Le service de santé mentale de Virton, dont le PO est la Province de Luxembourg, est ouvert depuis 2008. Il propose des consultations psychologiques, sociales et pédopsychiatriques. Les patients présentent diverses souffrances : deuils difficiles, dépression, troubles du comportement, automutilations, tentatives de suicide, décrochage scolaire, troubles psychiatriques graves… Au fur et à mesure des suivis et des années, l’équipe a fait le constat que derrière ces symptômes se cachaient très souvent des antécédents de violences sexuelles, tues, enfouies, et elle a décidé de mettre en place, pour travailler cette problématique, des groupes thérapeutiques en complémentarité aux suivis individuels. Ces groupes permettent de libérer du silence, de la honte, de la culpabilité, et de renouer des liens.

Dans une société où l’individualisme ne cesse de croitre, il est urgent de réfléchir à comment faire société, à comment recréer de la cohésion sociale, à comment améliorer le vivre-ensemble. Dans cette perspective, le travail social, dans ses dimensions collectives et communautaires, a certainement un rôle à jouer. Mais si (re)tisser du lien est une évidence et donne sens au métier que mènent les travailleurs sociaux, ceux-ci ne doivent pas perdre de vue que même dans les dispositifs de l’agir ensemble, l’exclusion guette.

Dans la petite commune de Puplinge, en Suisse, des jeunes de 19 à 21 ans se sont organisés en association et ont géré pendant six ans un centre qui, ouvert au public une quarantaine d’heures par semaine, proposait des activités culturelles et sportives variées. Affirmé comme un centre autogéré, revendiqué comme le fruit des efforts d’organisation de la communauté, il a dès ses débuts été soutenu par les travailleurs communautaires. Nous nous intéressons dans cet article à l’effort d’organisation collective des jeunes et à son articulation avec le soutien déployé par les travailleurs communautaires.

Au sein de Luttes Solidarités Travail (LST), depuis la fin des années 70, des personnes parmi les plus pauvres et d’autres, solidaires, se rassemblent. Dans une dynamique d’Éducation permanente, nous luttons contre ce qui produit la pauvreté : l’exploitation des humains et de l’environnement au profit de quelques-uns. Nous luttons pour une meilleure répartition des richesses, par l’exercice de notre citoyenneté, peu reconnue. Se rassembler, prendre la parole, interpeler… pour que les choses changent.

Les services d’insertion sociale combinent avec finesse l’accompagnement social collectif et individuel. Ils maintiennent en continu un équilibre subtil entre la mise en place d’ateliers significatifs, fédérateurs et vecteurs de plaisir, et la réalité quotidienne de participants dont le parcours est jalonné de solitude et de détresses diverses. Voilà le défi que relèvent chaque jour Alice et Audrey, intervenantes sociales à Amon Nos Hôtes (Sans-Logis – SIS).

Lancé pour la première fois en 2009, le Plan de cohésion sociale (PCS) est un dispositif de la Région wallonne conçu pour améliorer la qualité de vie et le bien-être de tous. À travers les PCS, les pouvoirs locaux sont invités à développer et organiser, sur un plan de six ans (présentement de 2020 à 2025), des actions favorables à la solidarité et à la coresponsabilité entre publics diversifiés, qui soient bénéfiques aux individus comme à la collectivité et qui rencontrent un objectif de cohésion sociale. À Verviers, le PCS soutient des projets collectifs qui visent à dynamiser et à faire vivre les quartiers, au travers de partenariats avec les associations et de rencontres avec les citoyens.

À contre-courant de la tendance à la prise en charge thérapeutique individuelle, la structure Ellipse accueille dans sa communauté thérapeutique des personnes concernées par un problème d’assuétude. Dans son centre postcure, un programme de revalidation psychologique de neuf mois aide les résidents à retisser du lien social et à préparer un projet de réinsertion à travers des activités quotidiennes, des ateliers thérapeutiques et des groupes de parole. Mais la vie en groupe représente aussi un défi pour ces résidents marqués physiquement et psychologiquement par la pratique toxicomaniaque.

L’unité de psychopathologie légale (UPPL) est le centre de référence wallon en matière de prise en charge des Auteurs d’Infractions à Caractère Sexuel (AICS). Ce centre spécialisé, qui vient de fêter ses 25 ans, se compose de plusieurs services, qui proposent des prises en charge de thérapies spécialisées et de groupes de responsabilisation pour les adultes (Triangle) et les adolescents (ParADOxe). Persuadés que la prise en charge de groupe est un outil essentiel dans le processus de réhabilitation et de réinsertion des AICS, Triangle se veut un lieu où l’écoute, le soutien et la parole authentique sont au centre de l’intervention, afin d’assurer une prise en charge qui contribue à la prévention de récidive.

Depuis toujours, le collectif fait partie de l’ADN de la maison médicale de Saint-Léonard. L’équipe est pluridisciplinaire, travaille constamment ensemble, que ce soit pour assurer la meilleure prise en charge des patients ou la gestion (autogestion) de la structure. S’inscrivant dans une démarche de santé communautaire, la recherche de l’implication des patients, la valorisation de leurs compétences et de leurs capacités à se prendre en main sont au centre des préoccupations. Enfin, soucieuse de créer des synergies, la maison médicale cultive aussi le collectif en tissant des liens avec les associations sur son territoire.

Dans cet article sont présentées les approches communautaires en santé mentale, qui constituent des voies de changement, tant individuel que collectif, complémentaires aux pratiques cliniques habituelles des services de santé mentale. Elles permettent la création d’espaces collectifs où des situations singulières peuvent être partagées entre pairs et où des solutions collectives tentent d’émerger pour faire face à ces difficultés.