Documentation sociale

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« Brider mon corps avant que je ne me laisse convaincre par la société. » Élise, 23 ans, un refus d’enfant entre choix et normes sociales intériorisées

Article de Emma Tillich

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 377-396.

Mots clés : Enfance-Famille, Norme sociale, Décision, Parentalité, Émancipation, Corps, Affirmation de soi, Maternité, Refus, Liberté, Sociologie, Genre, Récit de vie, Homosexualité

Le refus d’enfant est souvent pensé comme une déviance par rapport aux normes procréatives. L’analyse d’un cas paradoxal de refus d’enfant, entre choix et normes sociales intériorisées, amène à complexifier cette lecture. Élise a 23 ans et est en couple homosexuel avec une femme. Bien qu’elle n’ait pas le besoin immédiat d’une contraception, elle désire être stérilisée pour « brider son corps avant de se laisser convaincre par la société ». Son discours est structuré par deux réseaux de justification contrastants : le premier est celui de l’individualité et de l’autodétermination, le second celui de l’autocontrainte et des normes sociales intériorisées. Son expérience donne un aperçu condensé du régime normatif contemporain concernant la maternité. Le parcours de vie d’Élise est marqué par une socialisation intensive à la maternité et le vécu d’un trauma. L’analyse de ce parcours, et de sa situation limite en termes de mobilité sociale et de déviance à l’ordre hétérosexuel, révèle la tension entre injonction à procréer et éthique de la responsabilité procréative et parentale. Ces injonctions contradictoires contribuent dans ce cas à empêcher la maternité.

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De quoi la vieillesse est-elle le nom ? Vieillir dans la société contemporaine

Article de Patrice Desmare, Rabie Fares, Laurence Hardy

Paru dans la revue Les Cahiers du travail social, n° 103, mai 2023, 118 p..

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Vieillissement, Personne âgée, Concept, Psychosociologie, Norme sociale, Représentation sociale, Dépendance, Rôle social, Violence institutionnelle, Lieu de vie, Café, Médiation, Relation travailleur social-usager, Famille, Assistance, Sociologie

« Ca craint de vieillir ». Cela craint d'autant plus que selon INSEE, la part des personnes âgées de soixante-cinq et plus représentera d’ici 2070 près de 30% de la population (20% à heure actuelle) Pour alarmante qu'elle puisse être, cette « recrudescence » de personnes vieillissantes ne présume cependant pas de ce que sera ou pourra être un « vieux » d’ici cinquante ans ni quel(s) problème(s) cela posera au regard des choix politiques et économiques, des progrès médicaaux et des transformations sociétales.

Néanmoins, le monde moderne a porté un regard nouveau sur la question relative à l’âge. Le développement des sciences (médecine, psychologie, pédagogie, etc.) et des institutions (scolaires, judiciaires, etc.) y ont largement participé. Ainsi tout pourrait paraitre au mieux dans le meilleur des mondes. Cependant, depuis quelques mois, les personnes âgées sont bien malgré elles, au cœur de l'actualité. En effet, dans son livre Les fossoyeurs, Victor Castanet n'hésite pas à dénoncer la maltraitance d'un système qui génère des pratiques que l'on pensait, à tort, appartenir au passé.

