Vous êtes étudiant, professionnel, enseignant, documentaliste, chercheur en travail social ?
Accédez ici à tous les outils de PRISME vous permettant de chercher de la documentation et de suivre une veille documentaire spécialisées dans le secteur des sciences sociales et de l'action sociale.
Dans le cadre d’un appel à projet du ministère des Solidarités et de la Santé, le centre de santé de premier recours la Case de santé à Toulouse a initié des ateliers d’accompagnement à l’autonomie en santé animés par des médiateur·trice·s en santé. Accueillant des usagers et usagères cumulant souvent les facteurs de précarité, ces ateliers véhiculent une vision globale de la santé prenant en considération ses différents déterminants. Reposant sur le partage des expériences et des ressources des usagers, les différents cycles se déploient autour d’outils issus de l’éducation populaire. Conçus comme des vecteurs d’émancipation et de socialisation politique, leur appropriation diffère suivant les trajectoires et les dispositions, c’est-à-dire les façons d’être, de faire, souvent largement inconscientes, des individus.
L’article interroge la fabrication de la souffrance sociale au sein même d’une société démocratique. Comment, par un héritage de pensée, la souffrance a-t-elle été perçue comme une épreuve de soi et envers autrui ? En fonction de cette réflexion, pourquoi la démocratie a-t-elle fabriqué par le néo-libéralisme une souffrance sociale du fait de son enlisement, avec aujourd’hui d’autant plus de violences ? Dans quelle mesure les individus peuvent alors développer une « part de rêve » individuelle mais aussi collective ?
Article de Isabelle Gravillon, Christine Colin, Anne Lucie Acar, et al.
Paru dans la revue L'Ecole des parents, n° 628, juillet-août-septembre 2018, pp. 34-62.
Mots clés : Santé-Santé publique, Relation enfant-parents, Santé, Médecine générale, Aménagement du territoire, PMI, Précarité, Accès aux soins, Famille, Éducation à la santé, GEM, Citoyenneté, Autorité parentale, Alimentation, Représentation sociale, Action sociale
La loi rend les parents responsables de la santé de leurs enfants mais, au quotidien, ils se retrouvent souvent seuls pour exercer cette délicate mission. Depuis 1945, les centres de protection maternelle et infantile (PMI) réalisent sur le terrain un travail remarquable d’accompagnement des familles et d’éducation à la santé, mais leur mission s’arrête aux 6 ans de l’enfant, et leur budget est réduit à portion congrue dans certains départements… Comment promouvoir la santé auprès du plus grand nombre et, notamment, des familles précaires, pour réduire les inégalités sociales et territoriales de santé ? Quels sont les leviers qui fonctionnent, les freins rencontrés ? Comment l’école s’est-elle emparée de ce thème pour y sensibiliser ses élèves, en associant les parents ? Les politiques de parentalité ont un rôle majeur à tenir en contribuant, entre autres, à l’amélioration des conditions de vie et du bien-être physique, mental et social des familles.
Ce numéro de L’école des parents donne la parole aux chercheurs (enseignants, sociologues, anthropologues…) et aux acteurs de terrain (médecins, infirmières…) pour faire le point sur cet enjeu majeur de santé publique.
Le Secours Populaire Français (SPF) Occitanie s’est engagé dans une démarche d’expérimentation visant à développer une solidarité alimentaire de proximité, en investissant les dynamiques de circuits-courts sur plusieurs territoires, dans le cadre de ses activités d’aide alimentaire dans cinq comités locaux. Chaque comité a démarré à sa manière, tout en laissant des marges de manœuvre aux personnes impliquées, afin de déclencher un processus d’action collective. Cette recherche-action, se situe à la croisée de trois champs de recherche : les pratiques de solidarité, la participation citoyenne et l’accès à l’alimentation des personnes précaires. Fondée sur la constitution de « groupes-projet » composés de bénévoles, de personnes accueillies (et d’agriculteurs dans certains cas), elle interroge la place des personnes en situation de précarité dans l’émergence de formes démocratiques d’accès à l’alimentation, dans une perspective émancipatrice. Elle fait l’hypothèse que l’instauration d’une solidarité alimentaire de proximité, territorialisée, éco-systémique, dans une dynamique collective et participative, est vectrice d’émancipation sur les questions alimentaires et plus largement.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, 77ème année, n° 3 & 4, décembre 2017, pp. 79-89.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Démocratie participative, Empowerment, Précarité, Citoyenneté, Action collective
La démocratie participative se résume bien souvent à de l'injonction participative : une offre institutionnelle descendante, qui ne cherche ni à repérer d'éventuels dysfonctionnements dans l'action publique, ni à lutter contre les inégalités en matière de citoyenneté. Elle s'avère dès lors contre-productive pour enrayer la crise démocratique, marquée par la défiance vis-à-vis des représentants. La participation citoyenne peut cependant constituer un levier efficace - et révolutionnaire - pour régénérer la démocratie, toujours en chantier. Sous certaines conditions, elle peut renouveler les politiques publiques sur un mode ascendant, stimuler l'interpellation des institutions et l'émancipation des personnes, en particulier les plus précaires et éloignées de la parole publique. Aujourd'hui, elle peut compter avec de nouveaux partenaires, les acteurs communautaires.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 41, n° 2, juin 2017, pp. 273-304.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Territoire-Logement, Jeune, Éducation populaire, Quartier, Politique de la ville, Enquête, Sociologie, Citoyenneté, Usager, Démocratie participative, Police, Élu local, Enfant de migrant, Discrimination, Précarité
Cet article est fondé sur les apports d’une enquête sociologique menée dans un quartier parisien intégré à la géographie prioritaire de la Politique de la ville. Les opérations d’éducation à la citoyenneté mises en œuvre dans ce contexte révèlent que celui-ci constitue à la fois, pour la jeunesse locale, une force de reconnaissance et une force de dénégation de « sa » diversité. Les interactions à l’œuvre lors de ces opérations entre participants et publics associatifs, élus et policiers sont observées. Ces observations montrent que la présente contradiction est liée à la coexistence de la diversité en tant qu’ensemble de caractéristiques et de pratiques sociales différenciées confirmées et renforcées par les associations – la « diversité sociale » – et de la diversité comme thématique politique mobilisée et mise en forme par les autorités locales – la « diversité politique ». Sur la base du lieu de résidence et de la couleur de peau, la « diversité politique » assigne ces jeunes des classes populaires à une unité « négative ».
