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L'avenir confisqué : inégalités de temps vécu, classes sociales et patrimoine

Livre de Nicolas Duvoux, édité par Presses universitaires de France, publié en 2023.

Mots clés : Lien social-Précarité, Inégalité, Projet de vie, Classe sociale, Anxiété, Subjectivité, Patrimoine financier, Précarité, Enquête, Sociologie, Société, Conditions de vie, Statut social, Pouvoir, Don, Famille, Bourdieu (Pierre), Piketty (Thomas)

Croisant réflexion spéculative et enquêtes sur le bas, le milieu et le haut de la société, Nicolas Duvoux montre comment le sentiment de l’avenir constitue un indicateur précieux, et irremplaçable, de la position sociale. La capacité subjective à se projeter positivement dans l’avenir constitue une clé de lecture de la société au double sens où elle permet de décrire la hiérarchie sociale mais aussi de rendre compte des relations inégalitaires qui s’y nouent et de leur reproduction. Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne face à la crise de l’avenir. Les plus dotés sont aussi les mieux à même de maîtriser l’avenir, individuel et collectif, ce qui entraîne anxiété et peur du déclassement au sein des classes moyennes, dépossession et insécurité radicale en bas de l’échelle sociale.
Sans renier la recherche d’objectivité scientifique mais au contraire en en raffinant les instruments, Nicolas Duvoux démontre comment la subjectivité peut servir de révélateur aux inégalités, notamment de classe sociale. Il fait ressortir l’importance du patrimoine économique à partir de la sécurité que sa possession procure – et de l’insécurité sociale endémique dans laquelle son absence plonge.
Prenant appui sur des travaux en philosophie, en psychologie ou en épidémiologie, il déploie une manière d’appréhender le monde social qui articule, sans les opposer, le présent, le passé mais aussi l’avenir tel que l’on se le projette, l’objectif et le subjectif, l’individuel et le collectif. Ce livre porte ainsi un regard sociologique sur le monde qui restitue l’épaisseur vécue de l’existence pour mieux penser les asymétries et formes de domination sociale, et il vise par là à réintégrer la sociologie dans un projet scientifique plus global.

La France qui a faim : le don à l'épreuve des violences alimentaires

Livre de Bénédicte Bonzi, édité par Seuil, publié en 2023.

Mots clés : Lien social-Précarité, Aide alimentaire, Don, Agriculture, Bénévolat, Enquête, Urgence sociale, Violence, Libéralisme, Précarité, Action humanitaire, Économie, Restos du Coeur

En France, dans ce pays riche où l'agriculture se veut productiviste et exportatrice, une personne sur dix doit recourir à des dispositifs d'aide alimentaire. Les Restos du coeur en sont l'un des acteurs principaux. Que leur existence soit devenue indispensable révèle l'absurdité et la triple faillite de notre système agricole, malade d'un bout à l'autre de la chaîne. Mondialisé et industriel, celui-ci participe au désastre écologique en cours tandis que nombre d'agriculteurs français sombrent dans la pauvreté malgré un lourd labeur.
A travers l'incroyable travail réalisé par l'association fondée par Coluche il y a bientôt quarante ans, on pourrait croire que les dons de nourriture et de temps répondent au droit à l'alimentation. Pourtant, il n'en est rien. Sur le terrain, les bénévoles sont en souffrance. Ils constatent que leur action, loin d'aider à sortir de la pauvreté, consiste surtout à maintenir une paix sociale, en évitant des vols et des émeutes de la faim.
Car l'impossibilité à accéder à la nourriture est une violence qui s'exerce contre les plus pauvres. On sort profondément ébranlé de cette enquête dans le monde invisible du quotidien de l'aide alimentaire. Et si, dans une société démocratique, l'urgence consistait moins à donner de la nourriture que des droits pleins et entiers ?

