémique dans laquelle son absence plonge.
Prenant appui sur des travaux en philosophie, en psychologie ou en épidémiologie, il déploie une manière d’appréhender le monde social qui articule, sans les opposer, le présent, le passé mais aussi l’avenir tel que l’on se le projette, l’objectif et le subjectif, l’individuel et le collectif. Ce livre porte ainsi un regard sociologique sur le monde qui restitue l’épaisseur vécue de l’existence pour mieux penser les asymétries et formes de domination sociale, et il vise par là à réintégrer la sociologie dans un projet scientifique plus global.

La société qui vient

Livre de Didier Fassin, édité par Seuil, publié en 2022.

Mots clés : Lien social-Précarité, Société, Analyse critique, Environnement, Écologie, Mondialisation, Immigration, Épidémie, Terrorisme, Information, Démocratie, Argent, Technologie numérique, Autorité, Libéralisme, Participation, Mouvement social, Citoyenneté, Vie politique, Droits de l'homme, Famille, Banlieue, Milieu rural, Travail, Précarité, Police, Justice, Prison, Hôpital, Santé publique, Université, Culture, Inégalité, Reproduction sociale, Discrimination, École, Femme, Jeune, Droit d'asile, Territoire, Classe sociale, Genre, Racisme, Sexualité, Personne âgée, Laïcité, Économie sociale et solidaire, Consommation, Islam

Depuis quelques années, aucun discours sur notre société n'échappe au "langage de la crise" . Comme si la crise s'était mue en nouvelle normalité. Migrations, pandémies, démocratie, capitalisme, écologie, police, genres, questions ethno-raciales, laïcité, etc... Les outils de lecture sont devenus obsolètes et il est devenu de plus en plus difficile d'y voir clair. Aucun thème n'est épargné par la confusion.
Mais de quelle(s) crise(s) parle-t-on ? Quelles sont ses origines ? Pourquoi un langage de la crise ? Quelles actions ce langage rend nécessaires ou au contraire peut-il contrarier ? Plus qu'un instant de déflagration, la crise demeure un phénomène social duquel il est nécessaire de tirer du sens. Face à tous ces enjeux cruciaux, Didier Fassin, médecin et anthropologue reconnu, propose d'interroger ce "moment critique" .
L'ouvrage nous offre un diagnostic chirurgical sur l'état de notre société, dépassant les écueils du constat de fait ou de l'exercice divinatoire. Et puis, parce que les crises se neutralisent dans le débat public et médiatique, qu'un scandale en remplace un autre, ce livre est un formidable outil pour réactiver les consciences et rappeler que les dysfonctionnements d'une société survivent à leur déficit d'attention.
Didier Fassin a pu compter sur le travail de 63 contributrices et contributeurs de renom, dont la justesse d'analyse a permis de reconstituer la constellation des questions sociales qui sont sources de nos inquiétudes.

"Santé communautaire" et "santé publique" en territoires populaires : "participation" des habitant∙e∙s ou gouvernement des conduites ? Des catégories, des pratiques et des agents en circulation entre la France, le Québec et la Belgique

Article de Audrey Mariette

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 319-332.

Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Santé publique, Quartier prioritaire, Territoire, Participation, Enquête, Inégalité, Classe sociale, Précarité, Québec, Belgique, France

Depuis plusieurs décennies, la récurrence des discours publics sur les "crises" des systèmes de santé en Europe et en Amérique du Nord va de pair avec la montée des discours sur le rôle central de la "santé publique" et de la "démocratie en santé" dans l’action publique et la lutte contre les inégalités sociales de santé . Les discours qui ont accompagné la crise sanitaire et sociale liée à l’épidémie de Covid-19 en sont un exemple particulièrement saillant.

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Arthur Vuattoux, sociologue : "La justice des mineurs amplifie les inégalités"

Article de Brigitte Bègue, Arthur Vuattoux

Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3201, 19 mars 2021, pp. 34-35.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Justice, Mineur, Répression, Absence, Prévention, Genre, Contrôle social, Classe sociale, Précarité, Handicap, Reconnaissance, Institution, Inégalité, Sanction, Statut professionnel, Justice des mineurs

Symbole d’universalisme républicain, la justice des mineurs reste pourtant une justice de classe où tous les jeunes ne sont pas traités de la même manière. Et où le répressif l’emporte progressivement sur le préventif.

Les inégalités sociales de santé dès la petite enfance : le rôle du sport

Article de Sarah Nicaise, Christine Mennesson, Julien Bertrand

Paru dans la revue Empan, n° 118, juin 2020, pp. 22-31.