S’agit-il d’un simple glissement sémantique ou n’est-ce pas le signe d’un délitement du lien social ? La cohésion sociale signe-t-elle la fin de l’état providence, remettant en chantier ses modalités d’action devant la montée des logiques de privatisation du risque ? La cohésion sociale serait-elle seulement le parent pauvre de la solidarité née de la volonté collective des citoyens ? Ne serait-elle pas aussi l’occasion de nouveaux débats sur l’implication citoyenne où l’on retrouve les valeurs qui nourrissent nos pratiques ? Quelle peut-être dans ces débats la place des plus fragiles, celles et ceux qui sont malades et/ou en situation de handicap psychique ? Quels liens pouvons-nous construire pour renforcer cette cohésion ? Que pouvons-nous changer dans nos pratiques pluriprofessionnelles ou nos rencontres singulières, pour créer ces liens au quotidien, avec ceux que nous appelons patients ou usagers ? L’enjeu n’est-il que participatif ou doit-il concerner pleinement la représentativité des usagers citoyens ?
Autant de questions que les journées de Santé mentale France ont travaillées lors des journées annuelles qui se sont déroulées à Rennes en septembre 2016. À partir de tous les lieux, dans la cité ou dans les services de santé mentale, qui proposent de « petites fabriques de liens » les participants ont essayé de repérer et de promouvoir tout ce qui peut être facilitateur de cette cohésion sociale.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 42, 2016, pp. 55-66.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, État, Citoyenneté, Étranger, Droit d'asile, Statut juridique, Mesure provisoire, Précarité, Suisse
À partir du cas des personnes admises provisoirement dans le cadre de la procédure d’asile en Suisse, cet article analyse les effets des catégories juridiques construites par les États sur les conditions de vie des personnes définies comme étrangères à la citoyenneté restreinte. Il met en évidence que la précarité de ce statut juridique peut conduire à renforcer la précarité socio-économique et limiter la marge de manœuvre des migrants pour faire face aux difficultés de l’existence. L’article est basé sur des analyses secondaires d’informations statistiques et juridiques et sur des entretiens semi-directifs avec des personnes étant ou ayant été au bénéfice d’une admission provisoire.
Les maisons relais constituent une offre alternative d’habitat durable pour un accompagnement, sans limite dans le temps, de personnes marquées par la précarité, quels qu’en soient les déterminants. Ce texte offre, à travers l’expérience de structures toulousaines, une réflexion sur les possibilités et les limites de tels lieux, entre travail individuel d’accompagnement et collectif de socialisation, dans des espaces et des temps dédiés où les personnes peuvent parfois redécouvrir une intimité, un « chez soi » à travers la réappropriation d’un lieu à habiter.
Paru dans la revue Rhizome, n° 57, juillet 2015, 19 p..
Mots clés : Territoire-Logement, Santé mentale, Précarité, Milieu urbain, Exclusion sociale, Pauvreté, Soin, Citoyenneté, Politique de la ville, Territoire
Devant l'exclusion de certaines populations des systèmes de droit commun, des politiques d'interventions territorialisées se sont développées au début des années 1980, que ce soit dans la politique de la ville, dans le champ du travail social, ou celui de la psychiatrie. Du développement local à la politique de secteur, en passant par le développement social des quartiers, la correspondance entre le territoire et la population y apparaissait comme évidente. D'une part le territoire était défini au regard du nombre d'habitants avec des moyens alloués en conséquence, et d'autre part, les problématiques spécifiques s'entendaient au regard des spécificités d'un territoire représenté a priori comme unifié...