D'un diplôme à l'autre, du CAFAD au DEAES en passant par les multiples remaniements du DEAES, on observe une évolution des postures professionnelles, au travers du vocabulaire usité, qui atteste d'une volonté accrue de respecter l'autonomie de la personne aidée. Cependant certains termes perdurent se vidant peu à peu de leur sens. Stimuler est encore très souvent employé pour désigner une des missions de l'aide à domicile, même si l'on note qu'il a disparu du référentiel de compétences de l'accompagnant éducatif et social (AES), ce qui doit donner à réfléchir.

Si le vocable de "handicap" renvoie à l'idée de perte ou de déficience, la réalité du handicap est plus complexe et s'exprime sous des formes diverses, de l'incapacité partielle à l'invalidité : handicap moteur, mental, cognitif, sensoriel, polyhandicap, seniors en situation de dépendance... Des histoires de vie très différentes, que rien ne relie, mais qui ont en commun de limiter la participation des personnes à la vie en société, et d'associer au handicap premier un handicap de communication : comment communiquer avec l'autre lorsqu'on n'a pas développé la parole, perdu l'ouïe ou que plusieurs de nos sens sont sévèrement altérés ?

Quand la maladie s'en mêle, la communication avec les proches devient plus difficile, surtout quand les grandes fonctions cérébrales sont atteintes : perte de mémoire, déficit attentionnel, impression de ne plus trouver ses mots... De malentendus en incompréhensions, les échanges avec les personnes atteintes de troubles cognitifs deviennent moins enrichissants et se raréfient. Comment faire face aux changements cognitifs et maintenir une communication satisfaisante ? Quels facteurs permettent de pérenniser une relation harmonieuse au quotidien ?

L'intervention chez les personnes souffrant de troubles cognitifs peut parfois être source de stress pour les aidants. C'est pourquoi une connaissance des fonctions cognitives reste utile et améliore parfois les relations inter-individus. Les professionnels de santé peuvent avoir ce rôle pédagogique auprès des particuliers afin de les "éduquer" à l'adoption de conduites positives et valorisantes envers leurs proches, favorisant ainsi le bien-être psychologique du binôme aidant/aidé.