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Centralité de la spontanéité dans les mobilisations contemporaines contre les injustices

Article de Réjane Sénac

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 219, juillet-décembre 2023, pp. 101-128.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Contestation, Mouvement social, Inégalité, Discrimination, Organisation, Radicalisation, Militantisme, Acteur social, Organisation sociale, Communauté

En quoi l’analyse de ce qui fait « commun » dans les mobilisations contemporaines contre les injustices interroge-t-elle la place de la spontanéité dans les luttes sociales en France ? Nous répondrons à cette question à partir d’une enquête qualitative, menée en 2019-2020, auprès de 130 responsables d’association et d’activistes pour la justice sociale et écologique, contre le racisme, le sexisme et/ou le spécisme. Dans ces mobilisations, la réhabilitation d’une radicalité politique rend centrale une « spontanéité disruptive », au sens où elle n’est pas une étape à dépasser, mais un processus toujours à actualiser. Ces mobilisations allient la dénonciation des inégalités dans leurs causes structurelles et l’attachement à une fluidité dans le « qui », le « quoi », le « comment » et le « quand » de l’émancipation. La volonté de se déprendre du risque de recomposition de hiérarchies dans les luttes s’exprime en effet par une méfiance vis-à-vis de tout cadrage déterminé a priori et de manière stable, que cela soit d’un point de vue organisationnel, idéologique ou en termes de temporalité de l’engagement.

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De la difficulté de transformer l’essai du changement

Article de Philippe Jourdy

Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 562-563, mars-avril 2023, pp. 9-18.

Mots clés : Travail social : Établissements, Changement, Institution, Organisation sociale, Organisation administrative, Évolution, Pensée, Image, Société, Législation, Intégration, Dispositif d'insertion, Inclusion, TED, Déficience cognitive, Accès aux droits, Loi 2018-1021 du 23 novembre 2018

En préambule, il me paraît intéressant et nécessaire de rappeler la différence qu’il y a entre le changement et la transformation qui ne répondent pas aux mêmes process et n’aboutissent pas aux mêmes résultats. Le secteur médico-social du handicap a traversé différentes périodes de changements radicaux notamment en 1975, avec la loi 75-535 du 30 juin, puis les lois 2002-2 du 2 janvier 2002 et 2005-102 du 11 février 2005. Portées par une volonté politique forte du Président Jacques Chirac et par un mouvement sociétal important tant de la part des parents et familles que des associations militantes gestionnaires en faveur de ces personnes, elles ont produit un changement important de structuration de l’offre et de reconnaissance des droits de la personne handicapée. Il n’en fut pas de même pour la transformation des institutions et de l’acceptation inclusive du handicap par la société.

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Capitaliser, transférer, braconner. Trois usages des expériences dans les carrières d'engagement des jeunes

Article de Valérie Becquet

Paru dans la revue Revue française de pédagogie, n° 216, juillet-août-septembre 2022, pp. 23-35.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Jeune, Participation, Citoyenneté, Socialisation, Organisation sociale, Motivation, Vocation, Engagement

Parler des apports de l’engagement semble au fil des années être devenu une évidence. Cette tendance est particulièrement présente dans les politiques d’éducation et de jeunesse qui incitent à les identifier, les mesurer et les valoriser, mais aussi dans certaines organisations qui y trouvent une possibilité de faire valoir leur rôle dans la formation des jeunes. Or le risque est grand de ne saisir ces dits apports qu’au prisme de compétences repérables alors qu’ils relèvent de processus plus complexes. À partir d’une analyse de biographies de jeunes réalisées dans le cadre d’un projet de recherche sur la participation locale dans huit villes européennes (Partispace), cet article présente tout d’abord quatre types de carrières d’engagement, puis montre que ces carrières reflètent également des usages différenciés des expériences vécues et des savoirs acquis – capitaliser, transférer, braconner – qui éclairent les choix des jeunes en matière d’espaces et de types d’engagement.

