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Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 54, 2021, pp. 207-221.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Travail social, Formation professionnelle, Université, Expertise, Usager, Reconnaissance
La refonte législative et réglementaire du travail social en faveur de la participation des usagers à la vie de ses institutions entreprise en 2002, la conférence de consensus du CNAM « La recherche en/dans/sur le travail social » en 2014, la réforme de la formation professionnelle en travail social en 2018 et le développement, depuis 20 ans, d’une recherche en travail social associant l’ensemble des acteurs et actrices du travail social, ouvrent la voie d’une refondation institutionnelle du travail social porteuse d’une nouvelle critique sociale démocratique qui se rejoue dans la parution, à la rentrée 2021, du « Manifeste pour une Discipline Sciences humaines et sociales – Travail social ». Nous proposons d’explorer la perspective d’une disciplinarisation du travail social qui reposerait sur la reconnaissance et la valorisation de l’expertise usagère de ceux et celles qu’il ne convient plus de considérer uniquement comme des personnes bénéficiaires.
Article de Daniel Verger, Laurent Guillard, Antoine Rode
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2020, pp. 169-177.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Recherche, Expérience, Association, Précarité, Expertise, Protection sociale, Statistiques, Non-recours, Revenu minimum, Secours catholique, INSEE
RFAS : Daniel Verger, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? "Après un long parcours dans la solidarité internationale (notamment comme directeur de l’international au Secours Catholique puis directeur de Coordination SUD, la plateforme des ONG françaises de solidarité internationale), je me suis engagé dans la solidarité en France. J’ai tout d’abord été délégué régional du Secours Catholique pour l’Île-de-France, puis responsable du pôle Action et Plaidoyer pour le Secours Catholique national. [...]"
RFAS : Vous avez été secrétaire général de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) entre 2006 et 2016. Pouvez-vous nous dire en quelques mots ce qui vous a amené à occuper cette fonction, avant que l’ONPES soit supprimé en 2019 et transformé en un conseil scientifique du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et les exclusions sociales (CNLE) ?
Article de Amandine Fillol, Kadidiatou Kadio, Lara Gautier
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2020, pp. 103-127.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Bureaucratie, Recherche en sciences sociales, Expertise, Décision, Santé, Protection sociale, Savoir, Information, Transmission, Burkina Faso, Niger, Mali
Le fait d’utiliser des connaissances explicites pour informer les décisions politiques est de plus en plus encouragé au niveau international, notamment par le mouvement d’information des politiques par les données probantes (evidence-informed policy making). Si la valeur sous-jacente à ce mouvement est de rationaliser le processus politique, les recherches en sciences sociales ont depuis longtemps permis d’observer que les connaissances sont des objets sociaux, dépendants des contextes politiques et économiques. L’objectif de notre analyse est de décrire à partir de trois études de cas (les politiques de protection sociale au Burkina Faso, une stratégie de transfert de connaissances sur les politiques de gratuité au Niger et la diffusion du financement basé sur la performance au Mali), comment ces connaissances, peuvent orienter la formulation des politiques publiques. Ces trois études de cas nous permettent d’observer que nous sommes loin des connaissances explicites comme vectrices de neutralité, de transparence et de reddition des comptes. Alors que la santé et la protection sociale sont des sujets prenant de plus en plus d’importance sur la scène globale, nous observons que l’utilisation des connaissances scientifiques ou de l’expertise est sensible aux intérêts, orientée par les institutions, et influencée par la mondialisation.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2020, pp. 95-101.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Expertise, Politique sociale, Statistiques, Évaluation, Innovation sociale, Expérimentation, Protection sociale
Je suis statisticienne-économiste de formation, diplômée de l’École nationale de la statistique et de l’administration économique (ENSAE) et me suis orientée vers la sociologie quantitative. Après l’ENSAE, j’ai obtenu un DEA d’Économie de l’environnement et des ressources naturelles, à Paris I. Ce DEA m’intéressait car il analysait les relations entre l’économie, le social et l’environnement avec un regard critique sur la théorie économique classique et sur ses instruments de mesure. Il a contribué à construire chez moi une approche distanciée et critique des statistiques. J’ai alors fait mienne l’affirmation de « Tous les modèles sont faux, mais certains sont utiles » ! (George Box). J’ai ensuite travaillé pendant quinze ans au sein du département Évaluation des politiques du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC), que j’ai codirigé. Je l’ai quitté en 2011 pour monter ma propre structure. J’y réalise des études socio-économiques ou des travaux d’évaluation des politiques sociales, en général lorsqu’il existe une dimension quantitative importante tout en ayant un niveau d’expertise global sur les sujets traités. Je travaille aussi bien pour des collectivités locales, y compris de faible taille, que pour des services centraux de ministères ou des observatoires nationaux. Je trouve très important de conserver un regard à la fois global sur les politiques sociales et très territorial, sur la diversité de leur mise en œuvre locale. Enfin, je travaille en général en partenariat, avec d’autres cabinets de conseil qui ont des compétences complémentaires aux miennes, ou avec des laboratoires universitaires.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2020, pp. 89-94.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Expertise, Politique sociale, Retraite, Diagnostic, Débat, PIB
