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La valse des ministres de l'Education s'accélère : après les 5 ans de magistère de Jean-Michel Blanquer, Pap Ndiaye ne sera resté que quatorze mois rue de Grenelle avant de laisser sa place, depuis le 20 juillet, à Gabriel Attal. Mais sur le fond ,rien ne change vraiment. Depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Elysée, s'est imposée une vision conservatrice (retour aux "fondamentaux", hégémonie des questions d'autorité) et managériale de l'école, qui masque mal l'absence d'un véritable projet éducatif. Aux difficultés persistantes des élèves est venue s'ajouter l'exaspération des enseignants, fruit d'une rémunération insuffisante et du mépris qu'ils ressentent face à des réformes qui, comme celles du bac ou du lycée professionnel, ont le plus souvent été bâties sans eux, voire contre eux. Résultat : une défiance généralisée envers l'Education nationale, fuie autant par les profs (que l'on peine à recruter) que par les parents, du moins ceux des catégories supérieures, que le secteur privé récupère volontiers, sous le regard pour le moins clément du gouvernement. Une politique contre-productive, ne serait-ce qu'en termes de pure efficacité économique, mais qui semble plus que jamais difficile à remettre en cause.
Article de Pascale Colisson, Jean François Chanlat
Paru dans la revue Revue internationale de psychosociologie et de gestion des comportements organisationnels, vol. XXVI, n° 66, 2021, pp. 23-55.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Enseignement supérieur, Inégalité, Égalité des chances, Mixité sociale, Presse, Responsabilité
La question des inégalités à l’accès dans l’enseignement supérieur n’est pas une question nouvelle en France. Car la formation des élites françaises s’inscrit au bout d’une longue chaîne d’inégalités successives. Depuis quelques années, certaines institutions supérieures ont toutefois voulu répondre à cette question en développant de nouveaux dispositifs pour améliorer l’accessibilité des jeunes venant de milieux modestes et de zones socialement défavorisées. C’est de ce phénomène social dont nous allons rendre compte dans cet article. Cette réflexion, en s’appuyant sur un certain nombre de données existantes et d’études de cas recueillies en France, au cours des dernières années, cherche à enrichir le débat qui a cours autour de la question de l’accessibilité de l’enseignement supérieur dans l’Hexagone et de sa démocratisation. A partir de plusieurs types de données, nous chercherons à montrer tout particulièrement comment cette réflexion s’est développée au sein d’une école de journalisme, IPJ Paris-Dauphine, lors d’un processus de labellisation, au prisme d’une double responsabilité, celle de l’accès à la formation au journalisme pour les étudiants, et celle de la spécificité d’une école qui forme à la fabrication de l’information et à ses représentations. Nous verrons comment ce cas illustre bien la dynamique propre à la gestion de la diversité dans une institution française d’enseignement supérieur.
Cet article propose d’analyser les politiques de diversité mises en place par les Grandes Ecoles de management (business schools) françaises dans une dimension stratégique et se focalise plus spécifiquement sur les écoles de milieu classement, fortement soumises à des enjeux de concurrence et de différentiation sur leurs marchés. Nous explorons dans quelle mesure une politique de diversité peut permettre de concilier les logiques économique et sociale de ces organisations hybrides. A partir d’une étude qualitative exploratoire réalisée auprès de sept Grandes Ecoles de management, nous mettons en évidence les orientations actuellement prises par les politiques de diversité des business schools et la manière dont ces politiques articulent des logiques institutionnelles multiples. Nos résultats concluent à une appropriation à géométrie variable par les business schools étudiées de la diversité et de ses enjeux associés qui dépendrait de l’engagement des dirigeants et de la gouvernance sur ces questions. Nous montrons que pour les écoles ayant intégré la diversité à leur mission et à leur stratégie, la réconciliation entre les logiques économique et sociale passe par le renforcement de la réputation et de l’attractivité de ces écoles, par la réponse à la recherche de sens des étudiants mais aussi à l’amélioration de l’insertion professionnelle de ces derniers. Deux tensions associées à la combinaison de ces logiques ressortent par ailleurs de nos cas : une tension entre la diversité et l’excellence académique, d’une part, et une tension entre la diversité et la rentabilité économique, d’autre part.