Documentation sociale

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Réponses 1 à 10 sur un total de 106

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Une charité bien ordonnée ? La gestionnarisation de l’aide alimentaire en France

Article de Tom Beurois, Lucas Faure

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, novembre-décembre 2023, pp. 235-253.

Mots clés : Lien social-Précarité, Aide alimentaire, Association, Subvention, Finances publiques, Management, Gestion financière, Bénévolat, Recrutement, Implication personnelle, Religion

À partir de deux enquêtes ethnographiques menées dans des associations d’aide alimentaire en France, cet article interroge les logiques gestionnaires qui s’y déploient. Centrée sur le Sac à Malices (SAM) et le Secours islamique France (SIF), l’analyse porte plus spécifiquement sur l’engagement et la sélectivité sociale des membres. La première partie du texte revient sur la valorisation des épiceries sociales comme une forme légitime de renouvellement de l’aide alimentaire. Recourant à la gestionnarisation, les associations de nos enquêtes peuvent y voir une manière de se légitimer dans un contexte qui leur est défavorable. L’article revient ensuite sur le travail quotidien qui s’y réalise en donnant à voir comment il y est mesuré et encadré. Ce texte montre que le développement des logiques gestionnaires incite à une plus grande sélectivité sociale des membres et introduit une tension structurante entre la possibilité d’être un espace d’engagement ouvert au plus grand nombre et la norme d’utilité sociale qu’elle induit.

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Lutte contre la radicalisation des familles : la tentation sécuritaire du dispositif de protection de l’enfance

Article de Lionel Clariana

Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 16, 2022-1, pp. 213-240.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Protection de l'enfance, Enfance en danger, Famille, Radicalisation, Religion, Prévention, Danger, Risque, Sécurité, Contrôle social, Norme sociale, Déviance

À un niveau interinstitutionnel, prévenir ou traiter la radicalisation islamiste violente des familles passe par l’association régulière du dispositif de protection de l’enfance à celui de répression. Conçus au départ pour traiter dans une perspective émancipatrice les situations de risque ou de danger pour un mineur, les outils « protection » peinent aujourd’hui à s’adapter aux spécificités de contrôle et de normalisation d’individus catégorisés à partir de leur pratique cultuelle, fût elle déviante, délinquante ou criminelle.
Pour remédier à cette difficulté, depuis 2014 et la lutte contre la « radicalisation », le législateur ne cesse d’adapter les mesures éducatives de protection à l’exceptionnalité des événements. Ce faisant, il opère un glissement des compétences des conseils départementaux, jusqu’alors chef de file en la matière, vers les services de l’État (PJJ, ARS, Éducation nationale). Il détourne ainsi les procédures de leur finalité première et assouplit à l’extrême le cadre des interventions pour les mettre au service exclusif du traitement de l’enfant dangereux avec sa famille.
Avec la « radicalisation », on assiste donc à une construction politico juridique strictement sécuritaire du champ de la protection en direction d’un public cible, moins soucieuse dans sa conception de l’intérêt et des besoins des individus que de la préservation d’un certain ordre social et public.

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L’élève adolescent en situation minoritaire. Le travail identitaire du sujet sur ses référents ethnoculturels

Article de Marie Jacobs

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 26, automne 2021.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Élève, Minorité culturelle, Identité, Enfant de migrant, Adolescent, Communauté, Établissement scolaire, Quartier, Mixité sociale, Religion, Bruxelles

Certaines affirmations identitaires juvéniles dans les quartiers populaires tendent parfois à être interprétées comme un signe de repli ou de refus d’intégration dans la société. Or, le processus de construction identitaire en contexte d’immigration ou en situation minoritaire se distingue par son caractère dialectique et multidimensionnel. L’article analyse comment les élèves de deux établissements scolaires bruxellois mobilisent différents répertoires ethnoculturels et négocient l’incidence de ces référents sur leur identité. Les résultats de cette enquête menée auprès de 21 élèves âgés de 15 à 18 ans mettent en lumière la réflexivité dont ils font preuve. Si le cadre scolaire et le caractère fédérateur ou ségrégatif des catégories sociales et ethnoculturelles circulant dans son enceinte structurent de manière contrastée les identifications des élèves, l’article démontre que ces derniers n’ont pas la volonté de se réfugier dans les référents ethnoculturels de la communauté environnante (celle du quartier, de la communauté religieuse, de la famille) et ont la capacité de raisonner leurs choix et de prendre position.

