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L’art du combat spontané : vers une reconfiguration des luttes sociales ?

Article de Ivan Sainsolieu, Alexandre Rodrigue Mbassi, Manuel Cervera Marzal

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 219, juillet-décembre 2023, pp. 15-36.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Mouvement social, Caractère, Fonction, Contestation, Pulsion, Dynamique de groupe, Politique, Comportement social, Militantisme, Totalitarisme, Violence, Émotion

Les luttes sociales contemporaines présentent des accents plus ou moins marqués de « spontanéité », d’« immédiateté » ou d’« instantanéité ». En 2023 par exemple, des mères ont manifesté contre les responsables militaires, en Russie ; des femmes ont déchiré leur voile et défié la dictature religieuse en Iran ; des citoyens chinois ont critiqué le dirigeant suprême pour sa gestion sanitaire contraignante. De manière imprévisible, trois des dictatures les plus féroces ont été ainsi ouvertement défiées, fusse momentanément. Pour autant, s’agissant de spontanéité, les écueils interprétatifs foisonnent. Les quatre suivants seront notamment pris en considération dans ce dossier.

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La production politique du vrai au XXIe siècle

Article de Bernard Hours

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 219, juillet-décembre 2023, pp. 197-204.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Politique, Démocratie, Idéologie, Propagande, Désinformation, Démission morale, Internet, Réseau social, Débat, Morale

Cet article s’interroge sur les conditions de production de la vérité en politique à l’heure d’une crise manifeste des systèmes politiques auparavant qualifiés de démocratiques. Dans une première partie est analysé le développement de fake news et de vérités alternatives, c’est-à-dire de vrais mensonges faisant vérité par la seule puissance de leur énoncé et de sa diffusion. L’afflux d’émotions morales est ensuite abordé à partir du ressort de l’indignation morale, qui tend à se substituer à la contestation politique et sociale sous l’emprise d’une interdépendance vertueuse qui produit des marchandises morales partagées. On observe enfin que le citoyen politique fait place à un citoyen du marché, le citoyen consommateur, doté d’un pouvoir d’achat, dans un capitalisme des parties prenantes où le marché fait société en dictant les normes. Outre la soumission par le marché, apparaît une aliénation numérique spécifique de capture de l’attention de citoyens numériques, dont la nature renvoie à une autre démocratie, celle du marché des parties prenantes, de l’environnement, des réseaux sociaux, qui modifie l’espace, le champ, la nature du débat démocratique, le sens et la complexité de la vérité politique.

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Au pays de l'atome

Article de Julien Vignet

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 218, janvier-juin 2023, pp. 133-162.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Environnement, Milieu naturel, Industrie, Énergie, Aménagement du territoire, Biodiversité, Mode de vie, Population, Milieu rural, Politique, Changement, Sociologie, Castoriadis (Cornelius), Normandie

L’installation progressive et massive des sites nucléaires dans le Cotentin peut permettre de cerner les méthodes et les idéologies de l’aménagement du territoire par un appareil technocratique. Un bout du monde rural et tourné vers la mer va en effet accueillir une industrie de pointe particulièrement stratégique : le Cotentin est nucléarisé à partir des années 1960. La manière dont cette industrie s’impose et bouscule les modes de vie révèle que les contextes sociaux favorables importent davantage que les contraintes techniques. Par ailleurs, les effets néfastes de l’atome sur l’environnement ne découlent pas seulement des risques inhérents à cette industrie, mais aussi des modes de vie et des dépendances qu’elle contribue à instituer.

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La justice à l'épreuve de la désobéissance civile ?

