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Paru dans la revue Empan, n° 134, juin 2024, pp. 18-26.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Protection de l'enfance, École, Justice, Psychiatrie infantile, Enfant, Adolescent, Institution, Approche historique, Partenariat
La pédopsychiatrie est née dans un contexte de délimitation des champs disciplinaires avec les autres institutions de l’enfance, l’école, l’éducation spécialisée, la protection de l’enfance et la justice des mineurs, en interface, en tant que partenaires de prises en charge partagées pour les situations complexes. Aujourd’hui, rendre compatibles des positions concrètes dans les projets avec le maintien d’une pensée vivante autour du sujet et de ce qui se joue entre les institutions est possible avec une nouvelle clinique interinstitutionnelle.
Acteurs majeurs du soin psychique, les CMP/CMPP, pivots du dispositif de secteur, accueillent sans discrimination une patientèle de 0 à 18 ans dans une démarche de prévention, de diagnostic et de soins. Demande croissante, pénuries de professionnels, moyens insuffisants, nécessité d’allier les approches neurodéveloppementales et psychodynamiques, recommandations de bonnes pratiques, les CMP/CMPP ont dû absorber les changements inhérents à ces nouvelles approches. Ils restent des lieux propices à l’éclosion d’une grande créativité au profit du patient et des familles.
La pédopsychiatrie, depuis l’origine, répond à la commande sociétale en même temps qu’elle foisonne de nouveaux concepts. Les mouvements d’accélération contemporains, qui infiltrent la discipline, ont un effet de désorientation et posent inéluctablement la question du sens. Les professionnels du soin psychique vivent ainsi une forme de désorientation et résistent à celle-ci en tentant de relier entre eux les éléments théoriques de modélisation du psychisme et les conceptions thérapeutiques. Mais les problématiques de flux débordants des sollicitations, souvent au-devant de la scène, poussent nécessairement à penser des alternatives à la « pédopsychiatrisation » de la société.
Article de Raphaël Carré, Laurent Morlhon, Blandine Ponet
Paru dans la revue Empan, n° 114, juin 2019, pp. 16-21.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Contention, Psychiatrie, Enfermement, Législation, Témoignage, Isolement, Approche historique, Contrôle, Travail d'équipe, Violence
À travers les résultats des recherches sur le vécu des patients et des soignants, sur les données épidémiologiques de contention physique, la psychiatrie est abordée dans ce qu’elle représente de l’enfermement à son extrême : l’immobilisation totale du sujet. La pratique actuelle de la contrainte physique s’inscrit dans une évolution historique depuis l’Antiquité jusqu’à une levée du tabou aujourd’hui : de nombreux rapports et recommandations ainsi que la législation questionnent sur une recrudescence de ces mesures. Pourtant, comment éviter d’en arriver à ces mesures d’enfermement ? Comment le travail en équipe peut-il permettre d’éviter la contention et que chacun cherche des solutions dans chacune des situations ?
Le concept de psychose est en voie de démantèlement dans la psychiatrie actuelle, celle des DSM. Cet article retrace cette évolution notamment depuis les années 1970. Il réaffirme en même temps l’importance de ce concept de psychose pour la psychanalyse, en faisant le point sur son contenu d’aujourd’hui.
La distinction entre psychoses infantiles et autismes engage non seulement des questions scientifiques, cliniques et thérapeutiques. Elle porte un éclairage particulier sur l’histoire de la psychiatrie, notamment sur ses changements de paradigmes et de formalisation du diagnostic psychiatrique.