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Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 1 & 2, juin 2020, pp. 77-89.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Dynamique de groupe, Coopération, Chercheur, Recherche, Profession médicale
Cet article rend compte d’une démarche de recherche collaborative et de ses effets transformateurs, engagée depuis huit ans de manière participative et continue avec plusieurs groupes composés de professionnels de la santé répartis sur le territoire français. Notre étude montre que les interactions entre les membres des équipes de recherche et avec leur objet constituent une source d’apprentissage combinant de manière transformatrice la dialectique engagement et distanciation (Elias, 1983). La dynamique des groupes de recherche s’apparente à celle des communautés de pratique (Wenger, 2005), où l’interaction entre pairs est une source d’apprentissage. Nous pouvons dès lors comprendre la manière dont le collectif, qui réinvente sans cesse sa propre organisation, développe une activité transformatrice de ses membres et de lui-même.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 20, décembre 2017, pp. 101-116.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Santé mentale-Souffrance psychique, Recherche, Santé mentale, Usager, Chercheur, Savoir, Expérience, Inégalité
La recherche en santé mentale constitue un domaine dans lequel le monopole des chercheurs sur la production de la science est particulièrement fort. Mais c’est également un domaine de recherche où ce monopole est remis en question, comme en témoignent les revendications, depuis les années 1970, de regroupements de personnes avec une expérience vécue des problèmes de santé mentale. Leurs critiques envers la production traditionnelle de la science ont contribué à l’essor d’approches participatives qui visent à placer les savoirs expérientiels de ces personnes au cœur des processus de recherche. En nous appuyant sur une analyse de la littérature anglo-saxonne, nous présentons, dans cet article, plusieurs types de recherche participative en santé mentale, leurs épistémologies sous-jacentes, et discutons de leur contribution au développement de rapports plus égalitaires dans la production des savoirs scientifiques en santé mentale.
Paru dans la revue Forum, hors-série 2017, septembre 2017, pp. 90-95.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Recherche, Travail social, Épistémologie, Formation, Chercheur, Relation pédagogique
La seconde session du séminaire AFFUTS sur l’épistémologie des recherches en travail social a été l’occasion de réévaluer et d’approfondir ma propre façon d’envisager la recherche en relisant mon parcours de formation à la recherche et, ainsi, de recontacter une dimension d’intériorité et d’ascèse à laquelle convoque, à mon sens, toute recherche scientifique. La question du sens de la connaissance que pose l’épistémologie, occupe une position centrale commune à toute démarche scientifique. Pour le champ du travail social, à l’intérieur duquel je pratique depuis une vingtaine d’années, à divers titres : éducateur, formateur, directeur pédagogique, la question de la scientificité est un débat qui gagne en intensité, mais qui demeure tout autant problématique (Cadière, 2013), (Rullac, 2012, 2014) et inépuisable.
Paru dans la revue Forum, n° 152, septembre 2017, pp. 29-33.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Recherche, Travail social, Formateur, Chercheur, Approche historique, Édition
L’article prolonge celui qu’H. Drouard a consacré à l’histoire de la revue à l’occasion du n° 100 en 2002. Nous analysons les dossiers thématiques de Forum entre 2003 et 2017 (du n° 101 au n° 150). L’analyse permet de rendre compte des évolutions importantes qui ont affecté la revue au gré des transformations de la question sociale, du développement de la recherche au sein du travail social et des nouvelles relations de coopération entre le travail social et le monde de la recherche et de l’université.
