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Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 245-259.
Mots clés : Enfance-Famille, Exil, Parentalité, Droit d'asile, Témoignage, Émotion, Séparation, Genre, Santé mentale, Paternité, Maternité, Thérapie, Contre-transfert, Anxiété, Pauvreté, Maintien du lien, Technologie numérique
Se séparer de ses proches, vivre loin d’eux et d’elles : l’exil de la plupart des demandeurs et demandeuses d’asile en France est indissociable de l’éloignement physique de membres de leurs groupes sociaux et familiaux, de leurs « proches ». Parmi ces séparations, celles qui concernent les enfants sont souvent évoquées dans le discours des personnes exilées, et nommées comme particulièrement douloureuses. Elles provoquent chez l’interlocuteur ou l’interlocutrice – médecin, chercheur·euse, psychologue, assistante sociale, avocat·e – des émotions contrastées et des représentations complexes : de la perplexité à la sidération, du jugement moral à l’empathie. Ces émotions et représentations – les miennes et celles dont ont pu me faire part des collègues – ont aiguillonné l’écriture de cet article : elles étaient le signe d’un impensé qui, en tant que tel, pouvait faire obstacle au processus thérapeutique.
Article de Serge Tisseron, Grégoire Borst, Elsa Godart, et al.
Paru dans la revue L'Ecole des parents, hors-série n° 4, printemps 2023, pp. 6-66.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Accompagnement, Écoute, Relation enfant-parents, Crise, Enfant, Technologie numérique, Prévention, Pornographie, Violence, Image, Langage, Confiance, Intimité, Anxiété, Éducation, Média
« Conseiller aux parents de jeunes de 5 à 17 ans de limiter à deux heures leur temps d’exposition quotidien aux écrans nous renseigne simplement sur le fait que les personnes qui prescrivent cela n’ont jamais observé le comportement d’un adolescent d’aujourd’hui », écrit le chercheur Nicolas Poirel dans Votre enfant devant les écrans, ne paniquez pas. Les parents croulent sous les injonctions… souvent inapplicables ! Résultat : une angoisse grandissante et un profond sentiment d’incompétence qui les poussent à baisser les bras ou à essayer d’interdire ces outils envahissants. Peine perdue ! Le numérique a pris une place incontournable dans notre société… Prenons du recul : que dit réellement la recherche ? L’inquiétude concernant l’exposition précoce aux écrans est-elle justifiée ? Ces nouvelles technologies n’offrent-elles pas des perspectives intéressantes ? Ne devrions-nous pas, nous, adultes, poser un regard critique sur nos propres pratiques ? Comment, du côté des professionnels, mieux accompagner la parentalité numérique ? Ce hors-série réunit les meilleurs spécialistes, qui nous proposent leurs analyses, leurs observations, leurs conseils. Son objectif ? Aider les parents à retrouver confiance en leurs capacités d’éducation et inspirer confiance dans ces jeunes générations qui ne seront pas plus décérébrées que les précédentes.
Romain Gary était lié au souvenir de sa mère par une dette de vie infinie qu’il qualifiait de « manger froid ». On trouve trace de cette dette de vie à la fois dans les épisodes de sa vie et dans le contenu de certaines de ses œuvres signées soit Gary soir Ajar. L’auteure de ce texte, qui nous fait voyager entre Gary et sa propre observation des angoisses humaines, parcourt les divers modes d’expression pour tenter de régler la dette, que l’on soit femme (qui peut s’en acquitter provisoirement en donnant naissance à un enfant) ou homme.
Paru dans la revue Dialogue, n° 239, mars 2023, pp. 51-66.
Mots clés : Enfance-Famille, Don d'ovule, Fantasme, Contrôle, Jalousie, Décision, Anxiété, Don
L’article interroge la trajectoire psychique d’une patiente infertile qui réclame de choisir sa donneuse d’ovocytes elle-même, en ligne, comme cela peut se faire à l’étranger. L’hypothèse retenue consiste à interpréter sa démarche comme un contre-investissement de la position passive de réception qu’implique un don d’ovocytes au profit d’une logique d’emprise, de marchandisation et de dévalorisation de la donneuse d’ovocytes. Un fantasme sous-jacent nous paraît émerger de l’étude d’un cas clinique : « cracher sur la main qui me donne ». À travers un panorama du don d’ovocytes aux États-Unis, l’auteur s’interroge également sur les limites de la rhétorique du don et de l’altruisme en matière de don de gamètes. Sa méthodologie du cas unique s’appuie sur une approche complémentariste qui fait appel à des données sociologiques et économiques.
