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Paru dans la revue Alternatives économiques, n° 443, février 2024, pp. 70-73.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Exil, Réfugié, Contrôle, Police, Immigration, Recherche, Solidarité, Action humanitaire, France
Dans le Briançonnais, à la frontière franco-italienne, bénévoles et militants se mobilisent depuis 2016 pour suppléer les défaillances de l'Etat et organiser l'accueil de celles et ceux qui suivent la route de l'exil. Duran cinq ans, les chercheurs Anne-Claire Defossez et Didier Fassin on enquêté sur ce terrain, séjournant deux fois par an à Briançon et participant aux activités du Refuge solidaire, puis des Terrasses solidaires. Ce cet "participation observante" et de leurs interactions et entretiens avec policiers, exilés et solidaires, ils ont tiré un livre à la fois sensible et documenté : L'exil, toujours recommencé. Chronique de la frontière (Seuil, 2024)
Après avoir été durci par le Sénat, le projet de loi immigration sera examiné par l'Assemblée nationale à partir du 11 décembre. Cinq graphiques pour démêler le vrai du faux dans les discours sur la question migratoire
Article de Sarah Andrieu, Christian Rinaudo, Soline Laplanche Servigne, et al.
Paru dans la revue Hommes et migrations, n° 1342, juillet-septembre 2023, pp. 3-145.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Culture-Loisirs, Immigration, Art, Implication personnelle, Militantisme, Exil, Réfugié, Identité culturelle, Culture, Europe
Les artistes veulent sortir de leur tour d’ivoire. Par solidarité de destin, par militantisme ici ou au pays natal, ils investissent l’espace public en s’engageant dans les luttes en faveur des migrations dont ils partagent les expériences à travers leur création. Ce numéro interroge les relations entre migrations artistiques et mouvements sociaux compris dans une acception très large, de l’accueil des migrants jusqu’aux luttes pour les droits et la reconnaissance.
Article de Lisa Carayon, Carolina Kobelinsky, Emmanuel Blanchard, et al.
Paru dans la revue Plein droit, n° 137, juin 2023, pp. 3-38.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Exil, Mort, Approche historique, Travailleur immigré, Mortalité, Police, Violence institutionnelle, Religion, Accès aux droits
Qui se souvient que des milliers d’Algériens et de Marocains ont été inhumés dans des cimetières français durant l’entre-deux-guerres ? Leurs conditions de vie en migration étaient alors telles que certains disparaissaient, sans que leur famille restée au pays en soit informée. Aujourd’hui comme hier, les organisations chargées de renouer les liens familiaux mis à mal par l’émigration savent combien leur rôle consiste aussi à suppléer des autorités étatiques peu soucieuses d’informer sur le sort et les périls subis par les exilés.
Longtemps, la mort des « travailleurs immigrés » est restée impensée en France. Puisqu’on pensait qu’ils n’étaient là que temporairement, ils auraient dû repartir mais c’était sans compter la vie qui se construit, les enfants qui naissent, le temps qui passe… Alors les immigré·es ont vieilli ici. Une présence jugée encombrante, « une vieillesse illégitime » titrait ainsi un numéro de Plein droit paru en 1998 qui faisait état du sort réservé aux Chibanis et Chibanias : marginalisation des retraités au sein des foyers, accès aux droits et à la mobilité entravé, harcèlement administratif. Et à force de vieillir, les immigré·es finissent par mourir.
Comme d’autres qui n’ont pas eu le temps d’arriver puisque, depuis la mise en place de l’espace Schengen, des milliers de personnes sont décédées en tentant de rejoindre l’Europe. Morts par la migration, par le régime frontalier. Dans les migrations contemporaines, le spectre de la mort semble omniprésent. Morts abandonnés en plein désert, morts noyés, morts asphyxiés dans un camion, morts sous les balles de la police ou dans les prisons de Libye, innombrables sont les figures d’une politique qui tolère, passe sous silence et entraine la destruction de milliers de vie. Les politiques migratoires actuelles provoquent véritablement la mort. Mais qu’on ne s’y trompe pas : ce qui tue, c’est aussi la mise en marge ici. On meurt d’accidents du travail, des multiples entraves faites dans l’accès aux soins auxquels les personnes étrangères ont pourtant droit, d’être ainsi précarisé et davantage exposé à la mort.
Et la violence exercée par le pouvoir ne s’arrête pas au fait de donner la mort. Elle se prolonge au-delà du décès, dans le déni de la valeur des vies des personnes migrantes, dans la relégation aux marges de leurs cadavres et de leur mémoire. La gestion de la mort des personnes étrangères est marquée par la dissimulation et l’humiliation. Faire mourir et faire disparaître. En Europe comme ailleurs, nombreux sont celles et ceux qui s’insurgent de voir la mort ainsi banalisée, ignorée. Ces morts de la frontière deviennent l’emblème de nouvelles luttes, des collectifs se créent pour donner un nom aux personnes décédées, relever les traces de celles disparues, pour échapper à l’oubli.
Paru dans la revue La Gazette des communes, n° 7/2653, Semaine du 20 au 26 février 2023, pp. 12-13.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Réfugié, Droit d'asile, Accueil, Immigration, Exil, Guerre, Prise en charge, Lien social, Intégration, Insertion professionnelle, Hébergement, Accueil familial, Collectivité territoriale, État, Préfet, Ukraine, France
Un an après le début de l'invasion russe en Ukraine, l'accueil des quelque 100000 personnes fuyant la guerre semble s'être bien déroulé. Mais, ayant surtout reposé sur l'hébergement citoyen, il doit être repensé. D'autant que le conflit perdure.
