Vous êtes étudiant, professionnel, enseignant, documentaliste, chercheur en travail social ?
Accédez ici à tous les outils de PRISME vous permettant de chercher de la documentation et de suivre une veille documentaire spécialisées dans le secteur des sciences sociales et de l'action sociale.
Paru dans la revue Dialogue, n° 242, décembre 2023, pp. 61-78.
Mots clés : Enfance-Famille, Harcèlement moral, Adolescent, Stéréotype, Genre, Transidentité, Psychanalyse, Souffrance psychique, Soutien psychologique, Relation enfant-parents, Identité sexuelle, Groupe de parole, Transfert
Les souffrances des adolescent(e)s transgenres et non binaires sont en grande partie liées à des facteurs de risque environnementaux, notamment le harcèlement en milieu scolaire ou dans le quartier ainsi que la transphobie dans leur famille, voire chez certains professionnels de santé. Au sein d’une consultation hospitalière spécialisée en matière de transidentité à l’adolescence, l’un des principaux objectifs est d’apporter un soutien psychologique aux mineurs transgenres et à leurs parents et de prévenir les troubles psychiatriques. Pour ce faire ont été mis en place deux groupes de parole et un groupe intergénérationnel multifamilial à l’attention de ces familles. Orientés par la psychanalyse, ces dispositifs groupaux favorisent l’expression et l’élaboration des conflits psychiques de chaque membre du groupe. En plus de lutter contre une tendance à l’isolement, ils permettent en outre une revalorisation narcissique des participants dans un mouvement d’investissement réciproque.
Article de Élide Dezoti Valdanha Ornelas, Claire Squires, Valeria Barbieri, et al.
Paru dans la revue Dialogue, n° 241, septembre 2023, pp. 145-162.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Anorexie, Adolescent, Trouble du comportement alimentaire, Relation familiale, Relation enfant-parents, Psychanalyse, Identification, Traumatisme, Image de soi, Souffrance psychique, Rorschach (Test de)
Les troubles des conduites alimentaires surviennent le plus souvent à l’adolescence sur un fond d’organisation peu stable d’un moi en devenir, les symptômes focalisant sur l’alimentaire un déplacement de besoins affectifs, difficiles à assumer. Ils se constituent à partir d’une interaction complexe à la fois sur le plan individuel et sur le plan relationnel-familial. L’article présente une étude descriptive du fonctionnement intrapsychique individuel et des vécus familiaux du point de vue du père, de la mère et de la fille (diagnostiquée anorexique), à partir d’entretiens et de l’application du Rorschach. Les données recueillies montrent des liens familiaux marqués par des sentiments d’intrusion et de profonde solitude. Le couple parental a montré peu de soutien mutuel et des difficultés chroniques. Père, mère et fille ont montré une fragilité psychique importante avec un moi peu protégé par une enveloppe solide et/ou souple. Les moments de crise de la vie familiale (les maladies, l’adolescence, le vieillissement) étaient perçus comme des tragédies.
Le Relais de Sceaux (clinique Dupré, Fondation santé des étudiants de France), qui reçoit des adolescents et jeunes adultes et leurs familles, est une porte d’entrée aux soins médico-psychologiques. À partir de 2013, l’ouverture de l’accueil aux 11-15 ans a bouleversé le fonctionnement de départ du Relais. À côté du dispositif d’accueil sans rendez-vous des 16-25 ans, un protocole spécifique adapté aux collégiens a été mis en place. Il s’appuie sur un contact téléphonique avec les parents préparant la première rencontre. Via une situation clinique, les auteurs, psychologues et psychiatres exerçant au Relais de Sceaux, exposent les spécificités cliniques de collégiens pour lesquels la rencontre familiale est un préalable indispensable à l’instauration d’un soin psychique individualisé.
La séparation parentale apparaît comme un événement fréquent, mais néanmoins majeur dans la vie d’un sujet, surtout à l’adolescence. Comment se conjuguent adolescence et les problématiques psychiques (œdipienne et de perte) et relationnelles qu’elle implique, avec la séparation parentale ? L’article discute ici le cas d’Adèle, âgée de 22 ans, pour qui la séparation des parents a eu lieu lorsqu’elle avait 16 ans. Adèle a été rencontrée trois fois dans le contexte d’une recherche. Les éléments cliniques recueillis lors des entretiens mènent sur la voie d’effets négatifs toujours actuels en lien avec la séparation parentale et qui se télescopent avec une sensibilité préalable à la perte. On peut repérer, dans le cas d’Adèle, une instabilité identificatoire, un clivage des figures parentales, une accentuation de l’ambivalence à l’égard du parent de sexe opposé, une errance scolaire et des difficultés relationnelles. Ce cas clinique illustre la nécessité de procéder à un repérage des adolescents en souffrance suite à la séparation parentale et d’offrir un accompagnement aux parents.
À partir de leur expérience de psychologues dans le champ de la prévention de la radicalité, les auteurs formulent des hypothèses concernant les fonctions psychiques de la radicalisation pour des adolescentes en grande souffrance psychique ayant subi des traumatismes intra et intergénérationnels. Les auteurs évoquent tout particulièrement les cas de jeunes filles pour qui la radicalisation serait une tentative de résolution identitaire en lien avec des traumatismes touchant les liens mère/fille. Ces hypothèses théorico-cliniques et l’analyse des souffrances psychiques et des troubles manifestés conduisent les auteurs à ouvrir sur des préconisations en matière d’aide à apporter.