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Paru dans la revue Métiers de la petite enfance, n° 331, juillet 2024, pp. 9-23.
Mots clés : Professionnel de l'enfance, Peur, Jeune enfant, Anxiété, Stress, Prévention, Accompagnement, Émotion, Phobie, Posture professionnelle, Accident, Assistant maternel, Communication, Sécurité, Confiance, Évaluation, Observation
Les professionnels de la petite enfance sont formés à l'accueil des jeunes enfants et ont pour mission d'assurer leur sécurité physique, psychique et affective. Ils ont la lourde responsabilité, fort peu reconnue, de s'occuper des tout-petits tout au long de la journée et de partager ave les familles le vécu quotidien. Ainsi tout, ou presque tout, est pensé en amont pour que les journées se déroulent sereinement. Mais il arrive que les professionnels soient confrontés à diverses craintes. Ils peuvent par exemple éprouver des peurs en lien avec la motricité ou l'alimentation. Les sorties sont également source d'angoisse, l'inattendu étant souvent inquiétant.
Cet article, adossé à un cas clinique, propose une réflexion sur la dimension traumatique à l’adolescence en analysant la problématique de l’intrus persécuteur et la problématique transgénérationnelle. L’adolescent manifeste une dynamique de survie psychique par des symptômes somatiques, des conduites phobosociales et une hypersensibilité narcissique. La différenciation et la séparation-individuation d’avec l’objet interne intruseur sont également apparues dans le travail psychique engagé dans les entretiens familiaux.
Sans prétendre à l’exhaustivité, ce dossier souhaite examiner les expressions que peut prendre l’angoisse, cet « état d’affect » quasi-consubstantiel de l’âme humaine, dans leur interdépendance avec les transformations de la société et de sa conscience. Il repose sur un double questionnement : le premier, contenu dans son titre même, vise à examiner les variations autant que les permanences des formes de l’angoisse au fil des générations. Certains sociologues affirment que « la société est en nous »², mais qu’en est-il dans la clinique ? Que nous indique notre écoute analytique quotidienne ? Les formations de l’inconscient sont-elles poreuses au socius ? À cette question, les articles apportent une réponse nuancée. Certaines manifestations de l’angoisse, notamment chez l’enfant, restent stables, alors qu’elles se modifient de façons bruyantes chez l’adolescent et le jeune adulte. La seconde interrogation, indissociable de la précédente, approfondit la façon – ou les façons – dont les produits du socius, idéologiques, scientifiques, spirituels, cognitifs, culturels ou autres, par nature évolutifs, influencent les manifestations de l’angoisse. Quelle incidence qualitative ont-ils sur l’angoisse, son expression physiologique ou sa douleur ? Parviennent-ils à la structurer ? À la contenir ? L’apaisent-ils ou l’embrasent-ils ?
Article de S. Lopez Sanchez, H. Denis, L. Moulis, et al.
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 71, n° 5, septembre 2023, pp. 233-239.
Mots clés : Adolescent, Phobie, Scolarité, École, Anxiété, Collège, Déscolarisation
L’objectif principal est de comparer le niveau d’anxiété à la Multidimensional Anxiety Scale for Children dans 2 groupes de collégiens anxieux, l’un déscolarisé répondant aux critères du Refus scolaire anxieux et l’autre scolarisé. L’objectif secondaire est de comparer ces groupes sur des paramètres cliniques, sociodémographiques et thérapeutiques.
Cet article présente les résultats d’une recherche doctorale qualitative visant à formuler une théorie des processus psychiques impliqués dans la transition à la paternité (TÀP). La méthodologie emploie un devis longitudinal et se réfère à la Méthode de la Théorisation Enracinée (traduction de la grounded theory). Trente-deux entretiens de recherche, conduits auprès de huit hommes devenant pères et trente-deux auprès de leur conjointe, aux trois trimestres de la grossesse de même qu’un mois après la naissance de leur enfant, ont été analysés. Les principaux résultats de recherche s’attachent à décrire et à comprendre le travail de la pensée qui marque la TÀP à partir du choc de l’annonce de la grossesse jusqu’à la constitution d’un bébé imaginé, en passant par l’intensité affective de la période périnatale. Cet article propose ainsi un modèle du travail de la pensée de la TÀP, lequel est discuté sous l’angle spécifique de l’instauration d’un processus phobique caractérisé.
