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Paru dans la revue Empan, n° 123, septembre 2021, pp. 94-101.
Mots clés : Justice-Délinquance, Radicalisation, Violence, Islam, Récit de vie, Délinquance, Implication personnelle, Sociologie, Passage à l'acte, Terrorisme
Certaines attaques commises sous le sceau du djihadisme ont été le fait de personnes inscrites durablement dans la délinquance et dont l’engagement radical a pu apparaître comme une « réponse » à des situations d’impasse biographique. Quelle est la place de l’engagement radical et de la violence dans ces trajectoires ? Quelles sont les spécificités de ces trajectoires par rapports à ceux qui sortent de la délinquance ? Cet entretien avec le sociologue Fabien Truong aborde ces questions à travers ses recherches.
Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 14, Année 2021, pp. 107-121.
Mots clés : Prison, Détenu, Délinquance, Délinquance juvénile, Récidive, Récit de vie, Déviance, Biographie, Sociologie, Maroc
Que savons-nous de la délinquance récidivante des jeunes au Maroc ? Comment adoptent- ils un style de vie déviant ? Pourquoi ces jeunes réitèrent-ils leurs activités délinquantes malgré leurs incarcérations successives ? En quoi l’expérience carcérale jalonne leurs trajectoires biographiques ? C’est une panoplie de questions qui orientent notre pratique réflexive dans cet article.
Au travers une enquête effectuée dans les quartiers sensibles de Rabat, notre regard socio-phénoménologique consiste à faire parler les jeunes délinquants de la densité de l’expérience carcérale dans leur parcours de vie, dans le but de démystifier la dynamique identitaire qui sous-tend leur incrustation dans un parcours de délinquance récidivante. L’utilisation du récit de vie comme méthode d’enquête fournit la possibilité de livrer le sens de leur expérience carcérale, et de recomposer les effets du marquage judiciaire sur leur reconstruction identitaire. De ce point de vue, le discours biographique des sujets dits « délinquants » relate les sociabilités déviantes qui règnent dans le monde carcéral, interroge les effets pervers d’un marquage judiciaire stigmatisant et destructeur, et révèle la crise d’une institution qui ne cesse d’accentuer leurs difficultés sociales et leur mode de vie marginal.
Article de Laurent Mucchielli, Grégory Salle, Sylvain Barone, et al.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 43, n° 4, décembre 2019, pp. 469-623.
Mots clés : Justice-Délinquance, Environnement, Criminalité, Pollution, Sociologie, Justice, Droit pénal, Maladie professionnelle, Risque professionnel, Victime, Travail, Sanction pénale, Responsabilité, Enquête, Milieu naturel, Commerce, Illégalité, Recherche en sciences sociales, Délinquance, Délit, Culture, France, Italie, Espagne, Mexique, Afrique, Asie
Les problèmes soulevés dans ce numéro spécial font écho aux débats qui occupent la sociologie du crime et la criminologie critique anglophone depuis près d’une trentaine d’années. Ils commencent seulement à faire l’objet d’investigations en France, où l’on peine à sortir d’une phase où les « scandales » politico-médiatiques tendent probablement à polariser des attitudes opposées de dramatisation et d’euphémisation...
Paru dans la revue Empan, n° 116, décembre 2019, pp. 103-109.
Mots clés : Justice-Délinquance, Courants de pensée en sciences humaines, Radicalisation, Sociologie, Psychologie, Recherche, Identification, Identité, Islam, Passage à l'acte, Délinquance, Narcissisme, Cyrulnik (Boris)
En plus des sciences politiques, la sociologie et la psychologie représentent actuellement les disciplines les plus sollicitées pour comprendre le phénomène de radicalisation islamique. En deux parties, l’article propose de comparer ces deux référentiels : d’un côté, la critique d’une recherche en sociologie, de l’autre la critique d’une recherche en psychologie. L’objectif étant d’analyser l’utilisation du concept d’identification et son application sociologique et psychologique dans la compréhension des mécanismes de construction de l’identité « radicalisée islamique ».
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 41, n° 2, juin 2017, pp. 167-201.
Mots clés : Justice-Délinquance, Criminologie, Sociologie, Biologie, Recherche en sciences sociales, Analyse de contenu, Discours, Théorie, Courant de pensée, Justice, Criminalité, Déviance, Délinquance, Bourdieu (Pierre), Etat unis
Cet article analyse la criminologie biosociale états-unienne, domaine de recherche cristallisé dans les années 2000, à l’aune de la théorie du champ de Bourdieu. Mêlant variables biologiques et sociologiques, le mouvement biosocial propose une science du crime étendue aux comportement antisociaux. Criminologie controversée, elle est l’œuvre principale de chercheurs qui se trouvent dominés au sein d’un champ criminologique fortement marqué par la sociologie. Bien qu’hétérogène, ce courant de recherche est généralement identifié à une minorité bruyante d’universitaires issus de facultés de criminologie et de justice criminelle peu prestigieuses. Une analyse des discours et pratiques de cette minorité bruyante permet de mettre à jour toute une panoplie de stratégies plus ou moins subversives vis-à-vis de la socio-criminologie dominante et destinées à augmenter leur volume de capital scientifique et académique.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 40, n° 1, mars 2016, pp. 25-50.
