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Paru dans la revue L'Observatoire, n° 116, septembre 2023, pp. 11-15.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Grossesse, Accouchement, Naissance, Soutien à la parentalité
Devenir parent charrie des espoirs importants qu’il convient d’entendre et de soutenir. Cependant, nous ne partons pas sur le chemin de la parentalité tous munis des mêmes ressources. Cet article décrit les forces et les fragilités qui participent à la construction de cette identité nouvelle. Elles émergent de l’histoire personnelle des futurs parents, mais également de l’environnement dans lequel ils évolueront durant la grossesse, des aléas médicaux et des singularités de l’enfant né. Le temps de la grossesse représente un moment d’alliance possible avec les futurs parents, ainsi qu’une occasion pour ces derniers d’éprouver sécurité et soutien pour construire leur nouvelle identité.
Face à l’hypermédicalisation de l’accouchement, les revendications de pratiques plus respectueuses du vécu et du corps de la femme ont abouti à de nouvelles orientations : limitation des interventions médicales inutiles, participation des femmes aux décisions concernant la prise en charge de la douleur, formation des soignants à de nouvelles positions d’accouchement… Selon l’Enquête nationale périnatale 2021, plus de 80% des femmes continuent cependant à recevoir une péridurale. Les demandes d’accouchement naturel ou à domicile sont-elles en hausse ? Qui y a recours et pourquoi ? Quelle place est aujourd’hui laissée aux pères lors de la naissance ? Comment la dépression périnatale est-elle prise en charge ? Les nouvelles technologies, comme l’échographie 3D, ont-elles un impact sur la construction de la parentalité ?
Ce numéro de L’école des parents dresse un état des lieux de la naissance en 2023.
Cet article apporte une réflexion sur l’influence de la médicalisation de l’accouchement sur le lien mère-bébé, dans une époque où les violences obstétricales sont dénoncées et où les femmes aspirent à se réapproprier leur accouchement. L’analyse du discours maternel lors d’entretiens semi-directifs ainsi que les observations cliniques des relations selon le type d’accouchement ont permis d’observer que la majorité des vécus négatifs des mères concernant leur accouchement apparaissent lorsque celui-ci est plus médicalisé (péridurale, césarienne...). Les observations mère-bébé sont généralement congruentes avec le vécu maternel. Les résultats soulignent l’importance de prendre davantage en considération les mères avant et après leur accouchement pour favoriser l’élaboration, mais aussi le repérage de parents souffrant dans leur parentalité.
Article de Marianne Fontanges Darriet, Virginie Im, Michel Briex
Paru dans la revue Spirale, n° 101, août 2022, pp. 15-111.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Femme, Accouchement, Souffrance, Violence, Maltraitance, Maternité, Souffrance psychique, Dépression post-partum, Stress, Traumatisme, Césarienne
Et tout à coup, les mots ont déferlé : des dizaines et puis des centaines et puis des milliers de femmes ont parlé de leur accouchement comme d’un événement brutal, des interventions médicales s’y rapportant, en particulier les épisiotomies, comme des violences, sadiques, voire malveillantes. Maternité ne rimait plus mais alors plus du tout avec félicité. La souffrance physique et psychologique de nombreuses femmes a émergé : à l’image biblique surannée de la femme enceinte, comblée, puis de la mère radieuse avec son nouveau-né, est venue se substituer l’allégorie de la femme enceinte avec ses interrogations, ses angoisses, une mère et son nouveau-né désemparés . Il n’y a pas de réponses toutes faites mais des expériences, des réflexions, des partages : prendre le temps de peindre une toile de fond en quelque sorte, pour que les lecteurs de Spirale, souvent professionnels de la périnatalité, puissent mieux relayer, échanger, comprendre, dialoguer avec les femmes, éviter les répétitions et peut être aider à changer et à sortir ensemble de ce Maternité Blues.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 1, janvier-juin 2021, pp. 57-85.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Femme, Accouchement, Césarienne, Image mentale, Sexualité infantile, Psychologie, Sexualité, Souffrance
Accoucher ne va pas toujours de soi. Certaines femmes choisissent d’avoir recours à une césarienne, sans indication médicale, pour donner naissance à leur premier enfant. Quels enjeux psychiques sous-tendent cette réalité comportementale ? Comment celle-ci vient-elle en retour éclairer la façon dont l’expérience somatopsychique de l’accouchement met à l’épreuve la femme qui en fait l’expérience ? Dans cet article, l’auteur propose à partir de deux vignettes cliniques de discuter les principaux résultats d’une recherche clinique, comparative et longitudinale mise en place en maternité. Le recours volontaire à la césarienne permettrait de contenir l’excitation suscitée par les représentations manifestes et latentes de l’expérience de l’accouchement par voie basse. Il rendrait manifeste le caractère sexuel de cette expérience tout en mettant à jour une des stratégies possibles pour contenir l’angoisse qu’elle suscite. Chez les femmes tout-venant, l’appréhension de la douleur semblerait jouer au plan latent ce rôle pare-excitant. Enfin, l’accouchement par l’expérience de déliaison pulsionnelle qu’il impose, par la confrontation à la différence des sexes et des générations à laquelle il confronte, constituerait non seulement un temps nodal du devenir mère mais également un temps singulier de l’être femme.
