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Article de Nicolas Gaud, Chantal Genevois, Olivier Moyano, et al.
Paru dans la revue Les Cahiers dynamiques, n° 80, septembre 2022, pp. 20-94.
Mots clés : Traumatisme, Accompagnement, Victime, Suicide, Transmission, Hérédité, Enfant, Reproduction sociale, Adolescent, Parentalité, Mort, CEF, Interaction, Travail social, Stress, Travailleur social, Risque, Conduite à risque, Ergothérapeute, Munchhausen (syndrome de)
L’enjeu du numéro précédent (79) était de comprendre certains des mécanismes en œuvre dans la construction des réactions post-traumatiques et d’aborder différentes tentatives de résolution. Les avancées scientifiques, notamment en matière d’imagerie cérébrale, permettent une autre approche de ces phénomènes. La réflexion se poursuit ici à travers l’éclairage des neurosciences qui vient compléter celui des théories psychanalytiques. L’accent est particulièrement mis sur la prise en charge des conséquences des situations de traumatisme. Un regard sera aussi porté sur les thérapies comportementales et cognitives notamment au sujet des troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (tdah) ou de la dyspraxie, un autre « dysfonctionnement » touchant l’acquisition et la coordination.
Paru dans la revue Les Cahiers dynamiques, n° 80, septembre 2022.
Mots clés : Traumatisme, Victime, Viol, Abus sexuel, Enfant, Adolescent, Résilience, Prise en charge, Soin, Socialisation, Communication, Langage, Psychisme
Subir avant l’âge de 5 ans des actes relevant de la plus haute qualification pénale (crimes) entache de façon durable un être au monde. Dans cet exemple de prise en charge, la continuité d’une présence symbolique, le maintien du cadre réel dans le temps et le respect de l’exigence du corps par la contrainte vitale de soins, ont permis une négociation du soin du corps vers le soin psychique. Pour Lola, le transfert s’est petit à petit réorganisé et ce n’est plus par la manifestation du corps que se fait la tentative de mise en relation, mais bel et bien par le langage verbal. Pour cette adolescente, l’apprentissage des codes de la communication et la socialisation du langage ont permis d’initier sa propre socialisation.
À l'heure des hashtags "metoo", "metoogay","metooinceste", les agressions seraient-elles toujours et encore sexuelles ? À l'heure d'une forme de libération de la parole qui souligne paradoxalement la difficulté à parler, à être entendu ou à pouvoir consentir, y aurait-il d'autres agressions que sexuelles ? S'agit-il d'un sexuel aux prises avec la destructivité et la déliaison ou d'un sexuel esclave de sa dimension pulsionnelle brute d'exigence coûte que coûte de satisfaction ?
En temps de Covid, l'expression de la souffrance psychique bouscule les repères théoriques et nous invite à nous reposer la question d'une origine toujours sexuelle des agressions.
L'augmentation saisissante des tentatives de suicide et des troubles des conduites alimentaires chez les adolescent.e.s en post-confinement ouvre la réflexion sur ce qui vient agresser, faire obstacle, réactiver un traumatisme dans la situation actuelle de pandémie. L'incertitude, la perte de contrôle, l'absence de perspective, le renoncement à la vie amicale, amoureuse, sociale, aux activités de loisirs, aux plaisirs des sorties au café, au cinéma ou au stade, participe à une forme de violence et d'agression dont les adolescent.e.s sont particulièrement victimes. Comment faire face à l'agression pulsionnelle interne inhérente au processus adolescent et comment consentir aux sacrifices liés au couvre-feu, au confinement et autres mesures barrières sans crainte d'une guerre à mener sur deux fronts, et donc difficilement gagnable ?
À considérer que toute agression est nécessairement sexuelle, les psychanalystes d'adolescent.e.s courent le risque de se voir de nouveau renvoyés à un pansexualisme recouvrant l'ensemble de la compréhension psychique. Car que faire des auto-agressions que sont le suicide, les automutilations et les troubles des conduites alimentaires ? Ces attaques du corps sont-elles prises, elles aussi, dans un réseau représentationnel inconscient et dans les effets de l'après-coup typique de la sexualité humaine ?
Comment penser les excès de liaison induits par la collusion entre l'agression sexuelle et la dessication entrainée par la déliaison mortifère de l'agression ?
À partir de cette question provocatrice, nous souhaitons porter notre attention sur les adolescent.e.s victimes et auteurs d'agression. Quels dispositifs de soin et quels aménagements du cadre thérapeutique face aux effets et aux conséquences des agressions sexuelles ? Quelles modalités d'accueil face aux agressions qui seraient au-delà ou en deçà de cette valence sexuelle.
