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Homoparentalité : qu’est-ce qui (ne) change (pas) dans la famille ? Vingt ans après

Article de Alain Ducousso Lacaze

Paru dans la revue Dialogue, n° 242, décembre 2023, pp. 43-60.

Mots clés : Enfance-Famille, Homoparentalité, Famille, Psychanalyse, Bisexualité, Désinstitutionnalisation, Procréation médicalement assistée, Sociologie, Anthropologie, Changement

L’auteur propose un retour sur certains travaux de sciences humaines à propos des familles homoparentales, son objectif étant d’interroger les notions qui nous permettent de rendre compte des changements dont ces familles sont porteuses. Il examine notamment deux notions souvent rencontrées dans les travaux sur les nouvelles formes de familles : la désinstitutionnalisation et la désexualisation. La première, spécifiquement sociologique, semble échouer à décrire le travail complexe de réinstitution de la famille qui est à l’œuvre tant dans le droit que dans les familles homoparentales elles-mêmes. La seconde montre sa pertinence dans le champ socio-anthropologique mais pose question si l’on s’appuie sur les recherches d’orientation psychanalytique auprès de ces configurations familiales. En effet, si, du point de vue anthropologique, l’instauration de la disjonction entre sexualité et reproduction ne fait pas de doute, il en va tout autrement du point de vue des processus psychiques inconscients qui accompagnent le devenir parent en appui sur la représentation d’une scène primitive et sur des fantasmes de bisexualité psychique.

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Parentalités contingentes : s'occuper d'un enfant qui n'est pas le sien, un travail maternel non protégé

Article de Marianne Modak

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 151-165.

Mots clés : Enfance-Famille, Enfant, Homoparentalité, Statut, Législation, Filiation, Procréation médicalement assistée, Rôle, Séparation, Famille, Implication personnelle, Substitut parental, Généalogie, Norme sociale, Mère, Suisse

Si de nos jours, en Suisse comme en France, la grande majorité des enfants sont élevés par leurs deux parents légaux et en couple, d’autres, toutefois, circulent dans des configurations familiales moins conventionnelles et sont amenés à être pris en charge par des adultes qui, sans être leur père ou mère légitime, dans les faits assument un rôle parental. Vivre au quotidien avec un·e enfant les engage dans une relation parentale que le droit ne reconnaît pas, ni même parfois leur entourage, ce qui peut être une source de vulnérabilité. Certaines personnes, à l’exemple des femmes interviewées dans cet article, vivent douloureusement ce déni de reconnaissance.

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Façonner les intimités. Récit de soi et discours professionnels dans les parcours de candidat·es à l’adoption

Article de Aurélie Aromatario, Louise de Morati

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 67-88.

Mots clés : Enfance-Famille, Adoption, Parenté, Famille, Filiation, Biologie, Travailleur social, Psychologue, Parentalité, Qualification professionnelle, Intérêt de l'enfant, Norme sociale, Homoparentalité, Belgique

Ces dernières années, le domaine de l’adoption en Belgique a connu une formalisation juridique croissante, à l’instar d’un mouvement international consacrant comme pilier légal la notion d’« intérêt supérieur de l’enfant ». La procédure d’adoption est désormais un processus balisé, sélectif, tandis qu’elle est gérée par un milieu associatif qui s’est professionnalisé. Cet article, au travers d’entretiens menés avec des professionnel·les, des candidat·es et des parents adoptants, tend à observer cette procédure comme un prisme privilégié permettant d’analyser non seulement les mutations des définitions de la parentalité et des configurations familiales mais aussi le rôle des acteur·ices de terrain dans l’établissement et le renforcement de ces notions. Ainsi se dégage de cette entreprise « psycho-technocratique » un modèle normatif de « bonne » parentalité, défendu au nom d’une charge émotionnelle liée à l’intérêt supérieur de l’enfant. Ce modèle est soutenu et renforcé par des outils administratifs et psychologiques de gouvernement des individus, reposant d’une part sur un système de production narrative qui vise au développement de soi et, d’autre part, sur des normes familiales essentialistes et parfois hétéronormatives.

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Discours des mères lesbiennes sur les liens grands-parentaux : le modèle bioconjugal en question

Article de Emmanuel Gratton, Martine Gross, Benoît Schneider

Paru dans la revue Dialogue, n° 230, décembre 2020, pp. 101-121.