Calais, une médecine de l’exil

Livre de Chloé Tisserand, édité par Presses universitaires de Vincennes, publié en 2023.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Hôpital, Soin, Migration, Exil, Précarité, Médecine, Enquête, Sociologie, Corps, Répression, Frustration, Consultation médicale, Relation soignant-soigné, Calais

L’heure est aux frontières. Quel accompagnement médical pour les exilés qui tentent leur traversée ? Comment soigner une population mobile et déracinée ? Quelle est la portée de l’acte de soin dans une société qui laisse ces étrangers à la marge ?
Cet ouvrage s’intéresse aux professionnels de santé dans leur relation avec des patients exilés. A travers les consultations médicales et paramédicales se déploient divers enjeux : la violence de la frontière sur les corps, l’adaptation des pratiques face aux contraintes imposées par les politiques sécuritaires, la résistance et la désillusion des soignants, l’invention d’une nouvelle forme de médecine. Ce point de vue est original dans la mesure où il est peu exploré étant donné la discrétion des soignants et il est l’occasion d’entrouvrir la porte d’un service peu connu, qu’est la permanence d’accès aux soins de santé (PASS).
Chloé Tisserand est docteure en sociologie, chercheuse associée au centre de recherche Individus, Epreuves, Sociétés (CeRIES) à l'Université de Lille et affiliée à l'Institut convergences migrations (ICM) à Paris. Elle a réalisé en 2019 le film documentaire Les Soignants de l'exil. Elle est aussi journaliste à La Voix du Nord.

Démunis - Les travailleurs sociaux et la grande précarité

Livre de Véronique Le Goaziou, édité par Presses de Sciences Po, publié en 2022.

Mots clés : Lien social-Précarité, Précarité, Travailleur social, Pratique professionnelle, Enquête, Squat, Bidonville, SDF, Éducateur de rue, Inégalité, Statistiques, Bénévolat, Épidémie, Crise, Marseille, Bouches du Rhône

Malgré les intentions affichées et les politiques mises en oeuvre, en France, plus de 300 000 personnes, selon la fondation Abbé Pierre, sont en situation de grande précarité et peinent à satisfaire leurs besoins élémentaires. Les iniquités de notre modèle de développement sont connues, leurs causes et leurs effets, mesurés, mais elles demeurent. Pour tenter de comprendre les raisons de cette impuissance, Véronique Le Goaziou est allée en première ligne : dans les squats et les bidonvilles des Bouches-du-Rhône et à la gare Saint-Charles de Marseille, où elle a accompagné pendant deux ans les travailleurs sociaux qui se portent auprès des populations démunies et des sans-abris.
Son ouvrage décrit et analyse leur travail de fourmi, le plus souvent fait de débrouille et de ruse pour contourner les obstacles et forcer les portes sans attendre que les conditions soient réunies pour agir (en réalité, elles ne le sont jamais) ; d'improvisation aussi, lorsqu'une pandémie les contraint à mettre de côté leur mission de prévention et d'aide à l'insertion pour basculer dans l'humanitaire.
Le regard d'une sociologue et romancière sur le monde, à la fois proche et méconnu, laissés-pour-compte de la société et de ceux, parfois tout aussi démunis, qui leur tendent la main.

Jeunesses : d'une crise à l'autre

Livre de Yaëlle Amsellem Mainguy, Laurent Lardeux, Camille Peugny, Tom Chevalier, et al., édité par Presses de Sciences Po, INJEP, publié en 2022.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Jeune, Inégalité, Épidémie, Précarité, Intergénérationnel, Revenu minimum, État, Logement, Emploi précaire, Santé mentale, Étudiant, Insertion sociale, Immigré, Enfant de migrant, Milieu rural, Solidarité, Enquête

Fragilisée par le virus mais responsable de sa propagation par sa supposée désinvolture. Derrière cette image ambivalente de la jeunesse diffusée par les médias depuis le printemps 2020 se cache une réalité ancienne que la crise sanitaire ne fait qu'exacerber : précarité financière, anxiété et mal-être, études bousculées, difficultés d'insertion professionnelle, départ différé du foyer parental. A partir d'enquêtes originales, sociologues, politistes et démographes pointent les inégalités qui ne cessent de se creuser avec les autres générations et au sein même de la jeunesse depuis la crise économique de 2008.
En les passant au crible du genre, de la classe sociale, de l'origine ethnoraciale et du territoire, ils pointent une grande hétérogénéité de situations et de positions, notamment vis-à-vis de la crise sanitaire et dans la relation à l'Etat. Leurs résultats font ressortir les multiples facettes d'un âge de la vie que l'allongement de la scolarité a rendu encore plus central dans la construction des identités et l'acquisition des statuts.