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Jeunes métallos / jeunes des "cités" et les institutions d’encadrement dans l’histoire sociale des quartiers populaires urbains : rétrospective sur les métamorphoses d’un conflit permanent

Article de Eric Marlière

Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 16, 2022-1, pp. 190-212.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Jeune, Jeune en difficulté, Quartier, Banlieue, Groupe d'appartenance, Ouvrier, Classe sociale, Sociologie, Sociologie urbaine, Institution, Organisation sociale, Ordre social, Changement social, Conflit, Histoire sociale, Approche historique

Il s’agit dans ce travail de réfléchir sur les continuités mais aussi les changements et les ruptures dans la nature des tensions entre les jeunes des classes populaires et les institutions dans un quartier de banlieue industrielle. La naissance des banlieues rouges, leur apogée puis leur décomposition ont eu des effets notables dans les rapports difficiles entretenus entre les habitants des quartiers populaires et les structures d’encadrement au XXe siècle. En effet, c’est tout d’abord les acteurs économiques comme l’usine avec qui les ouvriers sont confrontés en permanence. Puis, avec la désindustrialisation, c’est avec l’État que les générations post-ouvrières sont en conflit. Il est donc question de nous interroger sur le sens politique à donner au sujet de la nature de ses tensions.

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Les enjeux de la décentralisation de la politique de protection de l’enfance

Article de Jean Paul Bichwiller

Paru dans la revue Vie sociale, n° 34-35, 2021, pp. 65-78.

Mots clés : Action sociale : cadre institutionnel et juridique, Décentralisation, ASE, Organisation sociale, Protection de l'enfance, Accompagnement social, Politique sociale, Territoire, Contrôle, Collectivité territoriale, Assistance éducative, Placement, Management, CRIP (Cellule de recueil des informations préoccupantes), Loi 2007-293 du 5 mars 2007, Loi 2016-297 du 14 mars 2016

Si la décentralisation a permis des évolutions positives pour l’ASE, cette politique publique reste fragile. Elle peine à se hisser à la hauteur des exigences de la loi et des enjeux territoriaux. Pour progresser réellement, il faudrait se décider enfin à s’intéresser concrètement à l’organisation et au fonctionnement des services d’ASE des départements. Dans leur grande majorité, organisations et modes de fonctionnement ne sont pas conçus pour permettre à l’ASE de répondre efficacement à sa mission. Le processus chronique de réorganisation des services sociaux constaté dans les collectivités réussit mal à préserver ou à consolider l’expertise et la capacité de pilotage qui sont nécessaires à l’ASE. Une conception révisée des métiers et des méthodes permettrait de concilier la prise en compte des réalités territoriales et les exigences d’une politique régalienne.

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Manger dans la rue. Approche anthropologique d’une pratique sociale impossible

Article de Denis Fleudorge

Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 14, Année 2021, pp. 48-62.

Mots clés : SDF, Alimentation, Repas, Rue, Marginalité, Exclusion sociale, Identité, Anthropologie, Rite, Organisation sociale, Institution

Manger ou se nourrir, occupe une place fondamentale dans l’ensemble des actes sociaux les plus ordinaires. C’est même un marquage social déterminant qui touche à des domaines comme l’identité, l’altérité, la culture, l’art, la religion. Ainsi, manger dans la rue, lorsqu’on est une personne sans-abri, oblige à une réflexion qui redéfinit anthropologiquement une pratique sociale qui en principe s’inscrit dans une forme de rite de commensalité. Dès lors, que veut dire partager un repas ? Que veut dire manger seul ? Que veut dire la convivialité ?

Denis Fleurdorge, "Manger dans la rue. Approche anthropologique d’une pratique sociale impossible", Sciences et actions sociales [en ligne], N°14 | année 2021, mis en ligne le 20 janvier 2021

Réforme de la police et policy transfer au Liban : traductions, convergences et concurrences dans un État divisé

Article de Leïla Seurat

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 44, n° 4, Décembre 2020, pp. 597-632.

Mots clés : Justice-Délinquance, Police, Réforme, État, Sécurité, Conflit, Institution, Organisation sociale, Liban

Cet article porte sur l’élaboration et la mise en œuvre de la réforme de la police au Liban depuis le retrait des troupes syriennes du pays en 2005. Il met en évidence la manière dont cette réforme ainsi que le transfert du community policing ont produit plusieurs concurrences entre différents types d’acteurs, aussi bien entre les bailleurs de fonds internationaux qu’entre les acteurs libanais. Inscrit dans les débats relatifs aux transferts de modèles et de référentiels policiers, il établit un lien entre la traduction de ces modèles et la concurrence : différents acteurs policiers se sont en effet alignés sur des modèles divergents de policing prônés par les bailleurs de fonds internationaux, les uns défendant un hard policing, les autres une police désarmée. Ces traductions/ concurrences ne sauraient pourtant cacher l’existence de convergences autour du community policing comme moyen de lutter contre la « radicalisation » islamiste, lui-même porteur de nouvelles traductions.

