Vous êtes étudiant, professionnel, enseignant, documentaliste, chercheur en travail social ?
Accédez ici à tous les outils de PRISME vous permettant de chercher de la documentation et de suivre une veille documentaire spécialisées dans le secteur des sciences sociales et de l'action sociale.
Les thérapies systémiques familiales restent peu pratiquées au Cameroun et en Afrique. Ceci s’explique souvent par le fait que les modèles transactionnels familiaux traditionnels, de nature asymétrique, restent vivaces. Ils sont véhiculés à travers les mythes et rituels qui organisent la vie des familles, malgré la diversité des espaces de socialisation et d’enculturation qui se proposent à l’idiosyncrasie des générations actuelles. Ceci est souvent à l’origine de crises ou pannes du fonctionnement familial. Les thérapeutes eux-mêmes, sont souvent porteurs de ces modèles inconscients dans leurs interventions et leurs pratiques, qui agissent comme des contraintes à la formation et l’exercice des thérapies systémiques. L’article présente et analyse la prise en charge d’une famille dont les difficultés transactionnelles, portées par la mère, sont des symptômes d’une crise du fonctionnement familial dont le conflit père/fils est le nœud. L’observation clinique suggère que la famille négocie péniblement la transition entre traditions et modernité. La réponse proposée est une approche systémique-fonctionnelle conduisant à une réorganisation autonome et guidée du fonctionnement familial, laquelle a montré son efficacité dans la disparition des symptômes névrotiques chez le malade désigné.
L’objectif de notre recherche est l’analyse prospective des modifications du mythe familial et de la structure de la famille durant la période de la crise du post-partum conduisant à une hospitalisation mère-enfant. Dans la perspective de faire une esquisse du mythe familial, nous optons pour l’utilisation des blasons de famille. Les résultats indiquent que la crise du post-partum nécessitant une hospitalisation conjointe est caractérisée par l’absence de représentations du bébé, du père, des grands-parents, du rôle parental et de la différenciation familiale. L’hospitalisation et le processus thérapeutique périnatal permettent à ces mères d’intégrer des éléments dyadiques dans leur réseau de signifiants familiaux, alors que l’intégration triadique est moins présente dans notre population. Nous avons constaté une amélioration significative des scores de fonctionnement familial dans tous les groupes de diagnostic à la sortie de l’hôpital et six mois plus tard. Les scores relatifs aux relations mère-bébé et aux symptômes se sont également améliorés de manière significative.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 27-38.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Approche historique, Crise, Développement, Éducation, Estime de soi, Famille, Image de soi, Individu, Recherche, Représentation sociale, Sexe, Société
De la Libération à la fin des années 1960, l’adolescence devient un sujet d’étude important pour les psychiatres, les psychologues et les psychanalystes, en lien avec le thème de la délinquance juvénile. Au centre de ces recherches, on trouve la notion de crise, issue des travaux du psychologue wallonien Debesse. Mais quel est le sens de cette crise ? Doit-elle nécessairement apparaître au cours du développement ? Quelles en sont les causes ? Individuelles ? sociales ? familiales ? Quels seraient les remèdes possibles ? L’auteure retrace quelques recherches de cette période qui visent à éclairer ces questions. Ce recul historique permet de s’interroger sur ce qui est permanent dans les difficultés des adolescents et sur ce qui est plus spécifique de la société contemporaine.
Article de Patricia Bessaoud Alonso, Juliette Clément
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 30, automne 2020, pp. 83-96.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Approche historique, Autorité parentale, Changement social, Évolution, Famille, Famille monoparentale, Histoire familiale, Homoparentalité, Individualisme, Institution, Intérêt de l'enfant, Mariage, Parentalité, Paternité, Patriarcat, Père, Pouvoir, Recherche, Relation enfant-père, Représentation sociale, Sociologie, Témoignage, Vie institutionnelle
L’institution familiale s’est transformée ces dernières décennies à la faveur d’un processus assujetti à un arsenal législatif, aux mutations sociétales et aux politiques publiques mises en œuvre. L’individualisme prend corps au sein de la famille avec une expression du désir exacerbé autour de la parentalité et plus singulièrement de la paternité. L’institution est revisitée à travers la place du père, biologique ou non, quelles que soient la configuration familiale et l’orientation sexuelle. Les pères sont-ils des analyseurs des familles contemporaines ?