Paru dans la revue Dialogue, n° 238, décembre 2022, pp. 21-37.
Mots clés : Enfance-Famille, Relation enfant-mère, Prématurité, Traumatisme, Équipe soignante, Père, CAMSP, Soutien à la parentalité, Anxiété
À partir de deux recherches en psychopathologie clinique, les auteures proposent une dialectisation des enjeux de la construction du lien mère-enfant dans le temps entourant une naissance très prématurée et plusieurs années après en illustrant leur propos par deux vignettes cliniques issues de leur corpus. La première recherche a été réalisée à partir d’une analyse discursive et thématique d’entretiens menés auprès de quinze femmes primipares. La deuxième recherche s’appuie sur une méthodologie qualitative à partir d’études de cas dans le cadre de suivis en CAMSP. Ces deux recherches mettent en exergue l’impact du traumatisme dans la construction du lien, notamment dans la difficulté à construire un « regard auréolé » qui a une fonction de contenant. Elles permettent de préciser la spécificité des fonctions des différentes enveloppes psychiques constituées par les professionnels de soin au regard de la temporalité dans laquelle elles prennent place et des enjeux intersubjectifs repérés.
Article de Ellie Mevel, Daniel Mellier, Jean Michel Coq
Paru dans la revue Dialogue, n° 237, septembre 2022, pp. 89-106.
Mots clés : Enfance-Famille, Famille, Adolescent, Émotion, Risque, Enquête, Comportement, Relation enfant-parents, Anxiété, Régression, Mécanisme de défense, Fonction contenante, Confiance, Danger
Cette étude a été initiée neuf mois après l’incendie Lubrizol survenu le 26 septembre 2019 à Rouen. Elle a mis en œuvre une enquête par questionnaire en juin 2020 auprès de 178 collégiens et lycéens de la région rouennaise. Une enquête qualitative par entretiens individuels et focus groups a ensuite été conduite en 2021 auprès de 25 étudiants qui logeaient dans l’agglomération rouennaise au moment de l’incendie. Les résultats ont souligné les enjeux pour les familles et les attentes familiales des jeunes dans les heures qui ont suivi l’incendie et au-delà. L’étude montre d’une part que les recommandations familiales en matière de comportements de protection ont été suivies par les jeunes qui ont accordé plus de crédit aux parents, médecins et professeurs qu’au maire, au préfet ou aux informations sur internet ; d’autre part que la famille s’est montrée attentive aux signes de désarroi des jeunes et à leurs stratégies de régulation émotionnelle dans les jours post-incendie. La famille a été perçue comme un espace de protection, de refuge et de réassurance.
Le refus scolaire anxieux à l’adolescence, défini comme l’impossibilité d’aller à l’école à cause de manifestations anxieuses, est devenu un véritable enjeu de santé publique par son ampleur et par les questions cliniques et sociétales qu’il soulève. L’implication des familles dans les dispositifs de soins est fondamentale. Parmi les dispositifs mettant au cœur de la prise en charge les familles, la thérapie multifamiliale a montré son efficacité pour de nombreux troubles psychiques, comme les troubles du comportement alimentaire, les troubles psychotiques, les troubles du comportement, les addictions, etc.
Après s’être penché sur l’entité clinique que représente le refus scolaire anxieux à l’adolescence et sur les objectifs et postulats de la thérapie multifamiliale, cet article se propose de décrire un nouveau dispositif de soins proposé à la Maison de Solenn-Maison des Adolescents de l’hôpital Cochin : le groupe Multi FAST, dispositif de thérapie multifamiliale centré sur la problématique du refus scolaire anxieux à l’adolescence.