Lié à sa boîte de pilules par ordonnance et autorité médicale, Youcef, enfant diagnostiqué, balloté et placé, se retrouve au coeur d'un système qui estime nécessaire d'aborder sa problématique sous le joug du traitement médicamenteux. Cela ne va pas sans questionner les éducateur.trice.s en charge de son accueil qui s'interrogent sur la place laissée à la relation éducative au coeur d'une telle approche et ce, d'autant plus que l'histoire chaotique de l'enfant ne cesse de faire symptôme pour venir perturber les représentations de tout un chacun.e.

En ce jour de réunion au sein du conseil départemental, madame Tassonville, mère de famille, n’a qu’une seule idée en tête : elle veut, après 4 ans de placement, récupérer ses trois enfants. Les professionnelles autour de la table et notamment sa référente assistante sociale Marjorie Bourbonnille la soutiennent et l’encouragent dans ce sens. Pour autant, les raisons qui motivent le retour au domicile apparaissent comme étant les mêmes à l’origine du placement, ce qui laisse alors François, jeune éducateur spécialisé, dans une grande perplexité.

François, éducateur spécialisé, accepte de jouer. Pour un temps, un court instant, il sera « Papa ». Mais les règles du jeu sont mal définies. Elles s’écrivent sur le moment, au présent. Les contours en sont troubles et flous. Jeu dangereux, nécessaire, mais qui semble ancré dans l’impossible, si l’adulte peine à s’y trouver à son aise, l’enfant, lui, semble quelque peu en saisir les limites.

Ce dossier fait le point sur notre système de protection de l’enfance : décentralisations, lois de 2007 et de 2016. On connaît les critiques : relations difficiles avec le secteur médicosocial, « sorties sèches » d’ASE à 18 ans, fabrication d’« incasables », hasardeuse prise en charge des mineurs étrangers isolés, absence d’accompagnement des familles d’accueil, hyperprotocolisation des suivis, ruptures de placements, suppression de nombreuses équipes de prévention spécialisée… Cette situation s’explique-t-elle par l’arrivée de cadres administratifs sans connaissance du secteur ?
En même temps, des pratiques inventives existent dans le secteur associatif conventionné. Alors comment faire pour que l’ASE soit vraiment le chef de file actif de la prévention et de la protection ?
Mais peut-il y avoir une politique de protection de l’enfance sans politique de l’enfance ? ».

Chronique sociale. « Compagnons ? » raconte, au sein et au-delà des limites posées par les missions propres à la protection de l’enfance, la possible rencontre humaine entre « usager » et « professionnel ».

La contrainte est une des visées de l’éducation. Elle se manifeste dans un INTER-DIT et participe ainsi à l’émergence du désir. Ne pas le concevoir, c’est prendre le risque de réduire la relation éducative à un outil au service d’une vision mécaniciste du métier d’éducateur spécialisé.