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Jusqu’où attendre son retour ? Le placement d’enfants ou la lente dépossession des parents de classes populaires

Article de Hélène Oehmichen

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 250, décembre 2023, pp. 40-57.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant placé, Parentalité, Temps, Contrôle social, Placement, Durée

La loi prévoit aujourd’hui que, lorsqu’un·e enfant est retiré·e de sa famille pour être placé·e, le placement se termine dès que les institutions judiciaires et administratives actent la fin du danger au domicile parental. Le placement ouvre ainsi le temps d’une parentalité suspendue à l’attente du retour de l’enfant. À partir d’une enquête ethnographique et statistique sur les institutions de placement et sur les parents concernés, l’article explore la façon dont l’attente et la menace de sa prolongation sont utilisées comme levier de contrôle et de normalisation des classes populaires – et plus particulièrement des mères. Cela passe notamment par l’imposition d’attentes intermédiaires. Leur respect conditionne la durée du placement, ce qui participe à la reproduction de l’ordre social – ordre de classe, de genre et de santé. Pour la majorité la plus dominée des parents, le placement perdure. Face à ce provisoire qui dure, les parents – socialisés de façon différentielle par les attentes, intermédiaires et finale, et conscients de l’inefficacité des efforts accumulés – développent deux types stratégies de cessation de l’attente : la déparentalisation et l’institutionnalisation de leur parenté.

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Faire patienter, c’est dominer : le pouvoir, l’État et l’attente

Article de Javier Auyero

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 226-227, mars 2019, pp. 120-125.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Précarité, Temps, Durée, Service social, Relation travailleur social-usager, Contrôle social, Pouvoir, Temps intermédiaire, Chili

Que fait l’attente ? Plutôt que de l’analyser de façon entièrement négative, comme une privation, Javier Auyero souligne ce que cette situation a de productif : elle façonne les comportements et cantonne les revendications, en premier lieu chez les pauvres, confrontés plus que les autres à cette situation asymétrique. Dans un entretien qui retrace les grandes lignes d’une recherche ethnographique menée dans les services sociaux de Buenos Aires, l’auteur de Patients of the State montre comment l’attente, visible à travers les nombreuses files d’attente devant les bureaux des services sociaux de la ville, participe de la production de l’ordre social chez les populations précaires.

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Médecins et maternité au début du XXe siècle en France. Entre normalisation, stigmatisation et contrôle social

Article de Mariette Le Den

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 3, septembre 2015, pp. 321-342.

Mots clés : Enfance-Famille, Maternité, Mère, Femme, Médecin, Statut professionnel, Pouvoir, Norme sociale, Procréation, Sociologie, HISTOIRE, Modèle, Contrôle social, 20ème siècle

De par leur légitimité scientifique et leur capital social et culturel, les médecins français ont détenu durant des siècles le monopole du savoir sur les femmes, alors considérées comme des mères « par nature » et réduites à leur seule faculté de génitrices. Au début du XXe siècle, cette vision de la femme est plus que tenace dans le milieu médical, bien décidé à enrayer la baisse de la natalité et le péril vénérien par une incitation générale des femmes à la « bonne » maternité. Ainsi, se basant sur la légitimité de leurs découvertes, les médecins, qui semblent souvent se muer en anthropologues moralistes, vont s’accaparer la gestion de la vie reproductive et sexuelle des femmes en cherchant par tous les moyens à optimiser leur fonction maternelle. Ce faisant, ils contribuent à la définition et à la normalisation de leur fécondité ainsi qu’à la stigmatisation de ce qui va à l’encontre de leur capacité à enfanter.

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Risque dangerosité et sécurité : renaissance et mutations de la défense sociale

Article de Christian NILS ROBERT, Michel VAN DE KERCHOVE, Yves WYNEKENS, et al.

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 4, pp. 475-706.

