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La part gratuite du travail des infirmières hospitalières menacée par la taylorisation du soin

Article de Alexis Jeamet

Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 32, automne 2021, pp. 71-84.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Approche historique, Bénévolat, Bientraitance, Capitalisme, Conditions de travail, Coopération, Économie, Hôpital, Implication personnelle, Infirmier, Lien social, Méthode de travail social, Organisation du travail, Politique, Productivité, Qualité, Sociologie, Soin, Règle, Relation soignant-soigné, Travail

Cet article porte sur les transformations de l’organisation du travail des infirmières depuis le tournant des années 1980. À partir d’une analyse de la littérature en économie politique et en sociologie et de l’utilisation de documents de la littérature grise relative à la pratique du soin, la première partie montre que les transformations de l’organisation du travail des infirmières survalorisent la part technique de celui-ci. L’article montre ensuite que cette survalorisation s’inscrit dans un phénomène plus large de taylorisation du soin, considéré comme une organisation du travail au service du contrôle sur les connaissances nécessaires à la production. L’article montre enfin que le « virage ambulatoire », débuté durant les années 2000, illustre bien ce basculement vers une taylorisation du soin et le renforce en redistribuant l’importance relative de certains types de travail, le travail technique contre le travail inestimable.

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Richesses et ambiguïtés du travail bénévole

Article de Nicolas Da Silva, Pascale Molinier, Jean Yves Briard, Lucie Lepoutreet al.

Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 32, automne 2021, pp. 9-179.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Bénévolat, Capitalisme, Conditions de travail, Coopération, Économie, Économie sociale et solidaire, Éthique, Étude de cas, Insertion sociale, Organisation du travail, Psychosociologie, Recherche, Reconnaissance, Rémunération, Service public, Travail

Travail militant, travail associatif, travail syndical, pair-aidance, stages non rémunérés, les formes du travail bénévole sont nombreuses et concernent des populations variées, le bénévolat venant scander des itinéraires de chômeurs, retraités, étudiants, salariés mais aussi de personnes concernées par une maladie chronique ou un stigmate, ou encore de salariés venant chercher du sens dans une autre activité que celle pour laquelle ils ou elles sont rémunérées. Le travail bénévole est ainsi sur le fil du rasoir entre la gratuité du don, l’autonomie militante, les marges de créativité autorisées, d’un côté ; l’instrumentalisation et l’exploitation des « bonnes volontés » au détriment de la qualité des emplois, de l’autre. Le bénévolat donne à voir les contradictions du travail dans un univers capitaliste : payer, c’est marchandiser (les affects, l’engagement citoyen…), et ne pas payer, c’est exploiter. Mais si la simple recherche de maximisation du profit monétaire n’explique pas la motivation bénévole, ce sont donc des idéaux, des valeurs, mais également la recherche d’un plaisir ou d’une satisfaction, voire un intérêt secondaire qui orientent l’engagement dans le travail. Dans une approche pluridisciplinaire, sont présentées des analyses qui problématisent les tensions caractéristiques du travail non rémunéré, dans ses dimensions psychiques, sociales ou économiques mais aussi anthropologiques ou historiques.

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Comment résister à l'emprise numérique des plateformes ? Le cas des chauffeurs VTC

Article de Fabien Brugière

Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 29, printemps 2020, pp. 115-127.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Capitalisme, Conditions de travail, Contestation, Économie, Enquête, Innovation, Méthodologie, Organisation du travail, Plateforme, Pouvoir, Recherche, Résistance, Technologie numérique, Transport, Travail, Emprise

À travers une enquête ethnographique menée en région parisienne, cet article analyse l’emprise multidimensionnelle exercée par les plateformes numériques sur les chauffeurs VTC. Leur modèle organisationnel se caractérise par une production externalisée à des travailleurs indépendants et un contrôle dématérialisé du travail. Les dispositifs d’incitation, de gamification et d’évaluation contenus dans l’application mobile naturalisent l’emprise économique et organisationnelle sur le travail, légitimée par une idéologie entrepreneuriale. Les chauffeurs y répondent par des stratégies de dégagement, sinon de résistance : les fraudes fiscales pour se dégager des contraintes financières, le rejet des normes de qualité pour contester la subordination, le refus de l’exclusivité et la fidélisation d’une clientèle pour réduire la dépendance économique.

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Quarante ans après L'emprise de l'organisation : un retour sur le terrain

Article de Jean Vandewattyne, Divine Ndahabonimana

Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 29, printemps 2020, pp. 23-36.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Capitalisme, Conditions de travail, Économie, Entreprise, Identité, Management, Médiation, Motivation, Organisation du travail, Pouvoir, Psychologie, Recherche, Rentabilité, Réussite sociale, Souffrance, Syndicat, Travail, Témoignage, Emprise

Quarante ans après la publication de L’emprise de l’organisation (1979), cet article est le résultat d’une revisite de TLTX Belgium, la filiale européenne qui a servi de terrain d’enquête à Max Pagès, Daniel Bonetti, Vincent de Gaulejac et Daniel Descendre. Les auteurs de l’article s’appuient sur les observations et le cadre théorique proposés par leurs prédécesseurs pour questionner l’évolution et l’actualité de l’emprise et des médiations sur lesquelles la multinationale s’était construite. L’article s’intéresse aussi aux prises de distance, aux résistances et aux dégagements résultant de l’évolution de la multinationale et de la rupture avec son modèle social antérieur.

