Encore aujourd’hui, pour nombre de décideurs politiques, mais aussi de responsables d’institutions et de professionnels d’autres métiers du social, n’importe qui peut « faire éduc’ ». Cet article se propose de contribuer à identifier et analyser certains des principaux freins et obstacles qui perturbent toujours la valorisation du métier et empêchent les éducateurs d’être pleinement reconnus.

À partir d’une enquête qualitative réalisée auprès d’une centaine de travailleurs sociaux, majoritairement des éducateurs œuvrant dans des institutions de l’Aide à la jeunesse, des maisons d’accueil et des centres de jour et d’hébergement pour personnes en situation de handicap (sous-commission paritaire 319.02), la professionnalité des éducateurs est apparue mise sous tension. Plusieurs facteurs tant internes qu’externes contribuent à ébranler leur professionnalité ou au contraire, à soutenir sa construction collective.

Au cours de ces dernières années, à la demande des administrations publiques, la direction du SRJ de l’IMP Sainte-Gertrude a impulsé un large processus d’évaluation, suivi d’un plan d’actions, qui a mobilisé l’ensemble des équipes du service.

Après quelques résistances et réticences, celui-ci s’est révélé une opportunité pour les travailleurs, celle de prendre du recul par rapport à leurs pratiques, leurs outils, leurs procédures, leurs manières de se coordonner en équipe, entre équipes et de travailler ensemble. Une occasion aussi de s’exprimer sur leurs propres besoins, notamment en termes de reconnaissance.