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Article de Johanne Belmon, Magali Noyer Martin, Sandra Jhean Larose
Paru dans la revue Enfance, vol. 73, n° 4, octobre-décembre 2021, pp. 363-390.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Apprentissage précoce, Lecture, Acquisition du langage, Musique, Jeune enfant, Acquisition des connaissances, Son
En maternelle, la conscience phonémique est reconnue comme un prédicteur de réussite ultérieure en lecture. L’objectif de cet article est d’analyser les effets d’un entraînement associant musique et conscience phonémique sur les habiletés phonémiques des enfants de cinq ans. Il s’agit donc de transposer des pratiques déjà répandues dans le milieu de la rééducation de la dyslexie à la population typique, à savoir l’utilisation d’entraînements musicaux comme outil d’apprentissage en conscience phonémique. 54 enfants de cinq ans bénéficient soit d’un entraînement phonémico-musical, soit d’un entraînement exclusivement phonémique à raison de deux sessions de 25 minutes par semaine durant 7 semaines. Les principaux résultats mettent en évidence l’effet bénéfique de l’entraînement phonémico-musical comparé à l’entraînement exclusivement phonémique. Les enfants du groupe phonémico-musical sont capables de réaliser des tâches phonémiques plus complexes que ceux du groupe exclusivement entraînés par la conscience phonémique à la fois concernant le traitement cognitif alloué à la tâche (épi vs métaphonémique), la position du phonème dans le mot (initiale vs finale) ainsi que sur le niveau de difficulté des items.
Article de Yannick Lagarrigue, Jean Pierre Thibaut
Paru dans la revue Enfance, vol. 73, n° 2, avril-juin 2021, pp. 143-159.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Psychologie du développement, Jeune enfant, Apprentissage précoce, Acquisition du langage, Langage, Vocabulaire, Concept, Développement cognitif
Lorsqu’ils apprennent un nouveau mot, les jeunes enfants doivent abstraire les dimensions pertinentes, parfois peu saillantes pour utiliser correctement ce mot, alors que les dimensions saillantes ne sont pas toujours pertinentes. Cette revue de question porte sur le rôle positif de la présentation simultanée de deux exemples (ou plus) d’une même catégorie. Pour la détection des dimensions pertinentes, une présentation simultanée s’avère souvent plus efficace que la présentation d’un exemplaire unique ou la présentation séquentielle de plusieurs exemplaires d’apprentissage. Les études que nous recensons et présentons ici montrent que les situations dans lesquelles les exemples sont regroupés sous un terme commun sont plus efficaces que celles où les exemples ne sont pas nommés (ou nommés avec des termes différents). La comparaison porte sur le cas de noms d’objets mais aussi de noms pour des relations (par exemple voisin, addition). Nous montrons également que l’augmentation du nombre d’exemplaires n’augmente pas systématiquement la performance des plus jeunes, car elle augmente aussi les coûts de ces comparaisons. La synthèse présente les mécanismes explicatifs de l’efficacité d’une comparaison, notamment celui de l’alignement.