[…] Si l’on ne peut remettre en cause la légitimité de la prise en charge de la dépendance, certains auteurs s'inquiètent toutefois d'une vision avant tout techniciste et rationnalisées de l’accompagnement proposé, laissant finalement peu de place aux désirs et à l'avis des personnes concernées. Cette volonté de ne considérer le vieillissement qu'à partir et essentiellement de ses incapacités, de ses empêchements, appelle à se poser la question suivante : la vieillesse ferait-elle peur ? […] Il semble donc plus que jamais nécessaire de réfléchir aux conditions sociales de production de la vieillesse et de porter le regard sur les représentations sociales qu'elles engendrent. De la même manière que Pierre Bourdieu écrivait « la jeunesse n’existe pas » (1984), par analogie, la vieillesse n'est qu'un mot, car l’âge n'est jamais qu'une donnée biologique socialement manipulée et manipulable. La jeunesse et la vieillesse se définissent à travers un rapport de force et d'une certaine façon dans la lutte. Ainsi, il n'y a pas une vieillesse, mais plusieurs, qui se côtoient, s’évitent, se supportent. Il existe dont plusieurs manières d'être vieux et tous les vieux ne se ressemblent pas. Et à chaque époque correspond une certaine vision de la vieillesse […] Comment devient-on vieux aujourd’hui et quels sont les éléments qui participent à la modification des représentations sociales de la vieillesse ? Et à partir de quels indicateurs subjectifs la vieillesse apparaît : le regard, le comportement (verbal et non verbal) des autres, la mise à l’écart social ? Ce sont à toutes ces questions, et bien d'autres encore, que les contributeurs-trices de ce numéro vont tenter de répondre.

A table les bébés !

Article de Régine Prieur, Laurent Bachler, Amandine Rochedy, et al.

Paru dans la revue Spirale, n° 104, avril 2023, pp. 15-131.

Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Nourrisson, Alimentation, Goût, Diététique, Allaitement, Objet transitionnel, Norme sociale, Oralité, Parents, Famille, Sociologie, Repas, Plaisir, Projection, Relation enfant-mère, Corps, Transmission, Malnutrition, Autonomie, Crèche, Conflit, Émotion

Passer d’une alimentation liquide à une alimentation solide est source de multiples découvertes et apprentissages pour les bébés : sensorielles, motrices, sociales, relationnelles.
Et, source de nombreux questionnements pour les adultes qui les accompagnent dans ce cheminement, tant les pratiques sociales, culturelles, pédagogiques, idéologiques même diffèrent… sans compter les diverses informations, plus ou moins scientifiques, qui s’y réfèrent et les préconisations voire les injonctions qui en découlent : l’âge, la nature et le rythme de la diversification, l’installation de l’enfant à table -individuelle ou familiale -, l’obligation de « goûter un peu, quand même » … Tout cela pour assurer une bonne santé, une diététique prônant « un bon équilibre alimentaire » et tenter de prévenir d’hypothétiques troubles de l’alimentation, risques d’obésité ou conflits relationnels, et, dans le souci d’une « bonne » éducation.
Comment s’y repérer ? Comment donner la possibilité aux enfants et aux adultes de construire ensemble leur propre chemin singulier ?
Ce numéro de la revue Spirale cherche à présenter une réflexion sur le repas des bébés, d’ici et d’ailleurs, les héritages et représentations qui s’y rattachent ; ainsi que des pratiques possibles, diverses mais argumentées pour comprendre ce qui les sous-tendent … et pouvoir faire ses propres choix de façon plus « éclairée » ?
Ce qui rassemble ces différents articles, est l’attention portée à ce que le bébé sait exprimer, déjà tout petit, de ses goûts, rythmes, intérêts, capacités, plaisirs ; le soutien de ses désirs d’autonomie et d’affirmation de soi, dans une alliance empathique et contenante avec les adultes de leur entourage, en famille comme dans des lieux d’accueil.

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Une accessibilité bien ordonnée : les politiques du handicap comme instrument de statu quo social

Article de Romuald Bodin, Etienne Douat

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 47, n° 1, 2023/1, pp. 35-63.

Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Handicap, Personne handicapée, Accessibilité, Inclusion, Norme sociale, Contrôle social, Politique sociale, Participation, Empowerment, Citoyenneté, Autonomie, Sociologie, Loi n° 2005-102 du 11 février 2005

L’article s’intéresse au nouvel « ordre symbolique » que la loi française du 11 février 2005 (pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées) et les débats publics qui l’entourent contribuent à constituer ainsi qu’à ses conséquences concrètes en termes d’organisation sociale. L’enjeu est de montrer qu’à l’encontre d’une lecture conventionnelle qui fait de cette loi un point de basculement vers un nouveau modèle du handicap, dont l’accessibilité et le « vivre ensemble » seraient devenus les mots d’ordre, l’ordre symbolique qui s’impose dans les années 2000 est en réalité un instrument de maintien du statu quo et de préservation de l’ordre public.

