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Paru dans la revue Empan, n° 133, mars 2024, pp. 40-46.
Mots clés : Travail social : Métiers, Éducateur de jeunes enfants, Créativité, Corps, Jeune enfant, Émotion, Affectivité, Formation professionnelle, Atelier, Éveil, Culture, Rencontre
La broyeuse économique voudrait nous faire accroire que la vie c’est froid comme un écran tactile. Que nos missions de travailleur·ses du médico-social seraient comptables. Foin de nos émotions, ça nous ferait perdre de l’argent. Nos émotions sont vivantes et partageables. Elles nourrissent nos pratiques des liens si on se donne la peine de leur redonner du temps conté (et pas compté) et de l’espace. Pousser les murs, c’est comme faire pousser des graines d’utopie.
Paru dans la revue Empan, n° 133, mars 2024, pp. 22-30.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Médecine, Littérature, Corps, Socialisation, Guerre, Vocation, Émotion
La publication récente de deux « inédits » de Céline permet de soutenir que le goût de la médecine lui vint selon le précipité suivant provoqué par sa participation à la Grande Guerre et à ses suites : rompre avec ses dispositions premières ; se gaver des humeurs des corps suppliciés, à commencer par le sien ; se voir inculquer la médecine sur le tas, au sens premier du terme.
Paru dans la revue Empan, n° 127, septembre 2022, pp. 143-147.
Mots clés : Santé-Santé publique, Art, Évaluation, Réduction des risques, Prévention, Risque professionnel, Organisation du travail, Participation, Émotion, Corps
Depuis 2001, l’évaluation des risques professionnels est rendue obligatoire dans toute organisation du travail. Cette évaluation représente un moment important dans la démarche de prévention car elle est le point de départ pour définir les actions de prévention appropriées, couvrant les dimensions techniques, humaines et organisationnelles. L’enjeu est de pouvoir associer l’ensemble des salariés de l’organisation afin de les rendre acteurs de leur propre prévention. L’utilisation de l’art peut faciliter ce travail.
Le qigong ou travail du souffle, qualifié de technique corps-esprit, est apparu dans le champ de la recherche médicale en France depuis 2010, sous la dénomination mac, médecine alternative complémentaire. Le qigong entre à l’Assistance publique--hôpitaux de Paris dès 2012 et nous venons d’obtenir le premier programme de recherche clinique national, phrc-n qica, dédié au qigong.
Cet article s’intéresse à l’introduction du qigong dans le champ de la recherche contemporaine et aux enjeux de ce programme pour la prise en charge des problématiques de sevrage, notamment la réduction du risque de rechute.
Paru dans la revue Empan, n° 119, septembre 2020, pp. 42-49.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Image, Addiction, Technologie numérique, Corps, Narcissisme, Transgression, Adolescent, Réseau social, Photographie, Image de soi, Identification
L’image fait partie intégrante de notre société contemporaine occidentale. Omniprésentes dans les espaces public, privé et intime, les images participent à la vie du sujet et à son développement psychique. Dans cet article, il sera question d’un roman dystopique, La brigade de l’œil de G. Guéraud (2007), qui imagine une société sans image et ses transgressions. À partir de là, comprenant la nécessité de la présence de l’image pour la créativité et la symbolisation, l’auteur illustre le rapport excessif à l’image des adolescentes dépendantes des images sur les réseaux sociaux, fascinées par les photographies trafiquées de YouTubeuses ou Instagrameuses dites influenceuses.
Paru dans la revue Empan, n° 119, septembre 2020, pp. 64-70.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Image, Enfant, Dessin, Écriture, Corps, Langage, Vocabulaire, Jeu
L’enfant à l’âge de la latence, entre 5 et 11 ans, après l’acquisition du langage oral, entre en écriture. Le passage de l’entendu au vu nécessite l’organisation d’une identité narcissique suffisamment stable, une pensée métaphorique et des capacités de symbolisation. L’enfant, avec son groupe d’âge, instruit et éduqué par des adultes, devra jouer avec les images des lettres de l’alphabet et leurs sensori-motricités singulières pour fabriquer des mots écrits et aussi entendus dans la lecture. Seront-ils, entre regarder, écouter, lire, au service d’une pensée habitée qui fera mémoire vivante entre narrativité et récit. Tel sera le challenge !
Paru dans la revue Empan, n° 119, septembre 2020, pp. 50-57.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Image, Adolescent, Phobie, Traumatisme, Dessin, Corps, Puberté, Cinéma
À partir d’un cas clinique, l’auteur aborde la question de l’image à l’adolescence sous l’angle du négatif, c’est-à-dire telle qu’elle suscite inquiétante étrangeté, phobie et réactivation traumatique. Ce « refus » de l’image, figure inversée de l’addiction, met en lumière un vide mélancoliforme et la porosité des limites qui lui est inhérente. Il révèle aussi l’intensité de la lutte contre le pulsionnel pubertaire et la difficulté du lâcher-prise qui en résulte.
Dans les années 1950 en France, on marchait en moyenne sept kilomètres à pied par jour. Aujourd’hui, à peine trois cents mètres. La sédentarité est un souci majeur de la santé publique. Marcher, c’est reprendre corps dans son existence, retrouver une jouissance du temps, renouveler sa curiosité, se déconnecter pour se sentir vivant. C’est certes une pratique de santé, mais surtout une jouissance du monde.
Paru dans la revue Empan, n° 118, juin 2020, pp. 40-46.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Activité physique, Image de soi, Sortant de prison, Contrôle, Corps, Service pénitentiaire d'insertion et de probation, Honte, Stigmatisation, Genre, Masculinité, Déviance
Cet article examine la double influence d’une peine sur les pratiques sportives : en termes de contraintes autant que d’opportunités. Pour les personnes condamnées au placement sous surveillance électronique, le bracelet peut apparaître autant comme un frein à la pratique sportive (à cause du stigmate d’apparaître avec un bracelet à la cheville) que comme une opportunité (sortir plus longtemps de son enfermement à domicile). Il en découle pour ces porteurs des ressentis du corps diminué ou augmenté, favorisant l’image de soi ou la santé de soi.
Paru dans la revue Empan, n° 114, juin 2019, pp. 22-30.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Imaginaire, Enfermement, Psychopathologie, Prison, Corps, Phénoménologie, Rêve, Espace, Temps, Adaptation
Cet article interroge le sort réservé à l’imaginaire dans l’univers carcéral. Une étude minutieuse de ce phénomène fournit des informations sur la psychologie intime de l’homme incarcéré (ses rapports au rêve, au corps, à l’altérité, à l’espace et au temps). Ponctuée par une situation clinique, l’étude identifie ce que Sami-Ali appelle le banal (monde hyper-réel duquel les possibilités d’émancipation par l’imaginaire sont réduites, voire inexistantes) comme étant la dynamique de fond du vécu carcéral. L’individu y devient un « être unique en général », rouage anonyme d’une organisation qui le dépasse.