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Paru dans la revue Dialogue, n° 243, mars 2024, pp. 89-105.
Mots clés : Enfance-Famille, Temps, Immigration, Couple, Famille, Interculturel, Soutien à la parentalité, Femme, Personne issue de l'immigration, Groupe d'appartenance, Repère
En appui sur des données cliniques issues de dispositifs d’écoute de jeunes filles/femmes issues de l’immigration, de dispositifs d’appui à la parentalité en situation interculturelle ou de consultations transculturelles, ce texte cherche à illustrer l’impact de l’immigration sur la perspective spatiotemporelle vécue par le couple conjugal, le couple parental et par les jeunes issus de l’immigration. Il tente de montrer que le changement de perspective spatiotemporelle impacte les liens intersexes jusqu’à la crise, parfois la violence, et la transformation identitaire et qu’il oriente le rapport au temps à l’espace et aux autres chez les jeunes issus de l’immigration. L’article finit par quelques préconisations cliniques pour accompagner les couples, les familles vers un accordage spatiotemporel qui permet l’émergence d’une tiercéité créative et confortable pour l’économie psychique de chacun et de l’ensemble.
Les auteures proposent tout au long de l’article une analyse des défis traversés par la femme au sein du couple lors de l’arrivée d’un enfant sur le plan de l’identité professionnelle. L’article se centre sur les remaniements en termes d’investissement lors de l’accueil du premier enfant et la difficile conciliation entre vie professionnelle, vie de couple, vie parentale. La société contemporaine s’éloigne des modèles anciens, engendrant des changements pour la femme et par voie de conséquence pour l’homme également. Quels remaniements identitaires s’opèrent ? Les problématiques individuelles de la femme trouvent-elles un écho dans le couple ? Le choix de l’axe de l’identité a été fait pour tenter de répondre à ces problématiques. Les auteures s’appuient sur leur pratique de psychologues et proposent une vignette clinique pour illustrer leur propos. Une grille de lecture des problématiques identitaires est proposée s’appuyant sur la théorie de Johann Jung (2015), centrée sur quatre axes majeurs : le négatif, la réflexivité, la continuité/discontinuité et la paradoxalité.
Le suivi psychologique d’une femme dans la cinquantaine est l’occasion de saisir les effets du corps malade et vieillissant sur la vie psychique. Suite à une atteinte somatique bénigne mais surchargée d’enjeux du féminin et du maternel, Toni apprend une infidélité de son mari et elle s’effondre. Les auteures interrogent comment le psychologue d’orientation psychanalytique peut entendre la souffrance contemporaine du corps et l’actualité du désamour et leurs déterminations inconscientes. Les faits somatiques et de la scène conjugale sont une porte d’entrée pour revisiter des événements passés, leur charge affective et pour dénouer un contrat narcissique conjugal autour de la performance et de la réussite.
Article de Jodyne Jordane Nawa Nkengne, Rose Danielle Ngoumou
Paru dans la revue Empan, n° 128, décembre 2022, pp. 144-150.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Femme, Maladie, Image du corps, Patriarcat, Image de soi, Estime de soi, Féminité, Fécondité, Cancer, Représentation sociale, Honte, Sein, Sexualité, État dépressif, Rejet, Couple, Cameroun
Comme un dogme, le physique souhaitable pour une femme est toujours dicté par une société patriarcale et mondialisée. La définition de sa beauté implique son estime d’elle-même. Dans l’imaginaire social africain, une femme belle a des rondeurs et une poitrine ferme, signe de bonne vie, de féminité et de fécondité. Les femmes victimes de cancer du sein ayant subi une mastectomie voient les critères d’évaluation de leur beauté et féminité se réduire. Elles font l’expérience de la disqualification sociale, avec un impact très significatif sur leur santé mentale et leur sexualité.