Mots clés : Justice-Délinquance, Territoire-Logement, Contrôle, Vidéo, Milieu urbain, Rôle, Sociologie, Interaction, Délinquance, Sécurité, Évaluation
Le fort développement de la vidéosurveillance dans l’espace public, en France, à partir des élections présidentielles de 2007, n’a pas fait l’objet d’évaluations scientifiques. Cet article propose une étude de cas et un travail de terrain dans une petite ville dotée d’un système de vidéosurveillance considéré comme exemplaire par les pouvoirs publics locaux. L’étude montre que la vidéosurveillance n’assure ni prévention ni dissuasion des actes de délinquance et qu’elle n’a globalement aucun impact sur le niveau de la délinquance enregistrée. L’étude illustre également le phénomène de déplacement des problèmes. Elle permet ensuite de mesurer la contribution de la vidéosurveillance au travail de police judiciaire, montrant que cette contribution est réelle mais limitée. Au final, la vidéosurveillance apparaît essentiellement comme un outil municipal de gestion urbaine de proximité, qui n’a que peu de rapport avec la politique locale de sécurité et de prévention. L’auteur analyse alors les ressorts politiques du succès de cette technologie, montrant qu’elle a constitué une ressource politique tant pour le gouvernement qui a décidé d’inciter à sa généralisation que pour les élus locaux désireux d’afficher une action dans le domaine, le tout en lien avec le fort développement des industries de la sécurité.
La déviance tient une place importante dans la recherche. En remettant en cause l’ordre social, elle interpelle les sociologues et surtout les politiques, qui font de « la lutte contre l’insécurité » l’un des thèmes récurrents des campagnes électorales. Les approches contemporaines de la déviance que nous abordons dans ce dossier s’inspirent des théories traditionnelles tout en explorant leurs angles morts, aussi bien sur le plan de sa mesure, de ses publics que de ses effets.
Livre de Marwan Mohammed, Stephen Farral, Robert J. Sampson, et al., édité par la Découverte, publié en 2012.
Mots clés : Délinquance, Criminologie, Sociologie, Âge, Récit de vie, Sortant de prison, Délinquance juvénile, Évaluation, Changement, Femme, Insertion sociale, Insertion professionnelle, Maternité, Mariage, Religion, CEF, Réinsertion sociale
Dans un contexte de durcissement pénal et d'accroissement de la population carcérale, la question du devenir à long terme des délinquants mérite un intérêt particulier. L'idée selon laquelle les expériences délinquantes sont transitoires semble aller de soi, sans que l'on sache vraiment quand, pourquoi et comment s'ordonne cette perte d'attraction des conduites transgressives. Jusqu'ici, les sciences sociales tout comme les praticiens, notamment dans le monde francophone, se sont focalisés sur les entrants et les persistants et ont ostensiblement ignoré les sortants de la délinquance. C'est pourtant un enjeu social et politique important qui mobilise, à des niveaux divers, des centaines de milliers de professionnels en France.Il y avait donc un vide académique à combler, un champ de recherche à défricher et ce premier ouvrage en langue française pose un premier jalon dans cette direction. Il regroupe les éclairages d'auteurs reconnus qui abordent les sorties de délinquance à travers l'analyse des expériences individuelles, des dynamiques sociétales et de l'action publique en croisant différentes disciplines et en articulant théories, méthodologies et données empiriques.
C'est en faisant référence à sa crise supposée que l'on aborde le plus souvent, en France, la question du lien social. Les bouleversements que traversent les sociétés européennes du XIXe siècle sont l'occasion de réfléchir aux fondements d'un lien individu/société qui, aujourd'hui, ne va plus de soi. Après avoir présenté les apports les plus récents de la sociologie des réseaux et des réflexions en termes de capital social, l'ouvrage dresse un tableau nuancé de la réalité française.Le lien social moderne, parce qu'il est fondamentalement de plus en plus électif, est aussi plus fragile. Il est sans doute moins mis en danger par les transformations qui touchent la sphère privée que par les problèmes de cohabitation, notamment dans les espaces publics, qui s'imposent à chacun. Cette 2e édition a été mise à jour avec les données les plus récentes. Pierre-Yves Cusset est agrégé de sciences économiques et sociales.