Mots clés : Risque, Danger, Évaluation, Sécurité, Loi, Droit pénal, Évolution, Hospitalisation d'office, Soin, Thérapie, Traitement médical, Répression, Contrôle judiciaire, Idéologie, Totalitarisme, Contrôle social, Psychopathologie, Mineur, Récidive, Immigration, Délinquance, Déviance, Alcoolisme, Toxicomanie, Délit sexuel, Expertise psychiatrique, Expertise judiciaire, Expertise psychologique, Responsabilité, Droits de l'homme, EUROPE, RETENTION DE SURETE, FRANCE, BELGIQUE, ALLEMAGNE, ITALIE, ESPAGNE, SUISSE, ROYAUME UNI DE GRANDE BRETAGNE ET D'IRLANDE DU NORD, EUROPE

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L'état au prisme du contrôle des déviances : plaidoyer pour une approche ethnographique

Article de Mathilde DARLEY, Jérémie GAUTHIER, Eddie HARTMANN, et al.

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 2, pp. 145-147.

Mots clés : Contrôle social, État, Déviance, Stigmatisation, Régulation sociale, Pouvoir, Institution, Interaction, Usager, Résistance, EUROPE, Sociologie, ETHNOGRAPHIE, DOMINATION, LIPSKY (MICHAEL), DUBOIS (VINCENT), WELLER (JEAN MARC), EUROPE

Ce dossier participe d'une réflexion sur l'entité « Etat » comme instance de régulation des déviances, et plus particulièrement sur les mécanismes qui font que certaines personnes ou groupes de personnes en viennent à se considérer et/ou à être considérés comme « déviants », et sur le large spectre des médiations qui s'opèrent entre « étiqueteurs » et « étiquetés » (du service à la coercition en passant par la discipline) : il s'agit ici d'ethnographier l'Etat dans sa dimension de contrôle, et donc par là également d'ethnographier le pouvoir. L'observation directe des interactions entre agents de contrôle et acteurs civils confère d'emblée au pouvoir une dimension dynamique et relationnelle. Sans définition a priori, celui-ci est appréhendé à travers ses modalités routinières d'exercice - et notamment à travers les processus d'étiquetage de catégories « déviantes ». C'est en effet dans les manières de faire (Certeau et al., 1990) d'agents étatiques mandatés pour exercer des actions contraignantes ou coercitives, mais aussi dans les manières de (dé)faire que mettent en ouvre les populations visées par le contrôle, que l'Etat prend corps, existe et se donne à voir.

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Les assistantes sociales face à leur mandat de surveillance des familles : des professionnelles divisees

Article de Delphine SERRE

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 2, pp. 149-162.

Mots clés : Assistant de service social, Contrôle social, Protection de l'enfance, Famille en difficulté, Mandat judiciaire, Signalement d'enfant, Légitimation, Enquête, Service social, Perception, Identité professionnelle, Pratique professionnelle, Modèle, Sociologie

Dans le cadre de leur mission de protection de l'enfance, les assistantes sociales doivent signaler à la justice les enfants qu'elles estiment être « en danger ». Cet article fondé sur une enquête ethnographique dans des services sociaux montre comment elles perçoivent et exercent différemment ce mandat de surveillance des familles. Les variations observées dépendent soit des familles rencontrées, soit des trajectoires et socialisations singulières des professionnelles (selon notamment leur appartenance générationnelle). Quand leur conception du travail entre en tension avec le rôle d'encadrement qui leur est assigné, elles gèrent cette contradiction en essayant de se convertir aux exigences de leur poste.

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Interactions asymétriques : scènes de rue et institutions de contrôle étatique

Article de Vincent LEUSCHNER

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 2, pp. 163-174.

Mots clés : Errance, Rue, Enfant en difficulté, Jeune en difficulté, Danger, Risque, Perception, Représentation sociale, Observation participante, Interaction, État, Contrôle social, Police, Service public, Service social, Sociologie, TRAVAIL DE TERRAIN

Le phénomène dit des « enfants des rues » (Straßenkinder) est une préoccupation sociale controversée depuis plus de quinze ans. Les acteurs sociaux sont le plus souvent décrits de manière compassionnelle comme « jeunes en danger », ou de façon criminalisante comme « jeunes dangereux ». La présente contribution essaye plutôt de définir le phénomène des « enfants des rues » à partir d'une observation participante basée sur plus de six ans de recherches sur le terrain. Elle considère le phénomène comme le résultat de processus d'interactions entre les jeunes et les instances étatiques de contrôle. L'approche ethnographique montre que la réalité sociale de l'espace spécifique qu'est « la rue » est produite par un processus réciproque d'interactions.

