Depuis quelques années, le gouvernement se focalise sur la formation continue des professionnels de la petite enfance, le but étant de proposer un accueil de meilleure qualité et, par là même, de réduire les inégalité sociales. Si augmenter la durée des séances d'analyse de pratiques professionnelles ou le nombre de formations obligatoires est une bonne idée, comment l'appliquer ? Les gestionnaires vont-ils devoir fermer les structures pour pouvoir mettre en place des moments d'échanges entre professionnels ou des temps de formation ? La situation se révèle bien compliquée.

En demandant aux professionnels comment ils voient les parents, on s'aperçoit que les relations entre eux occupent une part essentielle dans leur travail d'accompagnement du tout-petit. [...] Les relations de la triade parents-enfant-professionnels sont complexes. [...] Ce dossier met en avant l'importance de construire une cohésion et une cohérence entre professionnels en vue de se positionner de manière claire, de répondre de façon ajustée aux besoins et aux demandes des parents, d'élaborer des solutions face aux situations particulières du quotidien, de créer une relation de confiance mutuelle. À quand une réponse à la hauteur de la noblesse et de la responsabilité du métier d'élever, aujourd'hui, les citoyens du monde de demain ? [

Les métiers de la petite enfance sont traversés par des modes, des pratiques et des coutumes éducatives [...]. L'éducation des jeunes enfants n'est en rien dépendante des modes qui passent et qui repassent. [...] Certaines d'entre elles vont révolutionner des pratiques devenues obsolètes et perdurer durablement, alors que d'autres seront décriées quelques années plus tard. Comment savoir ? A qui se fier ? Sans doute à son propre instinct professionnel, à ce qui est observé, travaillé en équipe, partagé et discuté, et surtout remis en question. Car, lorsque la pratique devient un dogme, soi-disant applicable par tous et en tout lieu en étant validée uniquement par la rumeur, il est fort possible qu'elle ne s'appuie sur aucun argument scientifique et qu'elle ne soit qu'un effet de mode.

Le secteur de la petite enfance se distingue en France par la diversité des lieux d'accueil des jeunes enfants, ainsi que par la pluralité des métiers de la petite enfance. Quelles sont les pratiques et les valeurs qui rassemblent ces professionnels ? Qu'est-ce qui les distingue ? Comment les savoirs des professionnels s'acquièrent, en formation et en continu, pour s'adapter aux évolutions de la société ?

Les professionnels de la petite enfance écrivent peu au sujet de leur quotidien et de leurs pratiques, ce qui ne favorise pas la visibilité et la lisibilité du travail qu’ils effectuent dans les différents lieux d’accueil. Comment valoriser ces temps d’écriture, qui invitent à faire le point, se questionner, monter des projets, parler de soi et de son métier, partager son vécu ? Un défi qui peut être relevé, à condition de bien le penser en amont.

A chaque corps de métier correspond un jargon, ce à quoi n'échappe pas le domaine de la petite enfance. Il y est souvent question de filles en lieu et place de professionnelles, du placement plutôt que de l'accueil de l'enfant ou de la propreté au lieu de la maîtrise des sphincters. Un tel vocabulaire a nécessairement un impact sur la façon dont les personnels des crèches envisagent leurs métiers, mais aussi sur leur rapport aux autres et à leurs pratiques.

Durant les premiers temps de vie, les pleurs constituent un moyen de s’exprimer pour les bébés. Leurs origines sont multiples, et il est possible de les observer dans tous les lieux d’accueil du jeune enfant. Pour y répondre, certaines pratiques professionnelles favorisant l’accompagnement du tout-petit et de ses parents demeurent indispensables.

Les professionnels de la petite enfance accompagnent au quotidien le développement du tout-petit. Ils lui permettent entre autres de construire un attachement sécure en lui offrant une protection, un cadre, des repères et des réponses adaptées à ses demandes. Pour ce faire, les rituels constituent un outil particulièrement adapté.

Les écharpes de portage sont de plus en plus utilisées au sein des établissements d’accueil du jeune enfant. Pour s’en saisir réellement, les professionnels ont dû réinterroger leurs pratiques et leur accompagnement des tout-petits, en s’intéressant à l’intérêt de ces écharpes, en se formant et en les incluant à leur projet pédagogique.

Les assistantes maternelles aiment se juger mutuellement et sont souvent bien moins bienveillantes que leurs évaluateurs officiels que sont les services de la protection maternelle et infantile. Pourquoi ? Sans doute parce qu’il existe autant de façons d’exercer ce métier que d’assistantes maternelles. Or, nous gagnerions sans doute en valeur si nous étions capables de mieux nous apprécier et si nous faisions preuve de plus de tolérance les unes envers les autres. Car finalement, le propre du professionnalisme n’est-il pas de savoir s’adapter et se remettre en question ?