Mots clés : Santé-Santé publique, Jeune enfant, Sport, Inégalité, Santé, Corps, Socialisation, Classe sociale, Précarité, Activité physique, Plaisir, Compétition, Bourgeoisie, Ouvrier, Enquête

S’appuyant sur une enquête menée auprès de 35 enfants âgé.e.s de 5 ou 6 ans et provenant de milieux sociaux variés, cet article s’intéresse aux relations entre pratiques sportives enfantines et inégalités sociales de santé. Malgré une forte diffusion des activités sportives pendant l’enfance, celles-ci restent toutefois inégalitaires et socialement distribuées. Selon la position sociale des parents, qui oriente des conduites éducatives, des représentations et des stratégies spécifiques, les enfants connaissent des expériences sportives différenciées qui participent à la formation de dispositions inégalement propices à la préservation d’un bon état de santé.

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Les luttes de classes en France au XXIème siècle

Livre de Emmanuel Todd, Baptiste Touverey, édité par Seuil, publié en 2020.

Mots clés : Société, Classe sociale, Idéologie, Reproduction sociale, Exclusion sociale, Inégalité, Pauvreté, Précarité, Économie, Politique, Mondialisation, Crise économique, Militantisme, Démographie, Démocratie, Analyse critique, Sociologie

Macron et les Gilets jaunes ont ouvert une page nouvelle de l’histoire de France, qui mêle retour des luttes sociales et apathie politique, sursaut révolutionnaire et résignation devant les dégâts de l’euro, regain démocratique et menace autoritaire.
Pour la comprendre, Emmanuel Todd examine, scrupuleusement et sans a priori, l’évolution rapide de notre société depuis le début des années 1990 : démographie, inégalités, niveau de vie, structure de classe, performance éducative, place des femmes, immigration, religion, suicide, consommation d’antidépresseurs, etc.
Les faits surprendront. Les interprétations que propose l’auteur doivent, quant à elles, beaucoup à Marx, mais à un Marx mis « sous surveillance statistique ». À gauche, comme à droite, elles paraîtront à beaucoup étonnantes, amusantes, contrariantes, ou angoissantes. Cet empirisme sans concession conduit même Emmanuel Todd à réviser radicalement certaines de ses analyses antérieures.
À la lecture de ce livre riche, stimulant, provocateur, la vie politique des années 1992-2019 prend tout son sens : une longue comédie politique où s’invitent les classes sociales.
Bienvenue donc dans cette France du xxie siècle, paralysée mais vivante, où se côtoient et s’affrontent des dominés qui se croient dominants, des étatistes qui se croient libéraux, des individus égarés qui célèbrent encore l’individu-roi, avant l’inéluctable retour de la lutte des classes.

Ceux qui restent. Faire sa vie dans les campagnes en déclin

Livre de Benoît Coquard, édité par la Découverte, publié en 2020.

Mots clés : Jeune, Milieu rural, Enquête, Sociologie, Vie quotidienne, Homme, Femme, Classe sociale, Culture populaire, Masculinité, Féminité, Précarité, Honte

Qui sont ces hommes et ces femmes qui continuent d’habiter dans les campagnes en déclin ? Certains y fantasment le « vrai » peuple de la « France oubliée », d’autres y projettent leur dégoût des prétendus « beaufs » racistes et ignorants. Mais « ceux qui restent » se préoccupent peu de ces clichés éculés. Comment vit-on réellement dans des zones dont on ne parle d’ordinaire que pour leur vote Rassemblement national ou, plus récemment, à l’occasion du mouvement des Gilets jaunes ?
Parmi les nouvelles générations, ils sont nombreux à rejoindre les villes pour les études, puis il y a ceux qui restent, souvent parce qu’ils n’ont pas les ressources nécessaires pour partir. Ceux-là tiennent néanmoins à ce mode de vie rural et populaire dans lequel « tout le monde se connaît » et où ils peuvent être socialement reconnus. Comment perçoivent-ils alors la société qui les entoure ? À qui se sentent-ils opposés ou alliés ?
À partir d’une enquête immersive de plusieurs années dans la région Grand-Est, Benoît Coquard plonge dans la vie quotidienne de jeunes femmes et hommes ouvriers, employés, chômeurs qui font la part belle à l’amitié et au travail, et qui accordent une importance particulière à l’entretien d’une « bonne réputation ».
À rebours des idées reçues, ce livre montre comment, malgré la lente disparition des services publics, des usines, des associations et des cafés, malgré le chômage qui sévit, des consciences collectives persistent, mais sous des formes fragilisées et conflictuelles. L’enquête de Benoît Coquard en restitue la complexité.