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXII, n° 1, janvier-juin 2019, pp. 207-223.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Maternité, Psychose, Risque, Éthique, Représentation sociale, Résilience, Famille
La parentalité des mères présentant un trouble psychotique demeure peu étudiée et majoritairement considérée dans la littérature francophone du point de vue des facteurs de risque pour l’enfant. À travers une revue de la littérature, cet article propose un nouveau regard face à cette problématique en interrogeant également les facteurs de protection. L’objectif est d’exposer d’une part, les effets délétères de la maladie et les difficultés que les femmes psychotiques rencontrent dans leur parentalité et d’autre part, les facteurs individuels et environnementaux qui peuvent contribuer à les protéger dans leur rôle maternel. Une approche écosystémique, prenant en compte les facteurs personnels et environnementaux, semble la plus adaptée pour comprendre la problématique des mères présentant un trouble psychotique et contribuer à un processus de résilience individuelle ou familiale.
L’auteur se propose de réfléchir à la place du père dans la société contemporaine en se demandant : « Que faut-il pour faire un père ? » Après quelques repères historiques de la place du père et partant de l’idée que la paternité se déroule toujours en même temps sur la scène individuelle et la scène collective, l’auteur fait l’hypothèse qu’il faut trois éléments : un enfant, une mère, une société. En plus d’être reconnu par l’enfant et la mère, le père doit être institutionnalisé et il doit aussi se reconnaître lui-même, ce que font les pères contemporains en quittant l’ancien modèle du pater familias et en inventant de nouvelles modalités d’être père – qui dérangent. Ce phénomène de société dépasse largement l’émergence de nouveaux comportements paternels et modifie radicalement la procréation, la filiation, l’éducation, la vie du couple, les rôles masculins et féminins.
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 214, septembre 2016, pp. 46-65.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Modèle parental, Inégalité, Travail ménager, Reproduction sociale, Représentation sociale, Famille, [QUOTIDIEN], Statistiques, Mode de garde, Rôle, Divorce
De grandes différences de statuts et de fonctions demeurent entre les hommes et les femmes dans la sphère privée. Cet article souligne l’importance de la présence de l’enfant dans le maintien et la justification de ce déséquilibre persistant. L’enfance – et a fortiori la petite enfance – reste en effet un domaine où la coparentalité est peu active dans les faits. Fortement intériorisée par les parents des deux sexes, y compris chez les jeunes générations, la division sexuelle des rôles parentaux transparaît également dans l’action des politiques publiques menées en France au cours de la dernière période, tiraillées entre le souci affiché de favoriser une plus grande égalité entre hommes et femmes dans les sphères de la famille et du travail et leur « attachement traditionnel » aux spécialisations des rôles sociaux de sexe. L’institutionnalisation des modes de garde a fortiori individualisés, mais aussi paradoxalement les nouvelles lois supposées favoriser un meilleur partage des responsabilités parentales après divorce ont implicitement consacré une place principale aux femmes dans l’exercice de leur rôle maternel. En s’appuyant sur des résultats d’enquêtes sociologiques et sur une exploitation de données statistiques, cet article entend prendre la mesure de la réalité des normes sociales de parentalité à l’aune des représentations sociales et des actions de la sphère publique si étroitement présentes au cours de ces dernières décennies dans la définition sociale (normative) de la sphère privée et des ses relations internes.
Article de Elin Kvande, Berit Brandth, Johanna Lammi Taskula, et al.et al.
Paru dans la revue Revue des politiques sociales et familiales, n° 122, janvier-juin 2016, pp. 1-139.
Mots clés : Enfance-Famille, Père, Paternité, Congé de paternité, Famille, Travail, Couple, Parents, Relation enfant-père, Coéducation, Famille monoparentale, Garde alternée, Représentation sociale, Travail ménager, Congé parental d'éducation, Statistiques, Prématurité, Europe, Norvège, Finlande, Portugal, Royaume Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord, France
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 34, n° 1, pp. 69-84.
Mots clés : Homoparentalité, Homosexualité, Couple, Famille, Thérapie familiale, Thérapie de couple, Modèle, Représentation sociale, Psychothérapeute, Formation
Les couples et les familles avec partenaires et parents LGBT (lesbiens, gays, bisexuels, transgenres) sont souvent passés sous silence dans l'approche systémique. Ce silence trouve ses racines dans l'hétérocentrisme qui a influencé la définition de couple, de famille et de relations familiales ainsi que de leur « normalité » vs « pathologie ». Qu'on soit chercheur ou clinicien, il est intéressant de prendre en considération l'impact de l'homophobie, de l'hétérosexisme, de l'hétéronormativité dans la vie quotidienne de ces couples, de ces familles et de leurs enfants. En particulier dans la consultation clinique, il semble important d'en évaluer leur degré de stress, d'ambiguïté relationnelle, d'homonégativité intériorisée ainsi que de support social. Nous réfléchirons aussi sur les atouts et les limites des modèles majeurs de thérapie de couple et de famille dans le travail thérapeutique ainsi que sur la nécessité d'envisager des pistes dans la formation du futur thérapeute sur les questions LGBT. Formation qui pourrait être basée sur le modèle de la diversité comme modèle inclusif des différences familiales et relationnelles contemporaines.