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Quelle(s) problématique(s) des radicalités violentes ?

Article de Tristan Renard, Mathilde Coulanges, Jean Marc Joussellin

Paru dans la revue Empan, n° 123, septembre 2021, pp. 13-20.

Mots clés : Justice-Délinquance, Radicalisation, Implication personnelle, Violence, Passage à l'acte, Psychopathologie, Religion, Terrorisme, Récit de vie

Peut-on penser la problématique des radicalités sans tomber dans des jugements normatifs (« la radicalité, c’est mal ») ? Comment penser le lien potentiel entre radicalité et violence ? L’objet de cet article est de présenter la trajectoire de construction du champ d’intervention de l’équipe du CRESAM-Occitanie qui a consisté à questionner la problématique de la radicalisation autour des notions de radicalités, violences extrêmes et configurations.

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Radicalités en psychiatrie périnatale. Questionnements à propos d’une naissance

Article de Ludivine Guerin Franchitto

Paru dans la revue Empan, n° 123, septembre 2021, pp. 86-93.

Mots clés : Justice-Délinquance, Radicalisation, Religion, Institution, Hôpital psychiatrique, Maternité, Hospitalisation d'office, Islam, Enfant placé, Relation enfant-mère

Lara attend un bébé alors qu’elle est hospitalisée en psychiatrie et radicalisée. Il existe un risque de fugue à la maternité. Comment préparer cette naissance tout en gardant une approche clinique et mesurée, malgré la pression et les angoisses ? S’il était certain dans cette histoire que nous devions réfléchir à un dispositif permettant de protéger la mère et l’enfant, nous nous questionnons sur la place qu’ont pris les différents enjeux sociétaux et sécuritaires, nous éloignant de notre rôle de soin. Nous partageons ici nos questionnements et nos doutes.

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La radicalité du bien ou d’un nouvel humanisme

Article de Rocco Femia

Paru dans la revue Empan, n° 123, septembre 2021, pp. 58-67.

Mots clés : Justice-Délinquance, Radicalisation, Égalité, Implication personnelle, Idéologie, Approche historique, Religion

À l’heure où dominent, dans une grande partie du monde, les libéralismes économiques et politiques, à une époque marquée par la pandémie mondiale, Rocco Femia s’interroge sur le concept de radicalité en remontant à sa racine : le choix de la profondeur dans l’appréhension des choses, de l’engagement sans faille dans les idées. En parcourant l’histoire économique du monde occidental depuis le second après-guerre, en faisant appel à certains philosophes et penseurs des XXe et XXIe tels que Karl Marx, Hannah Arendt ou encore le pape François, tout en mobilisant des écrits aussi anciens que les Évangiles, Rocco Femia, dans ce texte, donne de la radicalité une définition presque programmatique.

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Dieu vomit-il les tièdes ?

Article de Jean Pierre Albert

Paru dans la revue Empan, n° 123, septembre 2021, pp. 21-27.

Mots clés : Justice-Délinquance, Radicalisation, Religion, Implication personnelle, Mort, Reconnaissance, Épistémologie, Identité, Croyance

La radicalité, conçue comme une forme d’engagement exclusif, agonistique et parfois violent en faveur d’une cause valorisée, est saisie dans la diversité des domaines où elle apparaît : religion, politique mais aussi idéal artistique, souci de pureté corporelle incluant le véganisme et la confiance aveugle dans les médecines parallèles. Ce large spectre conduit à la considérer comme un phénomène somme toute banal. Elle est ici examinée dans la perspective d’une épistémologie critique (quels sont les types de croyances et de rapports à la vérité qui la rendent probable ?), une sociologie de sa capacité mobilisatrice à travers les figures du héros, du saint, du martyr et leur reconnaissance au sein d’un groupe d’élus. Un dernier point est consacré à des « radicalités émergentes » et à leur place dans la construction des personnes sur le plan identitaire et axiologique.

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Enfants issus de la migration forcée : pour une optimisation de la prise en soins infirmière

Article de Muriel Guignard, Kristina Lazic, Melody Monod, et al.