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Antimanuel de socio : les ressorts de l'action et de l'ordre social

Livre de Alessio Motta, édité par Bréal, publié en 2022.

Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Sociologie, Sciences humaines et sociales, Individu, Corps, Sport, Décision, Jeu, Acteur social, Comportement social, Interaction, Déviance, Norme sociale, Groupe, Communauté, Classe sociale, État, Exclusion sociale, Société, Culture, Mobilité sociale, Résistance, Pouvoir, Légitimité, Ordre social, Weber (Max), Durkheim (Emile), Goffman (Erving), Bourdieu (Pierre), Berger (Peter), Luckmann (Thomas)

Mêlez rigueur scientifique, humour et engagement, vous obtiendrez l'antimanuel de socio ! Citoyens curieux, militantes ou étudiants, vous découvrirez dans cet ouvrage les grands acquis de la recherche en sciences sociales. Vous comprendrez les ressorts qui se cachent derrière nos choix, actions, croyances et traditions. Fourmillant d'exemples issus de la vie quotidienne et de références qui parlent à tous, cet antimanuel apporte des réponses vivantes et argumentées aux questions que l'on se pose sur la liberté, l'oppression, les injustices, le nationalisme ou la révolte.

Comment la socialisation vient en mangeant...

Article de Anne Dupuy

Paru dans la revue Le Journal des professionnels de l'enfance - Recherches, n° 130, décembre 2021-janvier 2022, pp. 8-11.

Mots clés : Enfance-Famille, Alimentation, Apprentissage, Assistant maternel, Comportement alimentaire, Enfant, Étude de cas, Inégalité, Jeune enfant, Plaisir, Pratique professionnelle, Norme sociale, Repas, Recherche, Socialisation, Sociologie, Témoignage, Petite enfance

Esthétique et soins

Article de Céline Trophardy, Laurence Coiffard, Céline Couteau, et al.

Paru dans la revue Soins, n° 859, octobre 2021, pp. 17-59.

Mots clés : Esthétique, Soin, Sociologie, Hygiène, Image de soi, Accompagnement social, Chirurgie esthétique, Maladie chronique, Identité, Bien-être, Accès aux soins, Genre, Norme sociale, Corps, Image du corps, Soins esthétiques, Estime de soi

- De l'art de soigner;
- La beauté au cœur de l'humain;
- Histoire de la socio-esthétique;
- Formation et pratique de la socio-esthétique;
- Du corps rêvé au corps réel : un regarde clinique porté sur l'image corporelle;
- La toilette comme réhabilitation de soi, entre soin d'hygiène et soin esthétique;
- Effets du maquillage sur l'humeur et la marche chez la femme âgée;
- La dimension esthétique du soin comme accompagnement social;
- La fonction thérapeutique de la chirurgie esthétique et de l'exercice infirmier;
- La socio-esthétique au carrefour des disciplines;
- Socio-esthétique et réappropriation de soi;
- Prise en charge des patients brûlés au visage;
- Maladie chronique et construction de l'image corporelle, le souci esthétique de l'adolescent;
- Testez vos connaissances;
- Bibliographie.

Se sentir pauvre : un indicateur spécifique de l’insécurité sociale ?

Article de Serge Paugam

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 61, n° 2, avril-juin 2020, pp. 293-304.

