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Article de Nicolas JOUNIN, Fatine AHMADOUCHI, Aurélie BACHIRI, et al.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 1, pp. 3-29.
Mots clés : Contrôle, Discrimination, Contrôle d'identité, Police, Image, Ethnie, Groupe d'appartenance, Jeune, Étudiant, Mode de vie, Transport, Loisir, Sociologie, Enquête, Questionnaire, GENRE, ILE DE FRANCE
Cet article interroge les modalités des contrôles d'identité menés par les forces de l'ordre et notamment la sélection qui y préside, à partir d'une enquête par questionnaire auprès d'étudiants. Le look et le sexe ont des liens significatifs avec la probabilité d'avoir été contrôlé au moins une fois. La race présente également un lien significatif lorsqu'on opère un contrôle par des variables indiquant des pratiques de transport et de loisir. Au-delà de cette disparité, on voit apparaître des écarts, voire la formation d'une « clientèle policière », à travers la répétition et la manière dont se déroulent les contrôles.
Si le Maroc passe pour un pays où la sexualité est taboue, force est de constater que sa place au sein des espaces publics reste complexe. À partir de la reconstitution des stratégies littéraires et de « l'entrée en littérature » de Hicham Tahir, jeune écrivain ayant publié en 2012 un recueil de nouvelles très remarqué intitulé Jaabouq, il s'agit de comprendre la nature des positions socialement construites à l'égard des phénomènes considérés comme déviants. En parlant de l'homosexualité sans se déclarer lui-même homosexuel ou bien en évoquant la vie des migrants subsahariens au Maroc en traitant la question de la prostitution, Hicham Tahir s'est socialement positionné dans l'espace littéraire marocain comme un auteur ambivalent, capable de transcender l'opposition entre le « normal » et le « pathologique ».
L'objet de notre travail est de proposer une approche spatiale du bien-être à l'école sur la base d'une enquête de victimation et de climat scolaire. Une focalisation sur les vestiaires d'EPS permet d'examiner un lieu singulier qui échappe la plupart du temps au regard et à la vigilance de l'adulte. Mille quarante-neuf élèves, issus de 13 collèges ont été interrogés. Les résultats montrent qu'il y a bien des lieux propices aux manifestations de violence au sein du collège selon le point de vue des élèves. Les victimations dans les vestiaires apparaissent singulièrement élevées dans cet espace et en particulier les moqueries, le voyeurisme, les bagarres collectives ou encore les dissimulations d'objets.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 1, pp. 73-97.
Mots clés : Travail des femmes, Agriculture, Cannabis, Sociologie, MAROC
La culture de cannabis dans le Rif, activité agricole familiale, relève d'une organisation du travail complexe. Chaque membre de la famille y participe et obéit à des codes qui varient selon le sexe, l'âge et la place que chacun occupe au sein de la famille. Les femmes sont initiées par les hommes à certaines étapes de la culture de cannabis et effectuent un travail considérable, sans toujours profiter de reconnaissance sociale ou de revenus. En étudiant la part de visibilité et d'invisibilité de celles-ci dans la culture de cannabis, cet article analysera leur place, désormais incontournable, puisque leur participation permet d'abaisser les coûts de production du cannabis, tandis qu'elles adoptent certaines stratégies assurant le maintien de cette culture.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 1, pp. 99-121.
Mots clés : Peine de mort, Recherche en sciences sociales
La recherche sur l'effet dissuasif des peines donne lieu à une impressionnante production quantitative, souvent indigeste et discordante. Une exploration des équipes qui travaillent sur la corrélation exécutions-homicides permet d'identifier une « minorité bruyante » de recherches très favorable à la peine de mort. Connaître l'auteur d'un article dans ce domaine est un meilleur prédicteur des corrélations trouvées que le type de données utilisées. On découvre alors un profil de l'auteur qui a une proportion importante de résultats favorables à la peine de mort : il s'agit d'un économiste américain qui ne se présente pas comme spécialiste du crime et qui enseigne dans une faculté moins prestigieuse que celle où il a soutenu sa thèse, alors que les sociologues et les économistes des facultés hautement classés ont tendance à trouver des résultats plus proches d'un effet « zéro » de la peine de mort sur l'homicide.