Article de Maxime Frelaut, Marion Aupomerol, Lena Degousée, Florian Scotté
Paru dans la revue Soins gérontologie, n° 157, septembre-octobre 2022, pp. 21-29.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Vieillissement, Cancer, Sein, Femme, Diagnostic, Soin, Prise en charge, Équipe pluridisciplinaire, Évaluation, Définition, Sexualité, Couple, Gériatrie, Recherche, Statistiques, Vulnérabilité, Suivi médical, Approche globale, Traitement médical, Qualité de la vie, Dépendance, Isolement, Espérance de vie
Les soins de support, dans un contexte de cancer du sein chez la personne âgée, relèvent de la prise en charge standard en oncogériatrie. Néanmoins, le renforcement multidisciplinaire de différentes équipes transversales peut venir soutenir l’approche globale, indispensable à la qualité des soins et du parcours de vie. L’évaluation se trouve à la base de cette prise en charge. Issue de celle-ci, l’approche de la santé sexuelle est une nouveauté souvent trop peu considérée chez les patients âgés souffrant d’une pathologie maligne mammaire.
Cet article propose d’explorer le travail psychique mobilisé lors de la grossesse chez les couples de femmes qui ont eu recours à une insémination avec donneur. Si l’assistance médicale à la procréation ne leur est pas autorisée en France, de plus en plus de ces couples ont recours à ces techniques médicales avec un donneur anonyme ou semi-anonyme. À partir d’entretiens de recherche menés auprès de douze couples de femmes, rencontrées à 7 mois de grossesse, en couple et individuellement, nous avons dégagé les représentations de leurs places parentales, ainsi que les processus d’identification à leurs figures parentales, selon qu’elles portent ou non l’enfant. Nous nous sommes également intéressées aux fonctions des mouvements défensifs déployés à l’égard du tiers donneur durant la grossesse, au regard de la construction du lien à l’enfant et de celle du couple parental.
Cet article propose une réflexion sur les spécificités de l’accès à la parentalité dans la famille lesbienne ayant recours à l’insémination avec donneur (IAD). Dans une telle configuration dissociant les dimensions biologique, sociale, juridique et symbolique, comment se mettent en place la fonction maternelle et la métaphore paternelle dans une conception d’enfant incluant la nécessité d’un donneur-géniteur ? À partir d’une vignette clinique est mis au travail un questionnement autour du père œdipien, des identifications au couple parental et ce qui constitue le désir d’enfant et de grossesse de la mère de naissance. De même, cet article vise à mettre en lumière la place que peut occuper le donneur dans une IAD. Donneur potentiellement mis en place de tiers imaginaire par la mère de naissance et contribuant ainsi à une ouverture possible à la métaphore paternelle.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 58-4, octobre-décembre 2017, pp. 545-576.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Couple, Alimentation, Femme, Homme, Santé, Analyse comparative, Recherche, Genre, Classe sociale, Vieillissement
La vie en couple est-elle bénéfique pour les hommes et pour les femmes, ou pour les hommes au détriment des femmes ? Comment un événement biographique comme la perte du conjoint s’insère-t-il dans le processus du vieillissement ? Nous abordons ces questions à travers une pratique quotidienne qui se déroule largement dans l’espace domestique tout en étant un bon indicateur d’un style de vie conforme aux recommandations de santé et aux goûts dominants : la consommation quotidienne de légumes. Nous utilisons la cohorte épidémiologique Gazel de l’Inserm dont les 20 625 enquêtés sont suivis depuis 1989. Les hommes voient leur consommation de légumes décroitre plus que les femmes quand ils connaissent une rupture d’union. Leur consommation est aussi plus sensible à la position sociale de leur conjointe. La consommation de légumes des femmes ne diminue qu’après la rupture d’une union avec un homme de situation socioprofessionnelle modeste. Nous concluons que, dans notre population d’étude vieillissante, la conjugalité bénéficie aux deux conjoints, mais plus aux hommes qu’aux femmes. Cet article propose un apport méthodologique sur le traitement des non-réponses dans des données de cohorte, et théorique en discutant la possibilité d’une intersection entre genre, classe et statut conjugal dans la sphère domestique.
Ce travail porte sur la littérature américaine sur les violences conjugales. Plusieurs grandes enquêtes ont été menées par des chercheur-e-s aux orientations théoriques différentes (violences familiales versus violence contre les femmes), et les résultats de ces enquêtes ont fait l’objet de débats. Cette revue de littérature entend restituer ces débats – sur la symétrie de genre et la bidirectionnalité des violences, sur leur définition, sur leur étiologie, sur leur traitement pénal – afin de contribuer à la construction de l’objet « violences conjugales ». La réprobation que suscitent ces violences constitue un objet d’analyse en soi.