Article de Marie Courtaux, Karinne Gueniche, Christelle Gosme, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIII, n° 2, juin-décembre 2020, pp. 93-117.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Femme, Accouchement, Risque, Mort, Image de soi, Relation enfant-mère
L’hémorragie du post-partum (HPP) est au carrefour de trois champs cliniques : la périnatalité, la réanimation et les expériences extrêmes du corps. La recherche présentée souligne la singularité du vécu de cet incident obstétrical et témoigne des motifs conscients et inconscients des difficultés des femmes à s’engager dans la rencontre avec leur bébé. Le matériel clinique est issu d’entretiens réalisés dans le cadre d’une étude psychologique prospective unicentrique. Les femmes qui vivent une HPP sont traversées par un ébranlement du sentiment de continuité d’être ; la menace vitale court-circuite, ce faisant, l’accès au maternel. Il y a une impossible simultanéité entre la restauration narcissique post-traumatique et l’investissement objectal du bébé. La capacité des parturientes à pouvoir faire psychiquement l’expérience de cet événement traumatique apparaît comme le garant d’une véritable rencontre avec leur bébé et de l’accès au devenir mère. L’entourage et les professionnels de santé semblent déterminants dans le travail de reconstruction psychosomatique qui suit cette expérience extrême.
Paru dans la revue Dialogue, n° 228, 2e trimestre 2020, pp. 181-200.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Rite, Symbolique, Ethnologie, Approche historique, Nourrisson, Psychanalyse, Représentation sociale, Naissance, Accouchement, Anthropologie, Fœtus, Perte
L’auteure de cet article, sage-femme et conseillère conjugale et familiale, s’attache à l’étude de l’objet placenta et l’analyse sous plusieurs formes : le point de vue ethnologique, le point de vue historique, le point de vue psychanalytique. Elle répertorie les différentes représentations qu’il revêt et indique des rites auxquels il est soumis. Elle étudie et analyse les raisons qui ont poussé les soignants actuels à le soustraire rapidement à la vue et encourage le lecteur à le penser différemment. Elle amène, par la réflexion à laquelle elle le soumet, à lui redonner sa dimension symbolique de double de l’enfant nouvellement né, et à lui accorder la place importante qu’il mérite.
Paru dans la revue Forum, n° 160, mai 2020, pp. 41-50.
Mots clés : Travail social : Métiers, Travail social, Intervention sociale, Santé, Enfant, Mère, PMI, Milieu rural, Précarité, Association, Mortalité, Accouchement, Mortalité infantile, Scolarisation, Épidémie, Maroc
L'écriture de cet article à deux, parfois à double voix, est le fruit des échanges, d'une collaboration, d'une découverte et d'une connaissance mutuelle d'à peine quelques mois. Au départ il s'agit d'une réponse à l'appel à contribution du numéro 160 de la revue FORUM consacré tout particulièrement au Maroc.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 84, octobre-décembre 2019, pp. 135-142.
Mots clés : Enfance-Famille, Prison, Accouchement, Femme, Relation enfant-mère, Groupe
Dans cet article, nous présentons un groupe mère-enfant/femmes enceintes mis en place à la nurserie de la Maison d’arrêt pour femmes de Lyon-Corbas et animé par une psychologue et une pédopsychiatre familiarisées au travail mère-enfant en « psychiatrie ordinaire ».
Les femmes rencontrées nous ont confrontées à des questions propres aux structures de personnalités limites interrogeant la place de l’enfant présent ou à venir à la lumière du lien primaire et archaïque de la femme à sa propre mère qui vient alors freiner, supplanter, ou effracter le lien de la femme à son bébé…
Comment tisser ou même imaginer un lien mère-enfant chez ces femmes en souffrance identitaire et narcissique, où ruptures, discontinuité et destructivité rythment la vie psychique et quotidienne? De quel enfant s’agit-il ? Comment soutenir l’accès à la maternité dans ce lieu si particulier qu’est la détention et quelles sont les répercussions propres à l’univers carcéral ? Enfin, quelle enveloppe soignante et quel dispositif peut-on élaborer, installer et soutenir?
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2019, pp. 191-213.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Périnatalité, Mort-né, Accouchement, Deuil, Fœtus, Interruption médicale de grossesse, Mère, Identification, Intégration, Famille
L’évolution de la prise en charge des décès périnataux en milieu hospitalier depuis les années 1990 a eu pour effet de redéfinir les dispositifs d’accompagnement à l’égard des parturientes confrontées à une fausse couche tardive, une IMG ou une mort fœtale à partir de 15 SA. Ces femmes ont en commun d’avoir accouché, de pouvoir déclarer un « enfant sans vie » à l’état civil, le prénommer et organiser ses obsèques. Ces dispositifs médicaux et administratifs sont fréquemment présentés comme des supports au deuil périnatal. Or, il s’avère qu’ils génèrent de nouvelles normes pouvant amener la femme qui accouche et son éventuel partenaire à se présenter comme « parent » d’un « enfant décédé ». Cet article, fondé sur une étude par entretiens, montre qu’outre la nécessité de se positionner face à une série de choix qui préexistent à la situation en question, une partie de ces femmes s’inscrivent dans une démarche parentale. Dès lors, ce n’est plus simplement en termes de deuil que s’élaborent ces trajectoires, mais en termes d’entrée en parentalité. L’étude de la manière de se nommer et de nommer le fœtus (né vivant mais non viable) ou le mort-né est significative des déplacements actuels, d’où des ajustements et incompréhensions, notamment quand il s’agit d’intégrer cet « enfant » à la famille élargie.