Mots clés : Enfance-Famille, Grands-parents, Famille, Homoparentalité, Homosexualité, Transmission, Intergénérationnel, Maternité, Modèle parental, Mère, Implication personnelle

Peu de travaux explorent les liens grands-parents/petits-enfants en contexte homoparental. Ces travaux montrent une attitude différenciée des grands-parents selon l’acceptation ou non de l’homosexualité de leur enfant devenu parent et un engagement spécifique selon la lignée et/ou le statut légal de parent. La recherche sur laquelle s’appuie cet article porte sur une vingtaine de couples lesboparentaux français (questionnaires et entretiens) avec des enfants nés en 2011 ou 2012, mariés ou non depuis, qui se différencient selon le type de maternité mis en œuvre et le statut du donneur. Les résultats mettent en évidence que plus le couple lesbien se rapproche du modèle bioconjugal, ou plus exactement du modèle conjugo-parental, plus les relations entre petits-enfants et grands-parents sont facilitées des deux côtés des branches maternelles et ceci selon les enjeux intergénérationnels et relationnels de la transmission.

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La passion de la famille ? Nouvelles perspectives dans les institutions

Article de Gérard Neyrand, Patricia Bessaoud Alonso, Gilles Monceau, et al.et al.

Paru dans la revue Connexions, vol. 2, n° 112, juillet-décembre 2019, pp. 11-169.

Mots clés : Enfance-Famille, Soutien à la parentalité, Parentalité, Relation famille-institution, Famille, Relation équipe éducative-famille, Homoparentalité, Gestation pour autrui, Relation enfant-parents, Interculturel, Approche clinique, Psychanalyse

Dans un environnement multiculturel, les questions et les enjeux relatifs aux nouvelles formes de parentalités sont au cœur des débats politiques depuis un demi-siècle et ont été encore accentuées par les récentes lois régissant l’union civile, la procréation médicalement assistée, les droits de l’enfant et l’action sociale et médico-sociale. Ainsi, les dispositifs de « soutien à la parentalité » font florès et sont considérés comme une priorité nationale.
Dans ce contexte, il apparaît légitime et nécessaire d’interroger ce que recouvrent les pratiques en direction de la « parentalité » et des familles. Comment les parents existent-ils dans les espaces institutionnels ? Qui sont précisément les enfants dont les parents ont besoin d’être soutenus et accompagnés ? De quelles normes sociales relève cet accompagnement ? De quelle nature sont les rapports que parents et professionnels entretiennent à l’égard des dispositifs à destination des familles ? Que nous apprennent-ils des liens de chacun aux ensembles institutionnels dans lesquels ils sont engagés et de leurs modalités d’investissement réciproques ?

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La maternité lesbienne, un analyseur social

Article de Patricia Mercader

Paru dans la revue Dialogue, n° 225, septembre 2019, pp. 55-76.

Mots clés : Enfance-Famille, Homoparentalité, Stigmatisation, Mère, Homosexualité, Père, Maternité, Norme sociale, Famille, Coparentalité

À partir de sept interviews non directives de mères et coparentes lesbiennes, l’article montre, d’un point de vue psychosociologique, comment ces familles doivent s’arranger du cadre hétéronormatif, qui reste central dans leur vie et leur parentalité. Cet article croise, en les prolongeant, les approches sociologique de Descoutures et clinique de Ducousso-Lacaze. L’auteur envisage cette problématique à travers trois thèmes : 1/ le traitement de la stigmatisation sociale de l’homosexualité, qui les conduit à vivre leurs enfants comme exposés à un risque de discrimination et de violence, 2/ la place construite pour et par la compagne de la mère biologique, en appui sur les transformations contemporaines de la famille, 3/ la place donnée au masculin ou à la fonction paternelle par ces femmes qui, contrairement à la représentation populaire, en soutiennent clairement la nécessité pour leurs enfants.

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Sociabilité et rapport au voisinage dans les familles homo et hétéroparentales

Article de Bertrand Geay, Pierig Humeau

Paru dans la revue Dialogue, n° 215, mars 2017, pp. 95-110.

Mots clés : Enfance-Famille, Homoparentalité, Sociabilité, Voisinage, Intégration, Famille

Basé sur l’exploitation de deux études longitudinales quantitatives (elfe et devhom) et d’une étude longitudinale qualitative (Génération 2011), cet article interroge le rapport à l’environnement social et les pratiques de sociabilité dans les familles homo et hétéroparentales. On analyse en particulier en quoi les homoparents se rapprochent ou se distinguent des hétéroparents en matière de sociabilité amicale, de pratiques de sorties et de perception du quartier et du voisinage. À partir d’analyses multivariées, il s’agit ainsi de comprendre quelques aspects des logiques selon lesquelles se construit le style de vie des parents et comment il trouve son prolongement dans un style éducatif. À caractéristiques sociales et sexe équivalents, des écarts s’observent entre les deux populations, pointant ainsi leurs spécificités.

