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Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 63, tome 1, janvier-mars 2022, pp. 65-111.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Mixité sociale, Amitié, Sociabilité, Conflit, Adolescent, Collège, Classe sociale, Réseau, Sociologie
La plupart des travaux portant sur la mixité sociale au collège se sont focalisés sur la composition socioprofessionnelle des établissements. En revanche, l’état des relations entre élèves au sein des établissements mixtes est mal connu. Se pose en particulier la question de l’homophilie sociale, c’est-à-dire de la propension des élèves à avoir des amis dont l’origine sociale est proche de la leur. Le présent article analyse les réseaux de relations de 861 élèves suivis entre leurs classes de 6e et de 3e, au sein de quatre collèges caractérisés par un fort degré de mixité sociale. Il mesure l’impact de l’origine socioprofessionnelle sur les amitiés et inimitiés des élèves, et le compare à celui d’autres facteurs d’homophilie (genre, notes et origine migratoire). Trois grands résultats sont identifiés. D’abord, il existe bien de l’homophilie sociale, plus prononcée parmi les amitiés fortes ainsi que celles qui se déploient à l’extérieur de l’établissement. Ensuite, l’origine sociale ne semble pas avoir d’effet significatif sur les inimitiés entre élèves. Enfin, la force de l’homophilie varie fortement d’un établissement à l’autre, suggérant un rôle important du contexte scolaire local.
Article de Axelle François, Anne Marie Nolet, Carlo Morselli
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 2, juin 2018, pp. 389-419.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détenu, Sociabilité, Réseau d'information et de communication, Internet, Réinsertion sociale, Interaction, Québec (Province du), Montréal
Prenant appui sur les recherches actuelles dans le traitement de la délinquance et mobilisant l’analyse des réseaux sociaux, cet article interroge l’influence de la sociabilité carcérale sur les perceptions individuelles à l’égard de la réinsertion. Les résultats d’une enquête menée auprès de 22 résidents d’une maison de transition située à Montréal suggèrent que plus le niveau de sociabilité carcérale est élevé, plus les résidents ont une vision négative de leur réinsertion, et inversement. En cohérence avec le phénomène général d’institutionnalisation, ce résultat et l’étude dans son ensemble autorisent la réflexion quant aux interventions conduites auprès de personnes contrevenantes.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 41, n° 1, mars 2017, pp. 3-27.
Mots clés : Justice-Délinquance, Sociologie, Marginalité, Psychopathologie, Sociabilité, Relation, Classification, Évolution, Inadaptation sociale, Trouble de la personnalité, DSM-I, DSM-II, DSM-III, DSM-IV, DSM-V
L’article propose une réflexion critique et clinique sur la notion de « personnalité antisociale », largement usitée dans le domaine de la nosographie des troubles mentaux et des pratiques « psy- » au sein du système de justice pénale. Notre réflexion débutera par une généalogie du vocable dans différentes versions de la classification psychiatrique, depuis les années cinquante jusqu’aujourd’hui, et plus particulièrement celle faisant autorité du Manuel statistique et diagnostique des troubles mentaux (DSM). L’absence de raisonnement sociologique dans l’usage d’une notion impliquant pourtant la référence au « social » sera discutée ainsi que ses évolutions historiques. Ensuite, la démonstration de l’antithèse que cette notion constitue pour une perspective psychopathologique digne de ce nom – dynamique, compréhensive et phénoménologique – sera développée en six arguments majeurs et plurivoques, tantôt empiriques et cliniques, tantôt théoriques.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 49, n° 3, pp. 559-583.
Mots clés : Socialisation, Sociologie, Réseau, Sociabilité, Relation, Rôle, Jeune, Changement, Influence sociale, Identification, Jeune majeur
Les processus de socialisation et les modes de sociabilité sont étroitement liés. Les réseaux personnels et leurs dynamiques donnent une image des inscriptions sociales à l'oeuvre. L'entrée dans la vie adulte s'accompagne de mutations importantes à cet égard. Les réseaux personnels évoluent profondément et interviennent par ailleurs sur les orientations des individus par les conseils et les influences parfois dissonants qu'ils proposent. A partir d'une enquête longitudinale qui suit un panel de jeunes depuis plus de dix ans, nous explorons les rapports entre l'évolution des réseaux personnels et les cheminements vers la vie adulte. L'identification d'« autrui significatifs », des raisons de leurs influences postulées, ainsi que l'étude des évolutions de leur centralité dans le réseau personnel permettent de dégager différentes logiques de sélection, d'influence et de composition qui contribuent conjointement à la dynamique des réseaux et des processus de socialisation.