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L'artisanat de l'analyse de la pratique face aux mutations actuelles du travail social. De l'emprise transférentielle au risque de la fétichisation

Article de Julien Payet, Sarah Gomez

Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 30, automne 2020, pp. 251-263.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Action sociale, Aliénation, Analyse de la pratique, Approche clinique, Changement, Désinstitutionnalisation, Emprise, Expérience, Institution, Intervention sociale, Organisation sociale, Pratique professionnelle, SESSAD, Témoignage, Vie institutionnelle

Les fantasmes de toute-puissance et d’impuissance traversent les métiers de l’aide. Face à ces risques d’emprise du professionnel sur l’usager et ses dérives potentiellement fétichisées, le dispositif « analyse de la pratique » peut répéter ces mouvements aliénants et favoriser un dessaisissement créatif. Cet article présente une figuration possible de ces enjeux au travers de trois représentations ; partisan, artison et artisan, et les articule aux effets désinstitutionnalisants actuels du champ social. Ceux-ci entraînent des distorsions qui instituent une forme d’emprise transférentielle, isolant le professionnel dans un rôle d’expert, illusoirement savant, inféodé aux « bonnes pratiques professionnelles ». Cet article soutient l’idée que le bricolage artisanal en analyse de la pratique offre un réarrimage au collectif, favorise le travail de culture ainsi qu’une maîtrise suffisante d’un art professionnel réflexif.

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"Faire institution" en contexte de réorganisations à répétition dans la protection de l'enfance

Article de Philippe Petry

Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 30, automne 2020, pp. 237-249.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Analyse de la pratique, Association, Cadre, Changement, Désinstitutionnalisation, Équipe, Établissement pour enfant et adolescent handicapé, Expérience, Institution, Intervention sociale, Management, Organisation, Organisation sociale, Politique sociale, Procédure, Protection de l'enfance, Témoignage, Vie institutionnelle

Cet article décrit les profondes transformations organisationnelles qui ont marqué le secteur de la protection de l’enfance depuis les années 2000. Il tente de décrire les effets sur les pratiques professionnelles des équipes éducatives et de l’encadrement. Il part de pratiques d’intervention en formation en analyse des pratiques et en régulation dans une multiplicité d’institutions. Il mobilise les notions de sociologie des organisations et de psychologie sociale clinique pour tenter d’en analyser les divers effets imaginaires. La notion de constance du cadre (Bleger) ainsi que l’importance du holding institutionnel collectif (Delion) permettent de comprendre les dimensions archaïques de l’imaginaire individuel et groupal qui sont à la base du travail institutionnel. Cet article se termine par une réflexion critique sur la notion de désinstitutionnalisation et sur les conditions de mise en place des analyses de pratiques dans un tel contexte.

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Crise de modernisation associative : la dimension institutionnelle oubliée

Article de Delphine Vincenot

Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 30, automne 2020, pp. 197-208.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Association, Changement, Évolution, Institution, Organisation, Organisation sociale, Professionnalisation, Recherche, Sociologie, Valeur, Vie associative, Vie institutionnelle

Le phénomène associatif français, aux objets éclectiques, est unifié par ses obligations statutaires, régies par la loi du 1er juillet 1901. Depuis quelques décennies, les organisations de ce tiers-secteur, par analogie au service public et au secteur marchand, doivent inévitablement se professionnaliser. L’article étudie la dimension institutionnelle associative à travers la crise de modernisation d’une association de coopération internationale. Il montre que la logique instituante, qui préside à la création d’une association, est mise à mal par l’imposition de changements gestionnaires visant à sa sécurisation financière. Ceux-ci disqualifient la dimension symbolique des pratiques et du fonctionnement du collectif. L’analyse d’approche clinique du processus critique dévoile la centralité d’une dimension institutionnelle associative fondée sur un triple axiome : solidarité, démocratie et non-lucrativité.

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