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Avec certains sujets, l’analyste ou le psychothérapeute ressent un vide dans le contre-transfert, consistant en une hallucination négative qui intervient en miroir du travail du négatif chez le patient. Ce contre-transfert rend compte des modalités transférentielles de ce patient, ainsi que d’un trouble limite de la subjectivation relié à une défaillance du miroir interne. Ce miroir interne est alors recherché au dehors, au sein du transfert, mais il l’est aussi à un niveau « transitionnel » dans des prothèses.
Une situation d’urgence en CMPP. Le lâcher-prise du soignant permet, quand cela le nécessite, d’accueillir l’événement là où celui-ci se produit pour en faire un moment clinique agi qui s’inscrit dans le parcours de soin dans un projet de symbolisation. Cela passe par l’événement devenu scénographie temporo-spatiale, véritable médiation dans le suivi des populations d’enfants et de familles présentant des inorganisations identitaires, empêchés de latence.
Article de Oriane Petiot, Jean François Desbiens, Jérôme Visioli
Paru dans la revue Empan, n° 129, mars 2023, pp. 140-150.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Épidémie, Étudiant, Isolement, Enseignement à distance, Technologie numérique, Sport, Implication personnelle, Covid-19
Dans une allocution télévisée diffusée le 28 octobre 2020, le président de la République française, Emmanuel Macron, a annoncé le début d’un deuxième confinement visant à contrer l’épidémie de Covid-19. Deux jours plus tard, les Français pouvaient sortir de chez eux uniquement sous conditions et munis d’une attestation dérogatoire. La formation dispensée au sein des établissements d’enseignement supérieur s’est alors poursuivie à distance. Dans un article publié sur le site « france24.com », une étudiante s’est confiée : « Huit heures seul derrière un ordi, c’est interminable. L’attention se perd, on se sent complètement perdu […] en décembre, c’est devenu trop difficile, j’ai vraiment décroché . »
Le défaut d’inscription d’une expérience traumatique dans la psyché du sujet se révèle particulièrement dans les images au contenu brut qui l’envahissent. L’image peut-elle être, alors, un support au travail de symbolisation de l’expérience traumatique ? À partir de deux situations cliniques, cet article interroge les figures, effets et destins de l’image dans la traversée du traumatisme psychique par le sujet. Nous constaterons qu’en utilisant l’image dans le témoignage et la photographie, le sujet parvient progressivement à la mettre à distance, et à partager ses éprouvés.
Paru dans la revue Empan, n° 114, juin 2019, pp. 44-50.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychiatrie, Soin, Consentement, Contrainte, Hôpital psychiatrique, Droits des usagers, Violence, Santé mentale, Sécurité
Mes recherches en sociologie m’ont conduite à étudier les situations de violence, les pratiques de contrainte et les unités sécurisées à l’hôpital psychiatrique, en parallèle de la montée de la démocratie sanitaire qui prône le respect des droits des patients et notamment de leur consentement. Ce texte parcourt ces terrains d’enquête au prisme de l’enfermement, dont les paradoxes illustrent les mutations en cours dans le monde de la psychiatrie.
L’auteur s’intéresse au devenir des soins de l’enfance à l’âge adulte : évaluation et fonctions de ces retours dans les populations d’inorganisations identitaires précoces dits « abusés narcissiques ».
Paru dans la revue Empan, n° 113, mars 2019, pp. 18-25.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Schizophrénie, Psychose infantile, TED, Autisme, Hôpital de jour, Espace, Psychose
L’auteur aborde la dimension psychopathologique des psychoses infantiles (TED, F84) depuis le dispositif d’un hôpital de jour pour adultes à partir de 16 ans, accueillant principalement des schizophrènes. Après un détour historique et terminologique autour de l’autisme et de l’autoérotisme, l’auteur revient sur la clinique d’un envahissement massif de l’espace-temps institutionnel et de débordements physiques inépuisables ainsi que sur les modalités de leur traitement. Pour conclure sur les confins cliniques entre psychose infantile et psychose de l’adulte.
Paru dans la revue Empan, n° 113, mars 2019, pp. 45-53.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychothérapie, Évaluation, Épistémologie, Sciences humaines et sociales
Les recherches empiriques en psychothérapie ont été contestées dans leurs principes et leurs méthodes. La même exigence de performance s’est étendue à d’autres secteurs de l’action sociale produisant des résultats polémiques. Une brève analyse épistémologique montrera des impasses méthodologiques analogues tant dans l’évaluation de la subjectivité que dans les domaines des sciences sociales. La prise en compte de la complexité du subjectif et de la singularité des cas permettra le développement des recherches à la scientificité accrue car proches d’une clinique individualisée.
Le dépistage précoce des bébés à risque autistique pose la question de la complexité du diagnostic et du risque de déterminisme de l’évolution.
À travers la psychothérapie de Lilian, bébé de 20 mois avec des signes d’alerte autistique avec ses parents, nous décrirons les symptômes, les défenses avec l’intrication et la succession d’éléments autistiques et psychotiques et le processus transférentiel à partir de la construction du moi corporel.
L’évolution favorable de Lilian témoigne de la pertinence de la prise en charge précoce dans une vision psychodynamique et développementale.
Cet article oppose deux logiques observables dans le monde hospitalier et s’appuie sur les pratiques de la clinique de La Borde :
– la logique commerciale et concurrentielle valorise les actes, la performance et l’attractivité nécessaires pour équilibrer les comptes et les choix managériaux qui vont dans ce sens ;
– la psychiatrie humaniste et le mouvement de psychothérapie institutionnelle, avec cette question éthique de base : comment transformer l’admission en accueil et soigner l’hôpital pour éviter qu’il ajoute des symptômes à ceux de la maladie en elle-même ?
À La Borde, la double articulation établissement/comité hospitalier/club constitue une réelle alternative. De nombreuses personnes ont pu, dans leur cursus thérapeutique, passer insensiblement d’une hospitalisation à temps plein à une hospitalisation de jour ou une sortie de la clinique.