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Clinique des liens familiaux dans une famille lesboparentale

Article de Alain Ducousso Lacaze, Marie José Grihom

Paru dans la revue Dialogue, n° 215, mars 2017, pp. 37-52.

Mots clés : Enfance-Famille, Homoparentalité, Famille, [DEVELOPPEMENT DE LA PERSONNE], Enfant, Psychanalyse, Généalogie, Transmission

Le présent article s’inscrit dans le cadre d’une recherche sur les familles homoparentales et le développement des enfants. Le volet qualitatif clinique se centre sur l’approche de l’élaboration des liens familiaux du point de vue des parents comme des enfants. Les données cliniques présentées ici sont recueillies auprès des parents, un couple de femmes, grâce à un entretien ainsi qu’à la libre réalisation d’un arbre généalogique. Aux enfants, ici une enfant de 11 ans, sont proposés un dessin de famille, cinq planches du CAT, un entretien, un génogramme. Les auteurs analysent les résultats en référence aux travaux psychanalytiques sur la famille et notamment aux deux polarités des liens : la différenciation et l’indifférenciation. Dans l’étude clinique retenue sont à l’œuvre des logiques d’indifférenciation en rapport avec des éléments de transmission transgénérationnelle dont a hérité le couple parental, mais aussi des éléments de différenciation reposant sur la structuration œdipienne, le repérage dans la généalogie et la référence à des « tiers symboligènes ». Les données recueillies auprès de l’enfant mettent en évidence comment elle se fait héritière de ces logiques d’indifférenciation tout en trouvant des voies de subjectivation.

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L’invention du « faire famille » du côté de l’enfant en situation de co-homoparentalité

Article de Emmanuel Gratton

Paru dans la revue Dialogue, n° 215, mars 2017, pp. 21-36.

Mots clés : Enfance-Famille, Homoparentalité, Filiation, Famille, Parentalité, Famille recomposée, Enfant

La coparentalité désigne généralement la manière dont des parents se définissent comme parents en termes de droit et de responsabilité à l’égard d’un ou plusieurs enfants. Dans le cas de la co-homoparentalité, elle désigne en particulier le « contrat » passé entre le père et la mère biologiques (juridiquement reconnus) et la place réservée à leurs éventuels compagnon et compagne. L’article s’arrête sur le cas de trois enfants, âgés entre 10 et 11 ans. Ceux-ci ont pu connaître au cours de leur histoire des séparations conjugales de leur(s) parent(s) et des recompositions familiales. Comment se représentent-ils donc leur famille ? Comment s’inscrivent-ils dans leur généalogie ? Quels liens entretiennent-ils avec les partenaires, ex-partenaires et/ou nouveaux partenaires de leurs parents ? C’est à ces questions que cet article tente de répondre à partir d’un entretien basé sur l’élaboration d’un dessin de famille imaginaire, sur la passation de certaines planches du cat et sur la réalisation d’un génogramme.

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"Au nom de la famille" : entretien avec Judith Stacey

Article de Judith Stacey, Arnaud Lerch

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 214, septembre 2016, pp. 94-103.

Mots clés : Enfance-Famille, Famille, Politique familiale, Homoparentalité, Sociologie, Recherche en sciences sociales, Etats Unis d'Amérique

A partir de terrains et de méthodes variés (ethnographie, sociologie historique, cultural studies), Judith Stacey a mené des recherches portant notamment sur les thèmes de la famille, du genre, de la sexualité et du féminisme. Son travail et son engagement pour ce qu’elle appelle « l’activisme intellectuel » l’ont amenée à participer très directement aux débats étasuniens sur la famille, au cœur d’enjeux indissociablement politiques, économiques et raciaux. On assiste à partir des années 1990 à l’émergence dans l’espace public et au déploie-ment à travers l’espace politique d’un nouveau discours familialiste, se revendiquant de la science plutôt que de la religion ou de la morale pour promouvoir les valeurs familiales, le modèle de la famille nucléaire traditionnelle et dénoncer les impacts sociaux des nouvelles réalités familiales. Des effets de la banalisation du divorce et des familles monoparentales à la reconnaissance de l’homoparentalité, les sciences sociales ont été convoquées de manière croissante dans ces débats, tantôt comme outil de légitimation des politiques publiques et des évolutions législatives, tantôt comme argument d’autorité au service des mobilisations de tous bords. Judith Stacey revient dans cet entretien sur 25 ans de « guerres de la famille », les controverses scientifiques qui les ont ponctué et auxquelles son travail a été directement mêlé, ainsi que sur les profondes évolutions culturelles qui en ont été la trame.

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