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 16, printemps 2016.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Enquête, Équipe éducative, Chercheur, Pratique professionnelle, Interaction, Recherche, CHRS, Gens du voyage, Scolarisation, Coopération
A partir d’une recherche ethnographique réalisée dans le cadre d’une réponse à un appel d’offres de l’Observatoire national de l’enfance en danger (ONED) en 2012, cet article se propose d’analyser les rapports entretenus par le chercheur avec une équipe socioéducative dont le travail éducatif mené dans un centre d’hébergement avec des familles migrantes roms a constitué l’objet central de la recherche. Nous décrivons comment le chercheur à qui une association a commandé un regard sur les questions de scolarisation mène son enquête dans un contexte institutionnel et professionnel complexe dans lequel les relations et interactions, à des niveaux hiérarchiques différents, peuvent peser sur le recueil et le traitement des données. Comment parvient-il à concilier l’indépendance et la scientificité de sa démarche avec les attentes du commanditaire et celles des professionnels désormais impliqués dans sa recherche ? Quelles démarches collaboratives et quelles implications réciproques se déploient tout au long de l’enquête ? Quels en sont les effets sur son identité de chercheur et sur les pratiques des professionnels ?
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 16, printemps 2016.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Recherche, Travailleur social, Chercheur, Pauvreté, Analyse de la pratique, Exclusion sociale, Milieu rural, Relation équipe éducative-famille, Protection de l'enfance, Interaction, Coopération
Les Recherches conjointes (RC) sont des dispositifs où des scientifiques et des acteurs sociaux confrontent leur compréhension des phénomènes étudiés. Ceux-ci s’y découvrent mutuellement dans leurs arguments respectifs et cela leur permet de complexifier et d'enrichir leurs analyses. Les RC permettent ainsi un renouvellement des connaissances des uns et des autres en produisant une hybridation de celles-ci. Elles construisent des connaissances composites qui procèdent, d’une part, d'une discussion argumentée entre des acteurs porteurs de connaissances d'intervenants et des acteurs porteurs de connaissances de scientifiques ; et, d'autre part, de l'articulation de connaissances construites pour nourrir des débats scientifiques et de connaissances construites pour éclairer l'action. Les RC permettent ainsi aux connaissances scientifiques d'être diffusées parce qu'un dispositif permet aux intervenants de se les approprier, à l'instar des processus d'innovation analysés par Norbert Alter. Leur analyse renouvelle la problématique de la diffusion de la science. La distinction classique entre science fondamentale et science appliquée montre ses limites en ce qui concerne les phénomènes sociaux. Il ne s'agit pas en effet d'appliquer des connaissances construites à distance des intervenants par des sachants dans un champ de pratiques composé d'acteurs ignorants de ce qui s'y passe mais de coconstruire des analyses qui empruntent aux « points de vue » des uns et des autres.
Cet article présente les étapes qui ont émaillé la constitution d'un « espace collaboratif » entre, d'une part, des chercheurs et, d'autre part, des professionnels impliqués dans le milieu de l'Aide à la jeunesse en Belgique. Le contexte est celui d'une recherche-action commanditée par ces professionnels auprès d'un opérateur de recherche, qualifié par eux de « scientifique » (c'est-à-dire relevant de la « sphère académique »). L'article mettra en avant les étapes (voire les « outils ») méthodologiques et épistémologiques qui ont permis aux professionnels susmentionnés de s'impliquer dans la démarche de recherche. Simultanément, l'article mettra en avant les garde-fous que nous, en tant que chercheurs, avons défendus pour « faire science ». L’article propose de réfléchir, à partir de cette expérience, aux conditions qui rendent possibles les « espaces collaboratifs » entre chercheurs et professionnels impliqués autour d'un même objet de réflexion.
L'objet de la recherche a porté sur le « bien-être » des élèves à l'école (niveau secondaire, c'est-à-dire après l'école primaire et avant le niveau supérieur). L'objectif de la recherche tel qu'énoncé au départ par les commanditaires a visé à l'élaboration d'un « guide » des « bonnes pratiques » en matière de « bien-être » à l'école. Nous expliciterons comment l'« espace collaboratif » a permis de réorienter cet objet initial, tout en inscrivant des effets sur le monde social (dimension « performative » des « recherches collaboratives »). Dans cette perspective, nous aborderons également la question des limites rencontrées dans l'« espace collaboratif » et des conditions pour, peut-être, les dépasser à l'intérieur même de cet espace.