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Article de Pedro José Garcia Sánchez, Samuel Bordreuil, Arnaud Frauenfelder, et al.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 44, n° 2, juin 2020, pp. 155-338.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Délinquance juvénile, Déviance, Recherche en sciences sociales, Théorie, Méthode, Sociologue, Biographie, Parcours professionnel, Justice des mineurs, Transgression, Violence, Insécurité, Ethnographie, Cicourel (Aaron)
Ce numéro rassemble des contributions de chercheurs francophones stimulés par la sociologie d’Aaron Cicourel, par ses interrogations méthodologiques et ses intuitions heuristiques. La sélection des articles a essayé de garder un certain équilibre générationnel entre les auteurs : jeunes docteurs, chercheurs confirmés et professeurs émérites. Il en va de même avec les traditions intellectuelles dans lesquelles ces auteurs inscrivent leurs travaux pour resituer les innovations théoriques, restituer les défis méthodologiques et mieux identifier l’empreinte des travaux d’Aaron Cicourel dans l’histoire des sciences, à commencer par la porosité interactive entre sciences sociales et sciences cognitives qui la caractérise.
Depuis un demi-siècle, on mesure la délinquance à l'aide de données de plus en plus éloignées du seul champ pénal. L'article montre comment les enquêtes françaises en santé publique contribuent à la connaissance du rapport des jeunes à la violence. Certaines de ces enquêtes renseignent sur la part des jeunes parmi les auteurs d'agressions, mais surtout, elles élargissent à des violences que les enquêtes de victimation classiques ne saisissent pas dans l'estimation de la surexposition des moins de 25 ans. L'article en analyse les raisons et les rapporte aux spécificités de la violence physique dans cette classe d'âge.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 2, pp. 137-139.
Mots clés : Psychiatrie, Psychopathologie, Classification, Diagnostic, Modèle, Méthode, Analyse critique, Légitimation, Épistémologie, DSM, DSM-IV, APA (ASSOCIATION AMERICAINE DE PSYCHIATRIE)
Publié par l'Association américaine de psychiatrie (APA), le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, mieux connu sous l'abréviation « DSM », s'impose comme l'instrument par excellence, tant dans le monde de la recherche scientifique que dans celui des pratiques cliniques. Depuis la première version de 1952 jusqu'à nos jours, le manuel a subi des révisions successives. La publication récente sur un site internet officiel du projet de la future nouvelle version (DSM-V), annoncée pour 2013, constitue un événement dit « historique » parce qu'il rendrait enfin transparent le processus de révision et s'ouvrirait ainsi à la critique du plus grand nombre, censée garantir la construction démocratique d'un manuel toujours plus rigoureux. Si la critique apparaît à la fois vive et polémiste dans le monde anglo-saxon, elle se montre beaucoup plus discrète dans le monde francophone alors que le manuel y est très utilisé et constitue indéniablement une référence incontournable. Le but de l'article est de poser les jalons d'une théorie critique du DSM, de ses conceptions et développements en vue d'un tant soit peu relativiser son caractère monopolistique.
La note de vie scolaire instaurée en France à la rentrée 2006 dans les collèges est en lien avec la lutte contre la violence à l'école. Les débats à son propos sont révélateurs des tensions actuelles autour des principes de justice entre des professionnels (enseignants, conseiller principal d'éducation, chef d'établissement) qui doivent s'accorder sur la manière d'attribuer la note. Outre les difficultés classiques de l'évaluation, la note de vie scolaire rencontre des obstacles particuliers demandant des arbitrages au cas par cas qui, tout en étant symptomatiques de la tendance actuelle à trouver des réponses locales et personnelles aux problèmes scolaires, peuvent fragiliser le dispositif même.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 35, n° 1, pp. 59-91.
Mots clés : Insécurité, Peur, Sociologie, Criminalité, Recherche en sciences sociales, Perception, Évaluation, Méthode, Interprétation, Concept, Interaction, Débat, Vie politique, Droit pénal, Analyse critique, Analyse comparative, Tolérance, ROYAUME UNI DE GRANDE BRETAGNE ET D'IRLANDE DU NORD
Cet article retrace les grandes étapes de l'évolution des sondages de délinquance autoreportée des années 1940 à nos jours. Des premières échelles de délinquance aux sondages autoadministrés les plus sophistiqués, l'apparition de nouvelles données est mise en parallèle avec la remise en question des théories classiques de la criminologie et le développement d'explications alternatives. Après avoir défini les concepts de fiabilité et de validité d'un indicateur, ce texte présente quelques problèmes liés à ces dimensions ainsi que différents moyens de les tester afin d'évaluer les sondages autoreportés en tant qu'indicateurs de la délinquance.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 29, n° 3, pp. 273-284.
Mots clés : Violence, Délinquance, Déviance, Analyse comparative, Indicateur, Méthode, Recherche en sciences sociales, Sociologie, Culture, Différence, Individu, Société, FRANCE, ALLEMAGNE
Susanne Karstedt fait le pari, dans une comparaison internationale de diverses corrélations, de l'influence des variables lourdes sur les indices de violence mortelle disponibles dans divers pays. Représentative de la très forte influence en Allemagne de ce type d'instrument de recherche, elle-même reflet de l'exportation vers l'Allemagne des grandes enquêtes standardisées américaines, cette contribution montre d'une certaine manière le refus toujours vif en Allemagne d'abdiquer le projet durkheimien de mobilisation des grands répertoires de données administratives aux fins de validation d'hypothèses culturalistes. Or, ici, l'emploi historicisé des variables permet précisément de donner corps à une hypothèse culturaliste médiatisée par les dimensions sociales au fondement des sociétés comparées.