Article de Benoît Hervieu Léger, Adelina Miranda, Léopoldine Leuret, et al.
Paru dans la revue Projet, n° 392, janvier 2023, pp. 10-69.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Exil, Femme, Emploi précaire, Regroupement familial, Traumatisme, Mineur isolé étranger, Mineur non accompagné
Les migrations féminines sont longtemps demeurées à l’ombre des gros titres et de l’attention générale dans les pays dits d’accueil. Pourtant, elles représentent aujourd’hui plus de la moitié des personnes migrantes. A-t-on enfin dépassé l’angle mort ? Un pan du voile a certes été levé au début de la pandémie du Covid-19. L’utilité sociale de certains métiers (caissières, aide à domicile, employées d’entretien, etc.) a jeté une lumière neuve sur celles qui les occupent : très souvent, des citoyennes de pays tiers, notamment africains.
Article de Marie Poinsot, Pap Ndiaye, Michel Wieviorka, et al.
Paru dans la revue Hommes et migrations, n° 1334, juillet-septembre 2021, pp. 8-185.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Musée, Discrimination, Ethnie, Exclusion sociale, Racisme, Trafic d'être humain, Approche historique, Droits de l'homme, Gens du voyage, Littérature, Exil, Antisémistisme
Issus du colloque international co-organisé en mai 2021 par la plateforme PIRA (FMSH/EHESS) et le Musée national de l’histoire de l’immigration, ce numéro compare des démarches muséographiques sur le fait d’« exposer le racisme et l’antisémitisme », à savoir des actes et les idées inscrites dans des processus d’exclusion, de discrimination ou de destruction de l’autre. Regards historiques, focus sur des musées, des mémoriaux (Kazerne Dossin, Musée juif de Berlin, au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac, au MuCEM, etc.) et des expositions, sont complétés par une sélection commentée des collections du Musée national de l’histoire de l’immigration portant sur une partie des thématiques du colloque et esquissent utilement des pistes et des erreurs à éviter.
Article de Marie Poinsot, Chloé Créoff, Daniel Senovilla Hernández, et al.
Paru dans la revue Hommes et migrations, n° 1333, avril-juin 2021, pp. 7-197.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Enfant, Mineur non accompagné, Vocabulaire, Recherche, Méthodologie, ASE, Rôle social, Activité culturelle, Discrimination, Âge, Adulte en difficulté, Hébergement temporaire, Socialisation, Éducation spécialisée, Accompagnement, Prise en charge, Traumatisme, Souffrance psychique, Exil, Musée, Cinéma, Centre Bernanos, Centre Primo Levi
L’histoire des mobilités juvéniles hors du cadre familial ne date pas d’hier. Le ramoneur savoyard, la domestiques de ferme ou le mineur polonais, la gouvernante anglaise, l’élève boursier de l’empire colonial, l’enfant réunionnais transplanté en Creuse, et plus tragiquement les captifs de la traite transatlantique, les rescapés du génocide arménien, de la Retirada ou de la Shoah, et tous ceux jetés sur les routes par conflits illustrent cette mosaïque de l’enfance en exil à laquelle les collections du Musée national de l’histoire de l’immigration s’attachent à reconstruire une histoire singulière. Les recherches qui accompagnent cette patrimonialisation ouvrent désormais un chantier sur l’histoire des enfants en migration dont la revue Hommes & Migrations espère constituer un jalon.
Le dossier publie des articles de spécialistes autour de questionnements communs : pourquoi le déplacement est-il le moteur de la création littéraire ? Quel imaginaire singulier, dans le vaste domaine littéraire, produit l’exil ? Quels sont les registres et les langues à mobiliser pour inventer des formes stylistiques radicales ? Enfin, si « gagner sa langue d’écrivain » dépend des scènes littéraires, à quel prix faut-il se soumettre aux codes esthétiques et aux procédures qui font la célébrité du moment ? Nécessité existentielle pour l’écrivain, l’acte d’écriture interroge nos certitudes et nos représentations ; c’est son regard subversif sur les réalités migratoires dont nous avons besoin en ce moment.
Article de Alexandra Galitzine Loumpet, Marie Caroline Saglio Yatzimirsky, Moayed Assaf, et al.
Paru dans la revue Plein droit, n° 124, mars 2020, pp. 3-38.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Exil, Langue étrangère, Droit d'asile, Demande, Dossier administratif, Interprétariat, Besoin, Accès aux droits, Non-recours, Droit des étrangers, Violence institutionnelle, Médiation, Trafic d'être humain
En migration ou en exil, à chaque étape de la demande d’asile, la compréhension dans la langue du pays apparaît cruciale. Pourtant cette centralité peine à émerger, malgré les obligations légales en la matière, comme en atteste l’insuffisance des financements pour des interprètes ou encore le niveau inadéquat de nombreuses traductions. Le déficit d’interprétariat reste ainsi la norme entraînant de graves conséquences pour l’accès aux droits des personnes exilées. Le choix des langues traduites depuis et vers le français révèle de plus les représentations administratives et politiques des différentes cultures. Alors que de nombreux trajets migratoires sont marqués par l’urgence et la vulnérabilité, le manque d’interprètes, leur qualification hétérogène ou le recours à des locuteurs réfugiés mais sans statut adapté, concourt aux malentendus et s’ajoute à la violence institutionnelle du non-accueil en France. La nécessité d’une professionnalisation de médiateurs-pairs ne s’en impose que davantage ainsi que celle d’une véritable politique de traduction.