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Si les pratiques du vélo sont sous-tendues par des enjeux considérables, tout le monde n’est pas disposé à en faire. Durant l’adolescence, les filles sont sensiblement plus nombreuses que les garçons à abandonner le vélo, et ce clivage est particulièrement marqué dans les Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Notamment en raison de puissantes normes d’appropriation masculine de l’espace, associées à des pratiques éducatives très sexuées, les filles sont fortement susceptibles d’incorporer des inclinations à protéger son corps, à craindre de se déplacer seule, de s’aventurer, et de stationner dans l’espace public, limitant grandement leurs possibilités réelles de pratiquer. L’article montre que la prégnance de ce constat n’empêche pas d’observer, chez des filles d’une même classe d’âge et résidant dans des QPV particulièrement défavorisés des métropoles de Strasbourg et de Montpellier, des socialisations cyclistes variées révélant d’importantes inégalités d’opportunités. Si les injonctions auxquelles elles sont sujettes les poussent à mettre en place des stratégies pour se préserver ou se protéger, toutes ne développent pas les mêmes compétences, croyances, et dispositions. Ainsi, l’article illustre, d’une part, l’enjeu d’étudier comment s’articulent les socialisations urbaine, « mobilitaire », sportive, sanitaire et écologique des individus et, d’autre part, la grande diversité des manières d’habiter et de se déplacer observables dans les quartiers défavorisés.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, 76ème année, n° 3 & 4, décembre 2016, pp. 101-112.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Ecole-Enseignement, Étudiant, Interculturel, Imaginaire, Mobilité géographique, ERASMUS (European region action scheme for the mobility of university students)
Cet article interroge et problématise la compétence interculturelle en situation de mobilité académique à partir d’un travail sur les idéologies et les imaginaires. Partant du principe que de nombreux modèles de cette compétence sont fondés sur des arguments doxiques qui tendent à endoctriner les étudiants, je propose de multiplier les imaginaires de l’interculturel auprès d’étudiants en mobilité afin de rendre leurs expériences plus satisfaisantes et réalistes. L’article interroge d’abord le concept d’imaginaire et montre comment il s’applique aux mobilités. Un appel à revoir les tenants et les aboutissants de la compétence interculturelle conclut l’article.
Plus fréquemment traitée comme un problème social, urbain et politique que comme une question sociologique à part entière, la périurbanisation est l’objet de nombreux débats. Le phénomène périurbain est souvent appréhendé à travers des approches trop générales ou trop locales. Cet article propose d’abord une discussion de la catégorie statistique du périurbain. Il s’appuie ensuite sur un cadre d’analyse original qui permet d’aborder la question périurbaine en combinant les échelles. Exploitant les recensements de la population depuis 1968, l’article propose une mesure de l’évolution du poids du périurbain et montre que l’idée d’une « explosion périurbaine » est à relativiser. L’étude des caractéristiques sociodémographiques de ce « tiers espace » souligne à la fois sa diversité et sa cohérence lorsqu’il est comparé aux centres et aux banlieues. Le périurbain ne saurait donc être réduit ni à un espace des classes moyennes ni à une zone de relégation. Il doit être pensé en lien avec les systèmes urbains concrets auxquels il s’intègre.
Article de Richard GRIMAL, Jean Paul HUBERT, Jean Loup MADRE, Jean Paul HUBERTet al.
Paru dans la revue Economie et statistique, n° 457-458, 196 p..
Mots clés : Mobilité géographique, Transport, Comportement, Évolution, Travail, Logement, Budget, Coût, Classe sociale, Pollution, TRAJET, ILE DE FRANCE, LUXEMBOURG
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 184, septembre 2010, pp. 2-21.
Mots clés : Urbanisme, Mobilité sociale, Mobilité géographique, Inégalité, ATHENES
La ségrégation est une forme de séparatisme social produite par la discrimination ouverte ou par l'agrégation des choix de localisation résidentielle. Un environnement de haute mobilité sociale et de régulation libérale de l'allocation du logement favorise la ségrégation à travers la mobilité résidentielle induite par la mobilité sociale et le triage spatial qui en résulte. L'exemple d'Athènes montre que, même quand ces conditions ne sont pas réunies, le séparatisme social prend des formes différentes qui peuvent aussi neutraliser les effets bénéfiques escomptés de la mixité sociale : ce n'est pas la distance spatiale qui génère la distance sociale, elle est plutôt un moyen par lequel celle-ci se reproduit. Par ailleurs, les inégalités générées par cette ségrégation ne figurent pas sur l'agenda politique athénien, qui a laissé la structure socio-spatiale traditionnelle de la ville se déliter progressivement avec les choix de localisation résidentielle des couches moyennes et supérieures.