Dans le contexte d’une évolution de l’architecture des formations en travail social, le métier d’éducateur de jeunes enfants va connaître des transformations liées à sa reconnaissance de niveau II. Il existe un véritable danger d’édulcoration et de perte des identités professionnelles pour tous les métiers éducatifs et sociaux (EJE, ES, ETS, ASS, CESF). Une question se pose pour la petite enfance : sera-t-elle soluble dans un travail social généraliste, rationnel, techniciste, déniant la dimension clinique et la place centrale de la relation au quotidien avec l’enfant et sa famille ?

Guidé par une éthique professionnelle bâtie sur un ensemble de valeurs, le travailleur social par-delà les frontières inscrit sa démarche d’aide dans un registre humaniste. Partagées par de nombreux professionnels de terrain à travers le monde, ces valeurs communes rassemblent et mettent en lumière le sens même de leurs actions. L’éthique professionnelle s’accompagne alors d’apports théoriques et de savoirs appris afin de « renforcer l’humanité de la société en développant l’humanité de ceux qui ont des difficultés à la faire valoir » (Conseil supérieur du travail social, 2009).

En France, le champ social est traversé par des questions identitaires et des difficultés apparaissent autour de l’identification de références communes allant au-delà d’une pluralité de métiers complémentaires. Interrogés sur les missions, les savoirs et la méthodologie inhérents au travail social, des récurrences apparaissent dans les témoignages des professionnels de ce secteur à travers le monde. Le détour par l’international à travers l’identification et l’analyse de ces repères constitue alors un moyen de se décentrer et apporte des pistes de réflexion au débat national.