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Article de Jean Emile Mba, Janyck Beaulieu, Axel Pueugue Simo
Paru dans la revue La Nouvelle revue - Education et société inclusives, n° 98-99, février-avril 2024, pp. 321-340.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Ecole-Enseignement, Inégalité, Genre, Éducation, Formation professionnelle, ONG, Reproduction sociale, Représentation sociale, Stéréotype, Valeur sociale, Cameroun
En croisant le thème de l’humanitaire à celui de l’éducation, cet article propose une analyse centrée sur la reproduction des ordres genrés au sein des programmes de formation professionnelle proposés par les organisations humanitaires aux personnes réfugiées nigérianes du camp de Minawao au Cameroun. Ces ordres se matérialisent tant par des assignations des jeunes gens dans les filières dites traditionnellement féminines ou masculines que par des exclusions éducatives auxquelles ils sont confrontés. On peut donc légitimement se demander comment des organisations humanitaires, qui pourtant prônent l’égalité sociale et de genre, reproduisent des ordres genrés dans les programmes qu’elles mettent en œuvre ? À la lumière du gender mainstreaming, de la théorie de l’intersectionnalité et du concept d’autonomie, combinés à une démarche statistique et ethnographique, cette recherche tente d’explorer les contradictions d’un secteur qui tend à reproduire des problématiques qu’il cherche pourtant à adresser.
« Vivant en France depuis 1994, française depuis 2002, j'ai constaté l'évolution du discours politique qui n'a cessé de dériver, jusqu'à la cristallisation actuelle autour de l'identité. Pour la binationale que je suis, construite par la langue et les valeurs humanistes, la tristesse va crescendo. Bien que consciente de mon impuissance, j'ai la faiblesse de ne pouvoir être indifférente aux voix qui s'élèvent, prônant la haine. » Fatou Diome. Dans cet essai personnel et émouvant, Fatou Diome renvoie dos à dos les identitaires étriqués et les opportunistes victimaires, qui monopolisent le débat politique. Elle défend Marianne contre les faussaires des deux camps et dessine une France ouverte, laïque, lucide et généreuse, celle qui lui donne envie de se sentir française et sénégalaise.
Paru dans la revue Vers l'Education Nouvelle, n° 580, octobre 2020, pp. 21-51.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Laïcité, Valeur sociale, Tolérance, Formation, Pédagogie, Internet, Technologie numérique, École, Loi, Législation, Éducation, Croyance, Désinformation
"A l'heure où l'observatoire de la laïcité s'apprête à fermer ses portes, conformément à ce qui était prévu, certes - Nicolas Cadène, son Numéro 2, apporte quelques précisions sur le sujet à la fin de ce ce dossier - mais dans une temporalité qui peut surprendre. Il semble que le gouvernement actuel ait occulté un pan de cette belle idée au nom d'une lutte contre les séparatismes, sans avoir un seul instant ne serait-ce que subodorer que ce combat constituait en son for intérieur un autre séparatisme."
Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 98, juin 2015, pp. 122-125.
Mots clés : Éducation, Morale, Tolérance, Valeur sociale, Transmission, Échange
Réintroduire et refonder l’éducation morale à l’école semble être devenu un débat sociétal récurrent. Une réflexion autour des pratiques des enseignants en termes de transmission de valeurs semble nécessaire. Cet article s’interroge sur l’éducation à la tolérance et les pratiques mises en place en classe afin de sensibiliser à cette valeur. Les résultats obtenus soulignent que l’éducation à la tolérance débouche sur une éducation à d’autres valeurs. Des pratiques d’échange et de débat sont ainsi favorisées pour que les élèves soient dotés d’outils afin de juger et cultiver des valeurs fondamentales.
Les meurtriers de Charlie Hebdo et des clients de la supérette casher sont, nous dit-on avec étonnement, « des enfants de la République ».
Ils sont allés à l'école laïque et par définition, ils ont appris à « respecter nos valeurs ». Mais un doute s'insinue : l'école n'a-t-elle pas oublié les enseignements de Jules Ferry ? L'école de la IIIème République avait su « civiliser » les petits sauvages, formater les enfants des paysans « émigrés » à la ville, pour le travail industriel, le respect de l'ordre établi, l'abandon de leurs patois et la revanche contre l'Allemagne.