Paru dans la revue Cahiers de la puéricultrice, n° 348, juin-juillet 2021, pp. 31-36.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Santé-Santé publique, Enfant de migrant, Migration, Soin, Droit d'asile, Accès aux soins, Prise en charge, Réfugié, Développement cognitif, Hygiène, Acculturation, Identité culturelle, Bilinguisme, Alimentation, Santé mentale, Culture, Religion, Infirmier, Équipe pluridisciplinaire

Les impacts d’une migration forcée sur un enfant sont loin d’être anodins et nécessitent une prise en soins adaptée, systémique et collaborative, prenant en compte les obstacles pouvant entraver l’accès aux soins de ces jeunes migrants. Différentes pistes sont proposées à la pratique infirmière, afin d’optimiser la prise en charge de cette population spécifique.

"Ici, on peut s’autoriser à prendre un jeune dans les bras" : l’engagement des émotions en protection de l’enfance

Article de Sarra Chaïeb

Paru dans la revue Vie sociale, n° 34-35, 2021, pp. 207-219.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Émotion, Distance, Affectivité, Protection de l'enfance, Relation travailleur social-usager, Pratique professionnelle, Vocation, Religion, Catholicisme, Judaïsme, Relation éducative, Apprentis d'Auteuil, Oeuvre de secours aux enfants

La non-implication des affects et la recherche de la « bonne distance » sont des références incontournables dans les formations de travailleurs sociaux, jusqu’à devenir des référents professionnels. En nous interrogeant dans cet article sur des établissements sociaux imprégnés par le religieux (le catholicisme pour les Apprentis d’Auteuil et le judaïsme pour l’Œuvre de secours aux enfants-OSE), nous verrons qu’il est des lieux qui accordent une attention bienveillante aux émotions dans les relations socio-éducatives, et questionnerons l’influence du religieux dans le rapport qu’ils entretiennent aux affects. Cet article interroge les tensions entre vocation et professionnalisme, mais aussi la place des émotions dans le travail socio-éducatif. Oscillant entre les dimensions affectives et la mobilisation du religieux, les deux structures construisent un regard spécifique sur les relations éducatives et sur les aspects que doit recouvrir le professionnalisme au-delà de sa dimension « fonctionnaire ».

Gestion du fait religieux et injonctions d’inclusion : une source de tensions de rôle pour les managers de proximité ? Étude de la question du port du voile au sein d’une grande entreprise française de télécommunications

Article de Jean Christophe Volia

Paru dans la revue Revue internationale de psychosociologie et de gestion des comportements organisationnels, vol. XXVII, n° 70, 2021, pp. 27-49.

Mots clés : Travail-Emploi, Management, Travail, Religion, Entreprise, Rôle social, Conflit, Intégration, Voile religieux, Inclusion

La gestion du fait religieux est un sujet montant dans la littérature française depuis les années 2010. Parmi les faits religieux au travail les plus recensés, l’édition 2021 de l’enquête annuelle de l’Institut Montaigne désigne le port visible d’un signe religieux, confirmant la tendance des études précédentes. Ces dernières années, plusieurs affaires médiatisées en France font écho à cet état de fait. Elles mettent systématiquement en exergue des situations liées au port du voile islamique : comme Etam et Décathlon en 2019. Globalement une intervention sur le sujet religieux est plus délicate que sur d’autres pour les managers, notamment en cas de conflit avec un salarié (Institut Montaigne, 2021). Les entreprises sont alors de plus en plus nombreuses à proposer à leurs managers de proximité des dispositifs d’aide à la gestion du fait religieux. Ils officialisent la posture de l’organisation sur le fait religieux, et son approche de la diversité. Les managers de proximité se retrouvent en effet au carrefour des attentes de plusieurs émetteurs. Ils sont à la fois garants de la politique de l’entreprise et premier relai des revendications des salariés. Notre étude questionne donc les tensions de rôle que ces managers peuvent ressentir face à la gestion des pratiques religieuses des salariés, ce à travers le cas du port du voile. Une observation participante de trois ans au sein d’une grande entreprise française de télécommunications, nous a permis d’analyser son dispositif de gestion du fait religieux et de mener 66 entretiens semi-directifs, dont 41 auprès de managers.

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