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L'emprise à IBM, 1979-2019 : de l'adhésion à la répression

Article de Vincent de Gaulejac

Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 29, printemps 2020, pp. 13-22.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Capitalisme, Conditions de travail, Économie, Harcèlement moral, Identité professionnelle, Management, Organisation du travail, Posture professionnelle, Pouvoir, Recherche, Rentabilité, Représentation sociale, Risques psychosociaux, Santé mentale, Souffrance, Traumatisme, Travail, Usure professionnelle, Emprise

L’article évoque l’histoire de la recherche menée dans les années 1970 par Vincent de Gaulejac avec Max Pagès, Michel Bonetti et Daniel Descendre. Il décrit les conséquences de cette recherche dans différents contacts avec des cadres, des syndicalistes et des médecins du travail de cette multinationale. Lors des quatre dernières décennies, cette organisation hypermoderne est passée du management par l’excellence au management par la terreur, une illustration parmi d’autres du passage d’un capitalisme industriel centré sur la contradiction capital/travail à un capitalisme financier suscitant des organisations paradoxantes.

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L'Homme-machine II. Du travailleur augmenté à l'homme augmenté

Article de Florent Le Bot, Olivier Dard, Claude Didry, et al.

Paru dans la revue L'Homme et la société, vol. 2, n° 207, mai-août 2018, pp. 9-183.

Mots clés : Travail-Emploi, Sociologie du travail, Approche historique, Conditions de travail, Organisation du travail, Technologie, Automatisation, Capitalisme, Corps, Compétition, Productivité, Utopie, Prothèse, Intelligence artificielle, Robot, 19ème siècle, 21ème siècle

Notre exploration des fantasmes idéologiques accompagnant la perpétuation du capitalisme se poursuit à travers ce dossier, et nous fait passer de l’utopie d’une production mécanisée toujours plus efficace où la machine libèrerait l’humanité du travail (L’Homme-machine I), à la recherche de la vie éternelle dans la multiplication de thérapies, de disciplines, de prothèses et de big data visant à porter les corps et les esprits vers les sommets. Il reste à en analyser la portée, en interrogeant ce que ce fantasme de l’homme augmenté représente dans la justification actuelle du capitalisme et en revenant sur sa spécificité à l’égard de la fascination pour la machine. L’homme-machine et l’homme augmenté sont liés au travail et à la question récurrente : « le travail ou comment s’en débarrasser ? » La grande équation capitaliste de la machine se ramène aux gains de productivité liés à des combinaisons de facteurs de production nouvelles reposant sur la domestication de l’énergie dans le cadre d’un paradigme dominé par la physique. Cela nous a conduits à parler de « travailleur-machine » pour appréhender cette absorption du travailleur par la machine, mais aussi, en un sens, sa transformation en un « berger des machines ».
Le dossier invite à s’interroger sur le « décalage prométhéen » entre ce que les hommes savent faire techniquement et ce qu’ils sont en mesure de penser et de maîtriser moralement. Passé un certain seuil, la capacité technique devient démesurée par rapport à la condition humaine et l’excède. Mais il s’agit également de réfléchir sur le transhumanisme comme un modèle de dépassement de l’humain qui, ce faisant, présuppose l’existence même d’une nature humaine qu’il entend transcender par l’initiative de ces capitaines d’industrie californiens défrayant la chronique de l’humanisme établi. Or, dans la perspective que s’efforce d’approfondir L’Homme & la Société, c’est l’hypothèse même d’une nature humaine qui reste à mettre en question, pour saisir le déploiement historique d’une humanité dont la nature profonde est de réveiller les potentialités qui y sommeillent en bouleversant ainsi continûment cette nature même.

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L'Homme machine I. Le travailleur-machine

Article de Florent Le Bot, Olivier Dard, Claude Didry, et al.

Paru dans la revue L'Homme et la société, vol. 3, n° 205, juillet-décembre 2017, pp. 19-268.

Mots clés : Travail-Emploi, Sociologie du travail, Approche historique, Conditions de travail, Organisation du travail, Technologie, Automatisation, Ouvrier, Capitalisme, Ordre social, Industrie, Artisanat, Intelligence artificielle, Travail des enfants, Travail posté, 19ème siècle, 20ème siècle, 21ème siècle

La machine, l’automation, l’automatisation, l’ordinateur, le numérique, les nouvelles technologies sont de formidables générateurs à prophéties, annonçant, par exemple, avec l’« usine du futur » et la robotisation de l’industrie, la suppression d’un nombre considérable d’emplois, ou avec le numérique et l’Internet, la multiplication des pépites ou des licornes dans l’Eldorado des start-up. Ce dossier éclaire ces prophéties, leurs déploiements, leurs impasses et leurs contradictions. Mais en adoptant une perspective sociohistorique, la place de la machine dans le construit social (visible dans les sphères économique, politique mais aussi dans le champ du loisir en tant que prétexte à re-création des forces de production) révèle la platitude idéologique d’une succession de « révolutions », industrielles hier, numériques aujourd’hui, qui font de chaque instant une grande transformation.

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