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Alors que la précarité alimentaire augmente, les travailleurs sociaux ont peu de prise pour agir sur cette problématique essentielle. Face à un système d’aide alimentaire à bout de souffle, de plus en plus d’initiatives alternatives visent à redonner du pouvoir d’agir aux personnes précaires.
- Lutte contre la précarité alimentaire • Un enjeu pour le travail social
- Autonomisation • Cuisines partagées et tiers-lieux alimentaires
- Entretien avec Bénédicte Bonzi - Aide alimentaire • Un système à bout de souffle
À partir de deux enquêtes ethnographiques menées dans des associations d’aide alimentaire en France, cet article interroge les logiques gestionnaires qui s’y déploient. Centrée sur le Sac à Malices (SAM) et le Secours islamique France (SIF), l’analyse porte plus spécifiquement sur l’engagement et la sélectivité sociale des membres. La première partie du texte revient sur la valorisation des épiceries sociales comme une forme légitime de renouvellement de l’aide alimentaire. Recourant à la gestionnarisation, les associations de nos enquêtes peuvent y voir une manière de se légitimer dans un contexte qui leur est défavorable. L’article revient ensuite sur le travail quotidien qui s’y réalise en donnant à voir comment il y est mesuré et encadré. Ce texte montre que le développement des logiques gestionnaires incite à une plus grande sélectivité sociale des membres et introduit une tension structurante entre la possibilité d’être un espace d’engagement ouvert au plus grand nombre et la norme d’utilité sociale qu’elle induit.
Les expérimentations de nouvelles formes de solidarité alimentaire se multiplient à l'échelle locale. Leur projet commun vise à créer une sécurité sociale de l'alimentation.
Article de Olivier Van Caemerbèke, Jean Louis Sanchez
Paru dans la revue Le JAS le journal des acteurs sociaux, n° 279-280, Septembre-octobre 2023, pp. 18-25.
Mots clés : Lien social-Précarité, Aide alimentaire, Précarité, Pauvreté, Crise économique, Inflation, Conjoncture économique, Association, Bénévolat, Restos du coeur
Début septembre, Patrice Douret, président des Restos du Cœur, appelait à l'aide : l'association fondée par Coluche risquait de mettre la clef sous la porte. Que ce pilier de la distribution alimentaire vacille en dit long sur la crise que traverse le pays. Mais des trésors d'engagement demeurent, comme dans la commune de Mouy, près de Creil, et des pistes se dessinent pour mieux sauvegarder ce qui est essentiel : mettre fin à la faim.
Près de quarante ans après la loi "Coluche", huit millions de Français ont encore besoin de l'aide alimentaire pour vivre, selon le rapport annuel du Secours catholique sur l'état de la pauvreté en France. Pensée comme un dispositif d'urgence, l'aide alimentaire s'est pérennisée. Le paradoxe est que, dans le même temps, près de 10 millions de tonnes de nourriture consommable sont gaspillées chaque année en France, d'après l'Adema. L'anthropologue Bénédicte Bonzi a donc voulu se plonger durant cinq ans au sein des Restos du cœur pour mieux comprendre les défaillances du système. Il en ressort un ouvrage dense, "La France qui a faim" (éd. du Seuil, 2023), qui fait le constat de bénévoles en souffrance, de bénéficiaires qui n'arrivent pas à sortir de la pauvreté et d'une faillite de notre système agricole.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3299, 17 mars 2023, pp. 30-31.
Mots clés : Lien social-Précarité, Enquête, Alimentation, Aide alimentaire, Inégalité, Pauvreté, Adulte en difficulté, Malnutrition, Agriculture, Bénévolat
Pour les besoins de son enquête, Bénédicte Bonzi a travaillé aux Restos du cœur pendant cinq ans. Elle décortique les mécanismes qui amènent l’aide alimentaire à perpétuer les inégalités sociales au détriment des bénéficiaires. Pour garantir le droit à se nourrir correctement, elle propose la création d’une sécurité sociale de l’alimentation.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 109-130.
Mots clés : Lien social-Précarité, SDF, Immigré, Aide alimentaire, Budget, Conditions de vie, Alimentation, Autonomie, Émancipation, Accueil d'urgence, Ethnographie, Bien-être
Cet article s’appuie sur une enquête de l’Observatoire du Samusocial de Paris, « Hors-Service », portant sur les manifestations socio-économiques de la crise sanitaire de Covid-19 sur les personnels du secteur de l’hôtellerie-restauration, et menée en 2020 et 2021. Les budgets de trois personnes sans domicile y sont étudiés dans une perspective ethnocomptable sous l’angle spécifique de l’alimentation. La description des économies domestiques met en lumière tout un panel d’activités, de ressources et de relations sociales qui s’articulent pour former un équilibre budgétaire. Au sein de ces portefeuilles de subsistance, le recours à l’aide alimentaire côtoie de multiples façons de se nourrir à moindre coût. L’aide d’urgence ne remplit pas toujours le même rôle, pouvant paradoxalement devenir vectrice d’indépendance et d’émancipation alimentaire. L’enquête met en évidence les usages et les enjeux multiples de l’alimentation qui, loin de se réduire à son intérêt nutritionnel et à ses implications économiques, s’inscrit dans la recherche d’une vie, sociale et domestique, qui vaut la peine d’être vécue. L’étude des budgets, ici ceux de l’alimentation, déborde largement la question économique pour permettre une compréhension fine du vécu des personnes sans domicile, de leurs évaluations quotidiennes et de leurs horizons biographiques.
Livre de Bénédicte Bonzi, édité par Seuil, publié en 2023.
Mots clés : Lien social-Précarité, Aide alimentaire, Don, Agriculture, Bénévolat, Enquête, Urgence sociale, Violence, Libéralisme, Précarité, Action humanitaire, Économie, Restos du Coeur
En France, dans ce pays riche où l'agriculture se veut productiviste et exportatrice, une personne sur dix doit recourir à des dispositifs d'aide alimentaire. Les Restos du coeur en sont l'un des acteurs principaux. Que leur existence soit devenue indispensable révèle l'absurdité et la triple faillite de notre système agricole, malade d'un bout à l'autre de la chaîne. Mondialisé et industriel, celui-ci participe au désastre écologique en cours tandis que nombre d'agriculteurs français sombrent dans la pauvreté malgré un lourd labeur.
A travers l'incroyable travail réalisé par l'association fondée par Coluche il y a bientôt quarante ans, on pourrait croire que les dons de nourriture et de temps répondent au droit à l'alimentation. Pourtant, il n'en est rien. Sur le terrain, les bénévoles sont en souffrance. Ils constatent que leur action, loin d'aider à sortir de la pauvreté, consiste surtout à maintenir une paix sociale, en évitant des vols et des émeutes de la faim.
Car l'impossibilité à accéder à la nourriture est une violence qui s'exerce contre les plus pauvres. On sort profondément ébranlé de cette enquête dans le monde invisible du quotidien de l'aide alimentaire. Et si, dans une société démocratique, l'urgence consistait moins à donner de la nourriture que des droits pleins et entiers ?
Paru dans la revue La Gazette des communes, n° 46/2642, semaine du 28 novembre au 4 décembre 2022, p. 36.
Mots clés : Lien social-Précarité, Aide alimentaire, Précarité, Pauvreté, Milieu rural, CCAS, Département, Collectivité territoriale, État, Association, Politique sociale, Partenariat, Mutualisation, DORDOGNE
L'Union des CCAS de Dordogne, en lien avec l’État, le département, les acteurs agricoles et les associations de solidarité, crée des synergies et des filières solidaires pour lutter contre la précarité alimentaire.