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En nous référant à la théorie des systèmes familiaux de Murray Bowen, nous nous intéresserons à la place de l’alcool au sein du couple. À travers la présentation d’une étude de cas, nous montrerons comment l’alcool participe à la régulation de la distance relationnelle et à la différenciation au sein du couple comme tiers dysfonctionnel. En effet, l’anxiété d’intimité peut conduire à des processus de triangulation impliquant l’alcool pour pallier le stress relationnel. C’est pourquoi, et contrairement à ce qui est attendu par les partenaires, le fait de surmonter le problème d’alcool peut amener à une augmentation de la détresse conjugale, et mettre en lumière les déséquilibres relationnels originels. Les défis pour les thérapeutes systémiciens sont alors d’accompagner les partenaires vers un plus grand degré de différenciation, tout en prenant soin de leur appartenance au couple, en veillant à libérer le système du tiers alcool. De même, il s’agira d’être attentifs pour les cliniciens à ne pas être investis comme nouveau tiers à trianguler.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 27, n° 4, 2021, pp. 27-39.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Alcool, Alcoolisme, Sujet, Atelier d'écriture
Les patients aux prises avec l’alcool évoquent parfois les ivresses et la façon dont ils se mettent en scène dans ces moments-là. Il est notable que certaines de ces scènes soient rejouées très régulièrement. De cette répétition, nous avons pu repérer des éléments connus de la problématique alcoolique qui font écho à certains écrits que les patients ont réalisés lors de l’atelier d’écriture que nous proposons. Éléments concernant leur rapport au temps, aux autres et au monde. En suivant ce cheminement, nous en sommes venus à repérer dans ces « lieux communs », ce qu’il pouvait en être de chaque patient, de sa position de sujet et de sa problématique. C’est ce que nous allons présenter au travers de cet article.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 27, n° 4, 2021, pp. 41-68.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Alcool, Alcoolisme, Femme, Grossesse, Identification, Périnatalité, Parentalité, Relation enfant-mère, SAF (Syndrome d'alcoolisation foetale)
Il s’agit de souligner dans un premier temps l’importance des enjeux psychiques mis en œuvre dans la dépendance alcoolique chez la femme et notamment le rapport au féminin et à la féminité qui vient convoquer chacune dans sa relation à l’objet maternel. Nous soulignerons ensuite les remaniements psychiques pendant la grossesse de la femme enceinte en difficulté avec l’alcool afin d’appréhender la dimension de la parentalité dans cette période sensible de la périnatalité chez la femme alcoolodépendante. Le passé chaotique et douloureux de ces femmes alcooliques invite à développer le travail en réseau pour soutenir ces mères et réduire les risques menaçant leur enfant.
Après avoir envisagé l’évolution de la notion polysémique de parentalité et tenté de définir sa spécificité, il s’agit de considérer les dysfonctionnements engendrés par un parent dans l’exercice de sa fonction parentale lors d’une addiction à l’alcool. La souffrance psychique d’un enfant de parent alcoolodépendant peut s’illustrer à travers la prise de rôles qui viennent manifester des perturbations dans leur développement psycho-affectif et démontrer la mise en place d’une codépendance devant des situations de carences parentales.
Le mésusage d’alcool de sujets âgés est peu considéré, bien que sa prévalence ne décroisse que peu avec l’âge. Ce décalage peut autant relever de difficultés de repérage que de difficultés de prise en considération, possiblement reliées à des attitudes soignantes peu favorables. Afin d’évaluer les croyances et attitudes de soignants hospitaliers envers des sujets âgés mésusant d’alcool et
préciser les variables qui les modulent, une enquête par questionnaire a été menée auprès de 698 médecins et infirmiers de 8 établissements de santé, à propos de leurs représentations, attitudes et connaissances autour du mésusage d’alcool après 65 ans. Les 315 questionnaires exploités (taux de réponse : 45 %), retrouvent que plus de 90 % des agents déclarent soigner des aînés mésusant d’alcool. Les soignants se disent alors majoritairement (75 %) à l’écoute ou disponible, 39 % aidants ou compétant, 32 % mal à l’aise, évitant ou fuyant, et 7 % agressifs, répressifs ou moralisateurs. Les déclarations d’abord positives sont ensuite remises en cause au fil des réponses et recoupements. Les attitudes les plus positives sont associées aux meilleurs niveaux de connaissance, aux expériences d’avoir côtoyé un proche mésusant d’alcool ou d’être soi-même consommateur d’alcool.