Ceux qui restent. Faire sa vie dans les campagnes en déclin

Livre de Benoît Coquard, édité par la Découverte, publié en 2020.

Mots clés : Jeune, Milieu rural, Enquête, Sociologie, Vie quotidienne, Homme, Femme, Classe sociale, Culture populaire, Masculinité, Féminité, Précarité, Honte

Qui sont ces hommes et ces femmes qui continuent d’habiter dans les campagnes en déclin ? Certains y fantasment le « vrai » peuple de la « France oubliée », d’autres y projettent leur dégoût des prétendus « beaufs » racistes et ignorants. Mais « ceux qui restent » se préoccupent peu de ces clichés éculés. Comment vit-on réellement dans des zones dont on ne parle d’ordinaire que pour leur vote Rassemblement national ou, plus récemment, à l’occasion du mouvement des Gilets jaunes ?
Parmi les nouvelles générations, ils sont nombreux à rejoindre les villes pour les études, puis il y a ceux qui restent, souvent parce qu’ils n’ont pas les ressources nécessaires pour partir. Ceux-là tiennent néanmoins à ce mode de vie rural et populaire dans lequel « tout le monde se connaît » et où ils peuvent être socialement reconnus. Comment perçoivent-ils alors la société qui les entoure ? À qui se sentent-ils opposés ou alliés ?
À partir d’une enquête immersive de plusieurs années dans la région Grand-Est, Benoît Coquard plonge dans la vie quotidienne de jeunes femmes et hommes ouvriers, employés, chômeurs qui font la part belle à l’amitié et au travail, et qui accordent une importance particulière à l’entretien d’une « bonne réputation ».
À rebours des idées reçues, ce livre montre comment, malgré la lente disparition des services publics, des usines, des associations et des cafés, malgré le chômage qui sévit, des consciences collectives persistent, mais sous des formes fragilisées et conflictuelles. L’enquête de Benoît Coquard en restitue la complexité.

S'en sortir malgré tout : parcours en classes populaires

Livre de Sylvia Faure, Daniel Thin, Julien Bertrand, Sylvia Faure, et al., édité par la Dispute, publié en 2019.

Mots clés : Lien social-Précarité, Compétence sociale, Enquête, Vulnérabilité, Discours, Résilience, Résistance, Sociologie, Exclusion sociale, Précarité, Acteur social, Participation

Face aux difficultés économiques, à la disqualification sociale, à la dégradation des conditions d'existence, comment les classes populaires font-elles pour "s'en sortir, malgré tout" ? Ce livre répond à cette question en examinant les conditions de la mobilisation de leurs ressources soutiens relationnels, savoir-faire convertis en avantages dans une situation particulière, relations avec des acteurs institutionnels, ainsi que d'autres formes de "débrouille".
Tout en expliquant les limites et obstacles à l'amélioration durable des conditions d'existence des classes populaires, les auteurs montrent que ce qui fait ressource pour ces dernières est ancré dans des contextes locaux et dans des relations concrètes. Cet ouvrage collectif s'appuie sur plusieurs enquêtes sociologiques centrées sur les sorties précoces de la scolarité, les jeunes des missions locales, l'accès au logement, les parcours scolaires au sein de familles nombreuses, le relogement dans les grands ensembles HLM, les associations de femmes de quartiers populaires et les jeunes en quête de mobilité par une professionnalisation dans le football.
Il critique la notion aujourd'hui dominante de vulnérabilité qui passe sous silence les conditions objectives à l'origine des problèmes sociaux et tend à faire porter aux individus la responsabilité de leur situation. Il soutient que pour s'attaquer aux inégalités sociales et aux violences symboliques renforcées par les orientations politiques de ces dernières décennies, il faut commencer par comprendre les ressources et les initiatives des premiers concernés.

