Vous êtes étudiant, professionnel, enseignant, documentaliste, chercheur en travail social ?
Accédez ici à tous les outils de PRISME vous permettant de chercher de la documentation et de suivre une veille documentaire spécialisées dans le secteur des sciences sociales et de l'action sociale.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 83, septembre 2019, pp. 72-82.
Mots clés : Enfance-Famille, Enfance en danger-Protection de l’enfance, Naissance, Prison, Détenu, Femme, Grossesse, Maternité, Relation enfant-mère, Maintien du lien
En France, certaines prisons disposent de quartiers nurseries, accueillant les détenues enceintes et permettant à ces femmes de rester avec leur enfant durant dix-huit mois. L’article décrit les conditions en nurserie carcérale et les différents acteurs mobilisés autour de ces femmes. En partant de leur pratique au sein de l’équipe d’un smpr (Service médico-psychologique régional) en maison d’arrêt, les auteurs reviennent sur les différentes étapes de la mise en place du lien mère-bébé, de la grossesse à la séparation, dans le contexte spécifique de l’incarcération. Elles interrogent la manière dont le milieu carcéral peut impacter les capacités de rêverie maternelle, la construction de la dyade mère-enfant, le déploiement d’un lien sécure, les processus de séparation-individuation et l’introduction du tiers dans cette relation. L’article s’appuie sur des vignettes cliniques issues du dispositif de soin proposé à ces femmes par le smpr, notamment un groupe de parole.
Quand une grossesse est annoncée, cela ne représente pas systématiquement une naissance. Mais cette information devient une différence qui fait la différence, pour paraphraser Gregory Bateson.
L'inceste n'est pas une violence sexuelle comme les autres. Ses conséquences sur la sexualité adulte, la maternité et les processus de transmission sont maintenant connues : les victimes de ce traumatisme spécifique perdent toute confiance en elles, dans leur famille et dans la société. Accepter sa sexualité et celle du partenaire, choisir librement de devenir mère ou pas, être en sécurité avec ses enfants sont autant de challenges qui demanderont du temps pour se réaliser.
Si les traces du traumatisme ne disparaissent jamais complétement, une écoute et un soutien respectueux de la parole et de la singularité de chacune pourront aider les victimes à faire émerger les parties vitales de leur moi et à retrouver leur liberté et leur dignité de femme. Cet ouvrage, qui s'appuie sur les résultats d'une recherche universitaire, permet de mieux comprendre le parcours des victimes, ce qui les a blessées, ce qui les a soutenues, tout au long de leurs vies.
Il propose des perspectives d'accompagnement psychothérapique et de prévention en parentalité.
L’objectif général de ce travail est d’étudier les aspects psychologiques, sociaux et de risque psychopathologique liés au projet de procréation, à la maternité et aux soins prodigués aux enfants chez les femmes immigrées qui vivent dans la province de Pavie. On a soumis 55 femmes immigrées, entre la 28ème et la 32ème semaine de grossesse, à une entrevue semi-structurée comprenant six modules dont l’un s’inspire de l’IRMAG (Intervista per la Rappresentazioni Materne in Gravidanza) pour la section concernant la maternité qui étudie différentes dimensions des représentations de la femme relativement à son identité féminine et maternelle. Étant entendu que l’histoire de chaque femme migrante échappe à toute généralisation, nous pouvons toutefois affirmer qu’on retrouve un vécu de solitude et une charge de responsabilités amplifiée par l’expérience migratoire. Cette condition favorise l’apparition de vécus dépressifs qui ont une incidence sur la relation avec l’enfant, tant dans le présent que dans le futur.
De par leur légitimité scientifique et leur capital social et culturel, les médecins français ont détenu durant des siècles le monopole du savoir sur les femmes, alors considérées comme des mères « par nature » et réduites à leur seule faculté de génitrices. Au début du XXe siècle, cette vision de la femme est plus que tenace dans le milieu médical, bien décidé à enrayer la baisse de la natalité et le péril vénérien par une incitation générale des femmes à la « bonne » maternité. Ainsi, se basant sur la légitimité de leurs découvertes, les médecins, qui semblent souvent se muer en anthropologues moralistes, vont s’accaparer la gestion de la vie reproductive et sexuelle des femmes en cherchant par tous les moyens à optimiser leur fonction maternelle. Ce faisant, ils contribuent à la définition et à la normalisation de leur fécondité ainsi qu’à la stigmatisation de ce qui va à l’encontre de leur capacité à enfanter.