Article de Olivia Farkas, Maryan Benmansour, Riad Satouf, Marie Gillootset al.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 92, 2021, pp. 4-114.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Accompagnement de la personne et identité, Sexualité, Sexualité infantile, Théorie, Abus sexuel, Inceste, Identification, Agresseur, Groupe de parole, Adolescent, Psychanalyse, Information sexuelle, Bande dessinée, Genre, Identité sexuelle, TRANSSEXUALISME, Pornographie, Technologie numérique, Collège, Prostitution, Prévention, Témoignage en justice, Victime, Procédure, Droit pénal
La sexualité fait la une des médias : révélation d’abus sexuels sur des enfants, inceste, débat sur l’âge du consentement à l’adolescence… Ces événements nous interpellent comme professionnels, alors que le contexte a radicalement changé depuis notre jeunesse : à la relative ignorance fait place les risques d’une exposition à la pornographie ; les pratiques sexuelles des plus jeunes évoluent, le regard sur les sexualités non hétéronormées aussi. Mais la sexualité infantile ne peut se résumer à ces faits, elle est une source essentielle de plaisir, de développement pour l’enfant et l’adolescent. Comment les enfants et les adolescents sont-ils accompagnés, protégés, entendus ? Quelles sont les réponses établies par les institutions comme la justice, l’Éducation nationale ? Le pari de ce numéro est d’éclairer ces questionnements.
Lise Maschke est psychologue clinicienne, avec une spécialisation en psychologie et justice. Après avoir hésité entre le droit et la psychologie, elle choisit de « faire » Psycho-Prat
à Paris. Pour deux raisons principales : la spécialisation en psychologie légale, et l’alternance et ses 400 heures de stages obligatoires par an. Diplômée en 2008, en psychologie légale elle suit aussi un du
de sexologie, notamment pour « rendre plus sécure » sa pratique libérale. Mais, une importante partie de son activité, avec une approche à la fois clinique et basée sur des échelles actuarielles, concerne les auteurs de violences sexuelles.
Quand nous l’avons rencontrée, elle sortait d’une formation donnée à l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (enpjj). Voici le compte-rendu de cette rencontre où elle nous parle de son parcours, de son approche et des liens très fort qui l’unisse à la Protection judiciaire de la jeunesse.
Quand les enfants sont exposés à des pratiques sexuelles troublées (exposition précoce à la pornographie, à une sexualité adulte banalisée), ils sont susceptibles de devenir eux-mêmes victimes ou auteurs d’agissements sexuels violents. Dans le cadre des prises en charge d’auteurs d’infractions sexuelles, qui ont parfois été eux-mêmes victimes, certains professionnels peuvent se sentir démunis ou mal à l’aise… Au-delà du traitement judiciaire, ce numéro a pour ambition d’ouvrir la réflexion sur les violences intrafamiliales, l’inceste, le statut de victime et plus largement l’éducation à la sexualité.
Comment se garder de tout jugement de valeur et dépasser l’appréhension ? Nommer l’impensable et favoriser les partenariats permet de prévenir la récidive et d’aider ces jeunes à se reconstruire tout d’abord et de vivre une sexualité librement consentie de part et d’autre et ce, en pleine conscience.
Nous naissons naturellement agressifs car il n’est nul besoin de nous apprendre à nous mettre en colère : la morphologie de cette émotion primaire est d’ailleurs déjà présente chez le foetus de 25 semaines. Il appartient à notre entourage de décourager l’agression physique et de promouvoir les alternatives pacifiques. Si l’éducation est défaillante, le contrôle des émotions négatives s’organise difficilement. Or l’environnement social offre de nombreuses occasions d’agresser sous des formes diverses, dont l’une consiste à nuire de façon continue à une personne choisie pour cible d’agression : il s’agit du harcèlement. On l’a reconnu récemment au niveau professionnel et il prend des formes particulièrement violentes à l’école, parmi lesquelles le cyberharcèlement. Il était urgent qu’Enfance explore, dans un numéro thématique, les origines, les formes et les effets du harcèlement scolaire. Dans cet objectif, le professeur Roger Fontaine, coordinateur du numéro, a réuni les contributions complémentaires d’un expert international et de spécialistes de divers pays européens, y compris français, afin qu’en offrant leurs connaissances et les résultats de leurs travaux, ces auteurs contribuent à mieux prévenir le harcèlement et ses effets dévastateurs. Un numéro tout public, à destination des développementalistes, des professionnels de l’enfance et de l’adolescence… et des parents.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 36, n° 1, janvier-mars 2015, pp. 123-131.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Jeunesse-Adolescence, Abus sexuel, Enfant, Victime, Adolescent, Identité, Répétition, Belgique
Parmi les différents enjeux avec lesquels doivent se débattre les mineurs victimes d’abus sexuels intrafamiliaux, se pose la question de leur identité : « Qu’est-ce que ces abus font de moi ? » et la question de leur appartenance : « Quel père va-t-il devenir pour moi après ce qu’il m’a fait ? Quel fils, quelle fille ces abus font de moi, dans la relation avec les différents membres de ma famille ? ».
Les mineurs auteurs de conduites sexuelles inadéquates au sein de leur famille doivent eux aussi se débattre avec ces questions qui mettent en jeu leur identité. Mineurs victimes et mineurs auteurs se retrouvent face au même risque de dés-appartenance sociale, de dés-humanisation. Cet article est le reflet d’une pratique d’équipe dans le secteur de l’Aide à la Jeunesse en Belgique.
Aujourd'hui, Internet occupe une grande place dans la vie des ados. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : près de 96% des 12-18 ans utilisent internet en Belgique. Si les médias sociaux sont généralement utilisés de manière saine et responsable par la grande majorité des jeunes, certaines pratiques sont susceptibles d'engendrer des dommages importants. Tel est notamment...