Article de Adèle de Mesnard

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 218, janvier-juin 2023, pp. 193-216.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Milieu naturel, Évolution, Danger, Biodiversité, Développement durable, Agriculture, Justice, Politique, Mouvement social, Etats Unis d'Amérique, France

Cette contribution analyse, pour les États-Unis et la France, ce qu’implique la stratégie judiciaire comme instrument d’action et la posture du juge lorsqu’il est confronté à la désobéissance civile en matière climatique. Aux États-Unis, les discordances d’interprétation quant aux conditions du recours à la défense de nécessité climatique témoignent des tensions entre justice et politique. Si la question de la séparation des pouvoirs demeure prégnante, admettre la défense de nécessité climatique, puis la reconnaître applicable, permet d’acter au prétoire les réticences politiques à légiférer en matière de lutte contre le changement climatique, voire d’en dénoncer les défaillances. Néanmoins, lorsque le juge admet que l’action de désobéissance civile a comme motif légitime l’urgence climatique, sort-on du cadre de l’exigence de neutralité de la justice ? La « victoire » obtenue devant le juge, confortée par celui-ci, sert-elle alors à légitimer les actions de désobéissance civile ? La justice devient-elle un élément d’évaluation des politiques publiques ? En France, l’interprétation plus restrictive de l’état de nécessité pose également la question de savoir s’il est possible d’agir par nécessité lorsque l’action incriminée est par essence politique.

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La technologie comme principe de destruction écologique

Article de Jean Autard

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 218, janvier-juin 2023, pp. 111-131.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Écologie, Danger, Politique, Pollution, Déchet, Technologie, Évolution, Changement, Milieu naturel, Énergie, Développement durable, Anthropologie

Quoique la technologie joue un rôle prépondérant dans les désastres écologiques en cours, son rôle a souvent été minoré au profit de déterminants sociaux, idéologiques voire biologiques supposément plus primordiaux. Au contraire, il s’agit de montrer que la technologie est porteuse d’une tendance propre, d’un effet émergent qui empêcherait de la réorienter complètement pour produire une technologie (appuyée sur la science et l’ingénierie et optimisée rationnellement) compatible avec l’écologie. En particulier, la voie des « technologies vertes » telles qu’illustrée par le domaine des énergies renouvelables apparaît comme une impasse contreproductive, tandis que l’emprise de sciences naturelles gestionnaires sur la définition des enjeux de l’écologie produit une puissante dépolitisation et naturalisation de ces questions. Ajouter aux critiques du capitalisme ou de l’anthropocentrisme une approche technocritique est donc une nécessité.

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Angré Gorz : fondements et pratiques d'une écologie politique anthropocentrée

Article de Céline Marty

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 218, janvier-juin 2023, pp. 87-110.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Écologie, Politique, Environnement, Philosophie, Milieu naturel, Capitalisme, Besoin, Population, Autonomie, Mondialisation, Croissance économique, Conscience collective, Marxisme, Gorz (André)

L’écologie politique peut-elle être anthropocentrée sur le plan pratique, c’est-à-dire ne reconnaître de valeur qu’au sujet humain et non à tout être vivant ? C’est la position d’André Gorz, qu’il justifie par son existentialisme matérialiste marxiste, qui se déploie sur le plan anthropologique et métaéthique. Le sujet humain évolue dans un monde antinaturel, culturel de part en part, et fonde les normes qu’il attribue ensuite à ce qui l’entoure. Il ne valorise pas alors une « nature » mais son « milieu de vie », situation matérielle toujours singulière, qu’il défend, dans une perspective d’émancipation, face aux forces capitalistes et technocratiques qui tentent de se l’approprier.

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La gouvernance entre promesse de futur et aliénation présente

Article de Bernard Hours, Jan Spurk, Monique Selim, et al.et al.

Paru dans la revue L'Homme et la société, vol. 1, n° 199, janvier-mars 2016, pp. 7-158.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Mondialisation, Politique, Économie, Relation internationale, Éducation, Commerce, Écologie, Régulation sociale, Norme sociale, Criminalité

Dans le contexte de la globalisation contemporaine qui produit une interdépendance généralisée des sociétés, la gouvernance se présente désormais comme un outil essentiel de mise en ordre, de régulation, ou de maîtrise à la fois des risques et des aspirations. Elle serait d'abord un dispositif producteur de normes, mais aussi l'instrument d'un ordre planétaire ouvert et transparent conduisant à l'émergence d'une société civile mondiale en charge des « biens communs » de l'humanité. La gouvernance : un vecteur d'aliénation ou d'émancipation ?

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