À la sortie de l’ÉNA, j’ai assez vite rejoint les cabinets ministériels au ministère des Affaires sociales, celui de Claude Évin. Puis, après une bifurcation dans le privé, je suis revenu dans le cabinet de Martine Aubry. Ensuite, j’ai été directeur de la Sécurité sociale, puis inspecteur général des affaires sociales, et conseiller aux affaires sociales dans le cabinet de Jérôme Cahuzac, quand il était ministre du Budget. Après avoir été secrétaire général du ministère des Affaires sociales, j’ai été nommé au Conseil d’orientation des retraites (COR) en 2015. J’ai donc eu une carrière avant tout marquée par des postes dans le social. Cet itinéraire m’a sans doute qualifié pour être président de ce Conseil.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2020, pp. 79-88.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Expertise, Savoir, Bureaucratie, Sciences humaines et sociales, Politique sociale, Expérimentation, Démocratie participative, Protection sociale, RSA
Étienne Grass est un essayiste, haut fonctionnaire français et cadre dirigeant (Capgemini Invent). Spécialiste des questions de santé et de la transformation digitale des administrations publiques, il enseigne à l’Institut d’études politiques de Paris, où il assure la direction du Master « Digital et transformations publiques ». Ancien élève de l’École nationale d’administration et membre de l’Inspection générale des affaires sociales, il a exercé dans plusieurs cabinets ministériels, comme directeur adjoint (Haut Commissariat aux solidarités actives contre la pauvreté de 2007 à 2009) et directeur de cabinet (ministère des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, de 2012 à 2014).
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2020, pp. 73-77.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Politique sociale, Expertise, Empowerment, Précarité, Recherche sociale, Protection sociale
Je travaille depuis une quinzaine d’années dans l’univers des politiques de solidarité. Au Centre de recherche pour l’étude et l’observation [CREDOC], j’ai dirigé le département d’évaluation des politiques sociales. À la FNARS (devenue la Fédération des acteurs de la solidarité), travaillant au siège en tant que directeur général, j’ai participé à l’animation d’un réseau d’acteurs et à la définition de plaidoyers à destination des pouvoirs publics, établis sur la base de remontées de terrain. Au sein du gouvernement, en tant que conseiller technique du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, puis à l’échelle d’une grande ville, en tant que directeur du Centre communal d’action sociale [CCAS] de Grenoble, j’ai contribué à mettre au point des plans d’action : en faveur de l’accès de tous aux droits et aux services (Plan grenoblois pour l’accès aux droits et contre le non-recours, septembre 2017), de l’égalité entre les femmes et les hommes (loi du 4 août 2014), d’une plus grande solidarité sociale (Plan national de lutte contre la pauvreté, janvier 2013) ou contre les discriminations (politique d’égalité républicaine et d’intégration, février 2014). À chaque fois, la conception de ces plans s’est appuyée sur le croisement d’expertises, au sein de multiples groupes de travail.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 20, décembre 2017, pp. 149-162.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Handicap-Situations de handicap, Handicap, Participation, Recherche-action, Savoir, Expertise, Inégalité, Analyse transactionnelle, Société civile, Changement social
Cet article entend explorer les recherches-actions participatives relatives au handicap, au sens de démarches coréalisées par des chercheurs et des acteurs issus de la société civile. Après avoir resitué l’évolution de la participation des acteurs de la société civile dans le monde de la recherche, nous apportons un éclairage sur le processus de participation à l’œuvre dans les recherches-actions participatives. Nous dégageons les dispositions individuelles à partir desquelles les acteurs s’engagent dans le dispositif de recherche et les conditions qui permettent la progression de la recherche jusqu’à sa publicisation vers le corps social. L’étude des effets du processus de participation nous conduit ensuite à repérer une hétérogénéité dans le niveau de participation des acteurs et dans la portée transformationnelle de ces recherches. À l’extrémité du premier pôle, nous repérons un mode participatif illusoire révélant et maintenant les rapports sociaux inégalitaires présents entre les acteurs dans la société. En revanche, au pôle opposé, nous mettons en lumière un mode participatif, d’ordre politique, porteur de transformation sociale et d’élargissement démocratique.