Article de Karine Martel, Chantal Caracci, Marie Thérèse Le Normand
Paru dans la revue Enfance, vol. 72, n° 4, octobre-décembre 2020, pp. 451-473.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Fœtus, Nourrisson, Acquisition du langage, Musique, Parole, Rythme, Psychologie du développement
La musique et la parole sont des signaux sonores complexes, basés sur les mêmes configurations acoustiques que sont la durée, l’intensité et la hauteur, qui suivent plusieurs niveaux d’organisation : la morphologie, la phonologie, la sémantique, la syntaxe et la pragmatique pour la parole ; le rythme, la mélodie, et l’harmonie pour la musique. L’une des composantes les plus saillantes de la musique est sa dimension mélodique, résultant d’un ensemble de variations de « hauteur » sonore – corrélat perceptif de la fréquence – intervenant au fur et à mesure qu’un morceau se déroule. De même, pour la parole, l’une des composantes les plus saillantes est la mélodie qui, combinée au tempo et au timbre de la voix, forme une véritable partition musicale. En nous appuyant sur les données de la littérature, nous nous demanderons dans quelle mesure ces deux systèmes de communication, parole et musique, s’appuient sur des phénomènes prosodiques communs, partagés ou distincts que perçoit le bébé dans le milieu utérin et au cours de son développement. Dès le 3e trimestre de grossesse, le fœtus est déjà capable de percevoir des rythmes qui reposent sur une organisation temporelle très régulière s’apparentant à ceux de la musique. Ensuite, le nouveau-né présente des capacités de perception de la parole relatives à des indices communs à la musique tels que l’accentuation, le rythme, le débit et les pauses. Parallèlement, le langage que les adultes adressent au bébé aide le nourrisson non seulement à parfaire ses connaissances sur les formes prosodiques du babillage, des mots et des phrases de sa langue maternelle mais aussi à exprimer ses émotions dans les aspects pragmatiques du langage.
Article de Dominique Bassano, Florence Labrell, Philippe Bonnet
Paru dans la revue Enfance, n° 2, avril-juin 2020, pp. 151-174.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Acquisition du langage, Outil, Évaluation, Jeune enfant, Vocabulaire
La période qui s’étend de un an à quatre ans environ est cruciale pour l’acquisition du langage oral, que l’enfant met en place en intégrant les trois dimensions fondamentales du lexique, de la grammaire et de la pragmatique émergente. Or il existe en français peu d’outils permettant d’évaluer ou d’analyser le développement du langage durant la prime enfance, et peu de recherches donnant une vision d’ensemble de cette période. Tel est l’objectif de l’étude de référence du DLPF réalisée auprès de 517 enfants de 18 à 42 mois et ciblant conjointement les trois domaines langagiers. Nous avons mis cette étude à disposition du public dans un ouvrage très complet aux Archives ouvertes HAL (Bassano, Labrell, & Bonnet, 2020). Le présent article vise à fournir une synthèse de ce travail.
Article de Melanie Spence, Florian Occelli, Jean Marc Edeline, et al.et al.
Paru dans la revue Enfance, vol. 69, n° 3, juillet-septembre 2017, pp. 293-401.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Psychologie du développement, Cognition, Développement cognitif, Fœtus, Périnatalité, Nourrisson, Développement sensoriel, Ouïe, Bilinguisme, Acquisition du langage, Mémoire, Apprentissage précoce, DeCasper (Anthony James)
L'idée qu'il y a une rupture essentielle entre la vie foetale et la vie après la naissance est l'un des a priori les plus tenaces dans le domaine de la psychologie. Cet a priori a perduré jusqu'à récemment même chez les spécialistes les plus avertis. C'est dire ce qu'il a fallu d'ingéniosité expérimentale et de talent créatif à Tony DeCasper pour persuader les incrédules et ouvrir la voie à des recherches montrant la continuité entre période foetale et période postnatale, en particulier dans le domaine du langage et de la mémoire. Ce numéro coordonné par Carolyn Granier-Deferre et Benoist Schaal nous révèle les extraordinaires ressources dont dispose déjà le nouveau-né grâce à sa mémoire de foetus. Bien plus, il montre l'importance d'un modèle du développement prenant en compte le fait que l'orientation du développement futur est déjà influencée par les expériences du foetus.
Paru dans la revue Enfance, n° 2, avril-juin 2016, pp. 167-190.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Acquisition du langage, Développement cognitif, Image, Imaginaire, Jeune enfant
La recherche porte sur l'aptitude à distinguer le réel de l'imaginaire dans les images chez les enfants d'âge préscolaire. Une première expérience montre que cette aptitude se développe entre 3 et 5 ans avec une brusque augmentation des performances au cours de la quatrième année. Elle montre également que cette aptitude est corrélée avec les compétences linguistiques que les enfants mobilisent dans leur récit d'un dessin animé.