Jeunes en errance : relation d'aide et carrières de marginalité

Livre de Céline Rothé, édité par Presses universitaires de Rennes, publié en 2016.

Mots clés : Errance, Jeune en difficulté, Sociologie, Enquête, Précarité, Rupture, SDF, Intervention sociale, Travail social, Politique sociale, Accompagnement social, Prestation sociale, Contrainte, Urgence sociale, Déviance, Socialisation, Non-recours

Les jeunes qui ne peuvent bénéficier du soutien de leur famille et qui se retrouvent éloignés des possibilités conventionnelles d’accès à l’emploi sont particulièrement fragilisés par la forme de la solidarité publique et expérimentent des situations de mises à l’écart concrètes. Certains d’entre eux en ont constitué une figure emblématique au détour des années 2000 en France ; ils ont été appelés « jeunes en errance », notion qui est rapidement devenue une catégorie d’intervention publique et qui a marqué durablement les pratiques sociales à l’égard des publics jeunes à la rue. Ce livre traite de la façon dont le bricolage des pratiques professionnelles et les usages juvéniles des aides infra-assistancielles participent à l’engagement dans une carrière de « jeunes en errance », par l’assouplissement des contraintes d’accès à l’aide, support de la valorisation d’une identité juvénile en marge.[Présentation de l'éditeur]

Lutter contre les violences conjugales : féminisme, travail social, politique publique

Livre de Elisa Herman, Rose Marie Lagrave, édité par Presses universitaires de Rennes, publié en 2016.

Mots clés : Enfance-Famille, Violence conjugale, Ethnologie, Sociologie, Approche historique, Enquête, Politique sociale, Féminisme, Réseau, Militantisme, Association, Travail social, Socialisation, Résistance, Démocratie participative, Femme, Victime, Accompagnement, Autonomie, Précarité, Insertion sociale, Insertion professionnelle

Ce livre prend appui sur une enquête ethnographique menée auprès d'associations, de victimes, de professionnels et de personnalités politiques et universitaires actifs sur ces sujets. Il décrit la construction de la cause des violences conjugales, ainsi que les politiques publiques mises en oeuvre, dans une démarche sociohistorique. Il met ainsi en lumière la porosité des espaces militant, universitaire et institutionnel.

Les inaudibles : sociologie politique des précaires

Livre de Céline Braconnier, Nonna Mayer, édité par Presses de la fondation nationale des sciences politiques, publié en 2015.

Mots clés : Précarité, Politique, Pauvreté, Discrimination, Exclusion sociale, Élection, Participation, Enquête, Vote, Citoyenneté, Femme

Ce livre va au-devant d'une population oubliée et hétérogène, celle des «précaires» : travailleurs pauvres, chômeurs en fin de droits, mères seules avec enfants, bénéficiaires des minima sociaux ou personnes en hébergement d'urgence. Il s'appuie sur une enquête réalisée lors de l'élection présidentielle de 2012, qui cherchait à comprendre et à mesurer l'impact de la précarité sur les rapports des individus à la politique, et sur des entretiens effectués dans des centres d'accueil de jour et lieux de distribution alimentaire à Paris, Grenoble et Bordeaux.La lutte quotidienne pour la survie incite aux comportements individualistes, à la «débrouille» plus qu'à l'action collective. Elle suscite un profond sentiment d'injustice face aux riches, mais ne pousse pas à la révolte. Le lien avec la politique institutionnelle n'est pourtant pas rompu : les hommes et les femmes en situation de précarité suivent la campagne présidentielle, expriment des préférences, font davantage confiance à François Hollande qu'à Nicolas Sarkozy et plus à Marine le Pen qu'au candidat du Front de gauche. Ces positions se traduisent néanmoins rarement en bulletins de vote. Faute de dispositifs leur facilitant l'accès à l'espace public, les individus en situation de précarité demeurent, la plupart du temps, inaudibles.