Les réactions des élèves lors de « la minute de silence » sont d'abord minimisées, puis les témoignages des enseignants de tous degrés révèlent la gravité du phénomène. L'influence des réseaux sociaux apparaît sans commune mesure avec celle de l'école. Les adolescents et même les enfants commentent avec passion les rumeurs, adoptent les théories du complot. [présentation de l'éditeur]
Ce livre apporte une réponse aux différentes questions que pose la mise en oeuvre de la pédagogie Freinet au XXIème siècle. Pédagogue et instituteur français, Célestin Freinet (1896-1966) est le fondateur du mouvement de l'École moderne. Freinet a créé une pédagogie dotée d'une originalité propre.
Emblème de la réussite méritocratique, l’école n’en a pas moins été l’objet de nombreuses critiques ces dernières années. La permanence de l’inégalité scolaire des chances ou les phénomènes de déclassement, soulignés de manière récurrente, ont pu faire douter du caractère juste d’une société entièrement bâtie autour de la valeur scolaire de chacun. La popularité de la méritocratie scolaire en a-t-elle été affectée ? Que pensent les acteurs sociaux de ce modèle ? Comment l’école modifie-t-elle la croyance en la méritocratie ?
Mobilisant un grand nombre d’enquêtes, aussi bien internationales que locales, cet ouvrage interroge les représentations sociales attachées à la méritocratie. Il montre que la popularité a priori de ce modèle tranche avec les nombreuses critiques qui lui sont adressées, en particulier dans sa version scolaire. Derrière le « mérite », se cachent en réalité un grand nombre de significations sociales affectées par l’expérience scolaire et sociale de chacun. À une époque où cette notion est abondamment mobilisée, cet ouvrage contribue à enrichir le débat public en soulignant la complexité du raisonnement méritocratique.
Livre de Yves Jeanne, édité par Erès, publié en 2010.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Violence, Agressivité, Prise en charge, Éducation, Accompagnement, Enseignement, Éducateur spécialisé, Relation travailleur social-usager, Internat, Crise, Rejet, Pulsion de mort, Automutilation, Psychanalyse, Concept, Courant de pensée, Théorie, HISTOIRE, Pratique professionnelle, Travail social, Action éducative, Travail éducatif, Pratique éducative, Expérience, Perception, Éthique, Morale, Valeur sociale, Souffrance psychique, Freud (Sigmund), Klein (Mélanie), Winnicott (Donald Woods), Aichorn (August), Sutherland Neill (Alexander), Korczak (Janusz), Makarenko (Anton), Deligny (Fernand)
Notre société a fait le choix solennel, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, de considérer que les problèmes de la jeunesse relevaient prioritairement d'une démarche d'éducation. La pérennité de ce consensus toujours fragile dépendra pour une large part de la capacité des professionnels à les résoudre. Dès lors, quelles épreuves et quels écueils jalonnent l'accompagnement de ces jeunes ? Quelles approches sont mises en oeuvre pour contenir, déjouer ou dévier leur violence ? Quelles sont les conditions de la réussite éducative ? En prenant appui sur l'oeuvre de pionniers qui ont su contenir la violence et, malgré elle, faire éducation, l'auteur donne à voir les " arts de faire " des praticiens qui interviennent au quotidien auprès d'adolescents difficiles. Il montre que, au-delà des contingences sociales et historiques, des univers intellectuels et des divergences idéologiques, ces conceptions éducatives ont en commun des éléments structurels qui leur donnent force et cohérence. Il met en lumière que la confrontation à la violence des jeunes mobilise la totalité de la conception éducative du professionnel - valeurs, arts de faire et construction du réel -, et qu'elle atteint son identité profonde que seul le travail collectif est en mesure de restaurer.
D'abord éducateur spécialisé, puis chargé de la direction d'un foyer de l'enfance, Yves Jeanne a travaillé plus de vingt ans auprès d'enfants et d'adolescents placés en internat éducatif. Aujourd'hui maître de conférences en sciences de l'éducation à l'université Lumière Lyon 2, il est membre de l'équipe de recherche " Situations de handicap, éducation, société " au sein de l'unité mixte de recherche " Education et politiques " et du collectif Reliance.