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Le squatteur le policier le juge et le prefet : procédures en actes et classements ad hoc

Article de Florence BOUILLON

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 2, pp. 175-188.

Mots clés : SQUATT, Police, État, Préfet, Contrôle social, Stigmatisation, Répression, Morale, Sociologie

S'inspirant d'une sociologie praxéologique attentive à la « fabrique » du droit, cet article s'attache à décrire le travail de catégorisation effectué par les différents agents de l'Etat mobilisés par la procédure d'expulsion des squats. Il montre d'abord que la fragilité socio-économique des habitants est globalement masquée par le stigmate de la déviance. Mais dans ce cadre répressif général, un certain nombre de différenciations sont repérables. La figure de l'enfant apparaît comme la plus efficace dans l'altération du stigmate, tandis que le fait d'être jeune, de genre masculin, de nationalité étrangère, jouera en défaveur des squatteurs. Ces classements moraux ad hoc, dont dépendront les procédures en actes, réactualisent la dialectique entre « vraie » et « fausse » pauvreté au fondement de la réversibilité d'une politique assistancielle prompte à se métamorphoser en répression à l'encontre des populations cibles.

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Stigmatisation du travail du sexe et identité des travailleurs et travailleuses du sexe

Article de Jacqueline COMTE

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 3, pp. 425-446.

Mots clés : Prostitution, Concept, Stigmatisation, Sociologie, Identité, Sexualité, Contrôle social, Homme, Femme

Historiquement associée à l'immoralité et la criminalité, la prostitution est, encore aujourd'hui, l'objet de croisades morales qui en maintiennent la stigmatisation. Face à ce stigmate, les travailleurs et travailleuses du sexe vont soit le repousser aux autres, soit le remettre en question. Bien que la nature dégradante de cette activité soit posée comme étant due à une aliénation de la sexualité qui aliénerait l'identité et que des travaux de recherche en font un a priori, l'analyse des pratiques indique que ce ne serait pas le cas. Le lien existant entre sexualité et identité n'est pas inhérent, mais est le produit d'une construction sociale visant le contrôle de la sexualité.

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L'expérience du ghetto : stomy roger abou et leur clan : rebelles et debrouillards

Article de Manuel BOUCHER

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 2, pp. 221-248.

Mots clés : Jeune en difficulté, Enfant de migrant, Politique de la ville, Stigmatisation, Violence, Idéologie, Sécurité, Insécurité, Quartier, Banlieue, Ghetto, Police, Contrôle social, Régulation sociale, Précarité, Territoire, Enquête, Sociologie, Discrimination, Racisme, Conflit, Bande, Statut social, Image de soi

Dans un contexte pusillanime à l'égard de la jeunesse populaire renforcé depuis les émeutes urbaines de l'automne 2005, nous avons souhaité dépasser les polémiques idéologiques (sécuritaires/anti-sécuritaires) sur les phénomènes d'insécurité et leur traitement en mettant en oeuvre un programme de recherche permettant de définir et comprendre l'expérience sociale des habitants des cités d'habitat social qui font peur, notamment des jeunes qui assument une « figure d'agresseur » et entretiennent des interactions frictionnelles avec les acteurs institués et émergents d'encadrement des classes populaires. Ce texte expose ainsi des données extraites d'une recherche portant sur les rapports paroxystiques entre des acteurs publics et para-publics de la régulation sociale et des jeunes incarnant des « figures de désordre » dans les quartiers populaires. Plus précisément, cet article décrit d'une part, les nouvelles épreuves de domination sur des jeunes d'une cité (la Cité des enfants perdus) en voie de ghettoïsation (importante précarisation des habitants, territoire fortement ethnicisé faisant l'objet d'une politique socio-urbaine minée par des conflits politico-institutionnels, forte visibilité d'une jeunesse désouvrée et stigmatisée, etc.) et d'autre part, les réactions et stratégies développées par ces jeunes pour sortir d'un processus de « réification réciproque ».