Que l’adolescent soit puni dans sa chambre, au motif qu’il traîne trop dehors à faire on ne sait quoi avec on ne sait qui, ou qu’il doive sortir pour aller prendre l’air, et mieux encore faire du sport, la chambre polarise les fantasmes d’une réclusion qui n’a rien de monastique… De son origine latine signifiant "verrou, barrière", jusqu’à sa forme métonymique de "lieu clos", la chambre de l’adolescent est le lieu de tous les conflits alimentant la psychopathologie de la vie quotidienne comme celle de ses formes les plus graves. La forme pronominale "se cloîtrer" fait de l’adolescent l’auteur de l’injonction inconsciente à se mettre à l’écart, à l’abri du dehors et de ses sollicitations, lorsque celles-ci menacent de déborder ses capacités de liaison pulsionnelle. Si le repli transitoire peut soutenir, par l’inhibition des fonctions du moi et le repli narcissique, les moyens de traiter les trop fortes tensions d’excitation, il peut tout aussi bien être le prodrome de formes pathologiques graves : ainsi en est-il des troubles des conduites alimentaires, quand la quête d’ascèse signe le refus de la sexualité, ou du syndrome de claustration, dans lequel l’adolescent s’engage dans un enfermement sans fin, ou encore lorsque la chambre constitue le dernier rempart face à des angoisses de persécutions qui sont les premiers signes d’une désorganisation psychotique. Enfermés dans leurs chambres, déscolarisés, pris dans les rets des configurations œdipiennes qui les cloîtrent, figés dans un corps où le masochisme moral ne permet pas l’aménagement d’un masochisme érogène porteur de vie, les figures du "cloîtré" se multiplient. À l’hostilité du dehors, réelle ou imaginaire, répond la promesse fallacieuse d’une omniprésence de l’autre dont les écrans entretiennent l’illusion. Figures de mélancolie et de positions sacrificielles, jusqu’à la claustration transférentielle, où l’analyste, se prenant pour l’un ou l’autre personnage de la vie du patient, ne permet plus, ni la circulation des fantasmes inconscients mouvants, ni la libre association, ni la rêverie.
Se cloîtrer est un traitement du sexuel aux divers destins pulsionnels dont les contributeurs de ce numéro explorent les multiples visages.
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 71, n° 3, mai 2023, pp. 143-148.
Mots clés : Jeu, Jeu vidéo, Addiction, Phobie, Scolarité, Trouble de la personnalité, Thérapie familiale, Prise en charge, Anxiété, Équipe pluridisciplinaire
Depuis 2019, la Fondation Santé des Etudiants de France propose une nouvelle offre de soins : une unité soins-études spécialisée dans la prise en charge des conduites addictives à l’adolescence. Cette unité articule son projet thérapeutique autour de trois axes : la thérapie familiale multidimensionnelle, les médiations thérapeutiques et la scolarité adaptée à la situation. Une équipe multidisciplinaire composée de médecins psychiatres, d’un psychologue, d’éducateurs, d’infirmiers et d’une assistance sociale, intervient auprès des jeunes au sein de ce dispositif. À travers l’observation d’un patient ayant présenté un état de claustration au domicile suite à une dépendance aux jeux vidéo associée à un refus scolaire anxieux, et qui a bénéficié de plusieurs types de prise en charge dont une hospitalisation dans cette unité soins-études spécialisée, nous essayerons d’approcher l’impact de ce dispositif sur ce type de pathologie. L’ensemble du dispositif de soin en collaboration avec les intervenants extérieurs tels que le juge pour enfant, la psychiatre du CMP et l’éducatrice de l’ASE, a permis au patient une reprise de sa scolarité, mais aussi une amélioration de sa symptomatologie. Ce dispositif a ainsi permis une meilleure prise en charge de ses troubles comportant notamment une angoisse de séparation, et une phobie sociale invalidante.
Paru dans la revue Sciences humaines, n° 357, avril 2023, pp. 17-21.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Anxiété, Phobie, Peur, Relation interpersonnelle, Psychopathologie, Souffrance psychique
Les cas d’anxiété sociale, de phobie scolaire et d’agoraphobie sont en forte hausse depuis la pandémie de covid-19. Comment l’expliquer ? Les causes sont-elles individuelles ou sociales ? Et comment prendre en charge la souffrance psychique des personnes concernées ?