Mots clés : Pauvreté, Assistance, Sociologie, Traitement statistique, Relation d'aide, Norme sociale, Insécurité, Image de soi, Simmel (Georg)

L’article de Nicolas Duvoux et Adrien Papuchon intitulé « Qui se sent pauvre en France ? Pauvreté subjective et insécurité sociale », publié dans la Revue française de sociologie (2018, 59, 4, p. 607-647), revient sur les définitions courantes de la pauvreté pour en montrer, comme d’autres ont pu le faire auparavant, leur caractère insatisfaisant et incertain pour appréhender sociologiquement l’objet lui-même de la pauvreté. C’est pour se démarquer des définitions substantialistes défendues le plus souvent par les économistes, au prix de débats incessants sur les besoins à prendre en compte et le seuil à retenir, que les sociologues ont souvent opté pour une approche dite relationnelle fondée sur le postulat que chaque société définit la pauvreté en donnant un statut social distinct aux personnes qu’elle reconnait pauvres. Héritée d’une étude de Georg Simmel publiée en 1908, cette approche reconnait que l’objet d’étude sociologique par excellence n’est pas la pauvreté, ni les pauvres en tant que tels, mais la relation d’assistance – et donc d’interdépendance – entre eux et la société dont ils font partie (Simmel, 1998). La sociologie de la pauvreté n’existe alors dans cette perspective qu’en déplaçant l’objet « pauvreté » de son carcan substantialiste afin de l’intégrer dans une approche globale qui tient compte des catégorisations institutionnelles des populations jugées légitimes pour bénéficier de l’assistance ou, selon une formulation devenue plus usuelle, de la solidarité.

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L’insécurité sociale comme condition et comme approche : éléments de réponse à Lilian Lahieyte et Serge Paugam

Article de Nicolas Duvoux, Adrien Papuchon

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 61, n° 2, avril-juin 2020, pp. 293-304.

Mots clés : Pauvreté, Statistiques, Norme sociale, Insécurité, Niveau de vie, Assistance, Sociologie

Nous sommes très reconnaissants à Lilian Lahieyte et à Serge Paugam d’avoir lu avec précision et générosité l’article « Qui se sent pauvre en France ? Pauvreté subjective et insécurité sociale » (Duvoux et Papuchon, 2018) ainsi qu’à la Revue française de sociologie de nous permettre de répondre aux remarques et objections qu’ils nous ont adressées et qui nous seront très utiles dans les prochaines étapes de nos travaux. Comme nous l’indiquions en conclusion de cet article, les résultats qu’il présente permettent à nos yeux de renouveler l’analyse des groupes défavorisés développée au cours des dernières décennies et d’ouvrir un programme de recherche destiné à systématiser l’approche proposée à partir du cas de la pauvreté.
Néanmoins, nous souhaiterions pour le moment revenir sur ces données et sur l’interprétation de ces résultats afin d’en préciser le sens et de répondre à certaines objections exposées par nos deux lecteurs. Nous proposerons donc une discussion en trois temps : sur les données et les conditions de production de l’indicateur utilisé, sur l’irréductibilité de la pauvreté subjective à l’assistance et la relation entre pauvreté subjective et normes sociales et, enfin, sur l’insécurité sociale en tant qu’approche plutôt que catégorie de population et sur la façon dont elle s’inscrit dans un contexte social et scientifique spécifique.

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Les théories en études de genre

Livre de Eléonore Lépinard, Marylène Lieber, édité par la Découverte, publié en 2020.

Mots clés : Genre, Théorie, Concept, Recherche en sciences sociales, Évolution, Sociologie, Stéréotype, Norme sociale, Biologie, Identité sexuelle, Épistémologie

Qu'est-ce que le genre ? Comment a-t-il été conceptualisé? Est-il défini de la même façon chez les anthropologues, les sociologues, les philosophes, les historiennes et les tenantes des cultural studies ? Quelles ruptures épistémologiques ce concept a-t-il provoquées ? Cet ouvrage retrace les différentes généalogies de la notion de genre et les débats théoriques qu'elle a suscités. Il présente la variété des perspectives et des développements produits par plus de cinquante ans de recherches sur le genre et les sexualités, tant en termes de savoirs et de connaissances qu'en termes de reconnaissance et de résistance.
Ce livre a pour ambition de familiariser les lectrices et les lecteurs avec les approches majeures des études de genre, dont certaines sont moins connues dans le contexte francophone. Il met également l'accent sur l'imbrication du genre avec d'autres rapports sociaux, au cœur de nombreux développements théoriques, autant hier qu'aujourd'hui.